Consommation d'eau: toujours place à amélioration
La contamination de la Chaudière aura certainement eu pour effet de faire réfléchir les Beaucerons sur leur consommation d’eau. Mais est-ce que cette prise de conscience sera accompagnée d’actions concrètes?
Des restrictions sur la consommation d’eau sont toujours en vigueur à Sainte-Marie et à Saint-Georges. Les municipalités demandent aux citoyens de diminuer leur utilisation tant que la situation ne sera pas rétablie dans la Chaudière. À Saint-Georges, alors que la distribution se fait via le lac Poulin, il est interdit d’arroser les pelouses, de laver les autos et les entrées, et de remplir les piscines nouvellement installées.
Une promenade au Carrefour Saint-Georges, toutefois, permet de constater que les citoyens ne sont pas tous au courant de ces interdictions. Fabien, pendant sa pause travail, admet ne pas être au courant de ces nouvelles directives.
Monique Poirier, de Saint-Georges, raconte qu’elle faisait déjà attention, mais qu’elle porte une attention particulière : «Je faisais déjà attention, mais avec une situation comme celle-là, on réalise que l'accès à l'eau, c'est fragile.» Un discours emprunté par de nombreux autres citoyens, mais qui n’est pas souvent pas appuyé par de nouvelles actions.
Par exemple, les barils d’eau de pluie, qui étaient en vente la semaine dernière dans les IGA, ne sont pas très populaires, ou encore méconnus : «Ça a l’air bien, mais je ne connais pas ça. Peut-être que si on recevait plus d’informations de la part de ville, je serais tenté de m’en acheter un.», explique Fabien. Ceux-ci étaient en vente au coût de 30 $ dans le cadre d’un programme spécial, mais coûtent normalement 85 $. D’une capacité d’environ 200 litres, ils permettent d’encaisser l’eau de pluie. L’eau accumulée (en moyenne 4800 litres par été) ne peut pas être bu, mais elle permet d'entretenir le jardin familial, par exemple.
L’arrosage de la pelouse demeure une activité coutumière, en région. Pourtant, la pluie à elle seule suffit à l’hydrater, elle qui n’a besoin que de 2,5 cm d’eau par semaine. Et en canicule, Réseau-Environnement rappelle qu’un gazon jaune n’est pas un gazon mort : en cas de sécheresse, la pelouse entre en dormance afin de préserver l’eau nécessaire à ses racines. Elle reprendra ses couleurs à la prochaine pluie!
Des citoyens ont aussi des astuces à prodiguer. Daniel, de Beauceville, recycle son eau de cuisson afin d’arroser ses plantes. Alex Veilleux va dans le même sens, alors qu’il arrose les fleurs de son jardin avec l’eau accumulé dans les gouttières.
Mais pour lui, la première tâche en est d’abord une de sensibilisation : «Moi, j’ai profité de l’événement pour faire comprendre à mes amis qu’on doit diminuer notre utilisation d’eau. Quand je vois des gens arroser l’asphalte à même la conduite de la ville, ça m’exaspère. Ils n’ont peut-être juste pas conscience que ça coûte extrêmement cher à la Ville, cet eau-là, et qu’il ne faut pas l’utiliser à n’importe quels fins.»