Le milieu communautaire reste à court de moyen
L’annonce par la CRÉ (Conférence régionale des élus) d’un important soutien financier au milieu communautaire apporte un peu de répit aux différents organismes de Chaudière-Appalaches. Néanmoins, la situation demeure critique pour la plupart d’entre eux, qui voient leur charge de travail augmenter, sans pour autant recevoir davantage de subventions du provincial.
Ce débalancement provoque des répercussions chez plusieurs organismes, notamment au Centre-Femmes de Beauce, qui existe depuis déjà 33 ans : «Même si on a autant sinon plus de demandes qu’avant, on est passé de sept à quatre employés en dix ans.», témoigne la directrice générale Luce Morand.
L’année dernière, le seul rehaussement financier dont a profité le Centre-Femmes est une indexation de 1,9 %, une augmentation «nettement insuffisante», selon Mme Morand : «Ce n’est pas une indexation que ça prend, mais un rehaussement de la mission de base.»
Même discours du côté de l’Association Bénévole de Beauce-Sartigan : «Les organisations grossissent, leur travail est de plus en plus reconnu, on aide plus de monde chaque année, mais on n’a pas plus d’argent», déplore Marie-Claude Bilodeau, directrice. «N’importe quel organisme va vous le dire. En même temps, on peut comprendre le gouvernement. L’argent, ça ne pousse pas dans les arbres. Mais reste qu’on a un manque criant de ressources.»
Mme Bilodeau évalue à environ 10 000$ le manque à gagner afin de continuer à offrir des services de qualité à la population. «On reçoit 15 000$ de Centraide. On tente aussi de récolter plus d’argent en diversifiant nos sources de financement, en offrant nos services. Mais on n’a déjà pas assez de temps pour répondre à la demande, donc on ne peut pas consacrer beaucoup plus de temps sur des activités de financement.»
La situation était particulièrement délicate en Chaudière-Appalaches, alors que les organismes communautaires recevaient une aide financière en deçà de la moyenne provinciale, jusqu’à récemment.
S’attaquer directement au problème
À la TROCCA (Table régionale des organismes communautaires de Chaudière-Appalaches), on souhaite que le gouvernement réinjecte 225 M$ dans le milieu communautaire, incluant approximativement 17 M$ dans Chaudière-Appalaches, pour les services de santé et sociaux.
Selon Marie-Claire Jean, le soutien des bailleurs de fonds, même si elle est la bienvenue, ne fait que repousser le problème : «Ce genre de dons aide à réaliser des projets spécifiques, mais il faut plutôt un rehaussement équilibré du provincial pour permettre aux organismes de mener à terme leur mission.»
En 2001, une politique de reconnaissance de l’action communautaire a été adoptée au gouvernement. Malgré cette reconnaissance, plusieurs organismes n’ont eu droit à aucune aide financière supplémentaire, si ce n’est qu’une indexation.