L’inspirante histoire de Lily Poulin
Par Alex Drouin, Journaliste
Lily Poulin revient de loin. Très loin. Après avoir pris part à l’exténuant marathon de Boston en avril 2015, les semaines suivantes ont été pénibles. Elle s’est d’ailleurs déplacée en béquilles pendant un certain temps. Les médecins qu’elle a consulté lui ont déconseillé de courir à nouveau. Pourtant, le 1er octobre dernier, elle a participé au triathlon-duathlon de Boucherville où elle a terminé troisième chez les femmes.
Cousine de Marie-Philip Poulin, Lily est sportive depuis toujours. Adorant le hockey, elle a découvert la course par hasard.
« Je devais avoir 21 ou 22 ans et j’habitais aux États-Unis avec un marathonien. J’ai essayé pour le fun, mais dès ma première course, j’ai fini plusieurs minutes devant lui », se souvient-elle, sourire en coin.
Au fil des années, la course a pris plus de place dans sa vie, mais elle n’a jamais délaissé le hockey. Il faut dire qu’entre son travail d’ergothérapeute au CISSS-CA et son rôle de mère, le temps lui manquait.
En octobre 2014 alors qu’elle se préparait pour le marathon de Boston, elle a été mordue à la cuisse par un braque allemand. Malgré cette morsure, qui laisse une cicatrice encore aujourd’hui, et d’autres blessures à l’entraînement, elle a continué de courir la pédale au plancher.
« J’avais oublié le plaisir de courir, a dit amèrement la native de Beauceville. Peu de temps avant mon départ pour Boston, mon conjoint m’a dit que j’avais l’air d’une fille qui allait à l’abattoir. »
Dans son for intérieur, elle s’avait qu’elle n’avait plus envie d’y participer en raison des nombreuses douleurs qu’elle éprouvait. Or, ce n’est pas dans ses habitudes de faire les choses à moitié, se qualifiant elle-même de personne extrêmement perfectionniste.
« Les gens me voyaient courir l’hiver avec le froid et la slush et ils devaient se demander si j’étais normal. Moi aussi d’ailleurs », dit-elle à la blague.
Malgré la douleur, elle a complété les 42, 2 km en 3 h 46 m. Un temps dont elle était fière.
Les douleurs s’intensifient
Tel que déjà mentionné ci-haut, les semaines et les mois qui suivirent le marathon de Boston furent pénibles pour la femme dans la quarantaine.
Elle n’a pas eu d’autre choix que de ranger ses espadrilles pendant un long moment, mais la passion de courir lui manquait. Parfois, il lui arrivait de courir un petit 10 kilomètres sur son tapis roulant, et ce, malgré l’intense douleur.
L’an passé, elle a découvert qu’elle avait une déchirure et une compression de l’un de ses disques vertébraux. Il y a quelques mois lors d’une étude à l’aveugle avec Blaise Dubois, qui a un diplôme en physiothérapie du sport et ancien consultant pour Athlétisme Canada, ce dernier lui a fait savoir que 80 % de ses blessures étaient causées par l’intensité de ses entraînements.
« J’aurais peut-être dû être coaché et j’ai fait quelques erreurs », a-t-elle reconnu, timidement.
Elle n’a pas eu d’autre choix que de recommencer l’entraînement, mais étape par étape. Plutôt que de courir des dizaines de kilomètres sans s’arrêter, elle devait courir un ou deux kilomètres, marcher, puis courir à nouveau, et ce, de manière progressive.
De retour à la compétition
Encore compétitive, mais moins qu’auparavant, elle était très heureuse de sa troisième position au triathlon-duathlon de Boucherville. Lors des zones de transitions entre les deux disciplines, elle a ralenti la candace, perdant plus de cinq minutes au chronomètre.
Une fois la compétition terminée, elle était sur le point de partir et ne pensait pas se retrouver sur le podium.
« J’aimerais bien retourner au marathon de Boston en 2019 ou peut-être participer à un demi-Ironman », s’est-elle souhaitée à la fin de l’entrevue.
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