La Beauce consomme moins d'eau que la moyenne
Les Beaucerons entretiennent une relation particulière avec l’eau. La contamination de la rivière Chaudière, leur principale source d’approvisionnement, les oblige depuis deux semaines à diminuer leur consommation. Par contre, celle-ci était déjà moins élevée qu'ailleurs au Canada.
La rivière Chaudière est au cœur du développement de la région. Ses 185 kilomètres de long, de Lac-Mégantic à Lévis, longent les principales municipalités beauceronnes. Dans ce lieu aux frontières un peu floues qu’est la Beauce, la rivière Chaudière devient son premier repère géographique.
Elle est même devenue un repère identitaire: presque chaque printemps, elle permet à la Beauce de faire les manchettes alors qu’elle menace de déborder. Elle est aussi à l’origine des premiers succès commerciaux du «Royaume de la PME», alors que cette voie maritime a déjà servi aux draveurs pour transporter le bois.
Mais l’épine dorsale de la Beauce a été sévèrement endolorie par l’accident survenu à Lac-Mégantic, alors que plus de 100 000 litres d’hydrocarbures ont été déversés dans la Chaudière. La réaction rapide et concertée des ministères et municipalités a permis de limiter les impacts de cette catastrophe, alors que 51 200 litres de substance huileuse ont déjà été récupérés. Difficile de mesurer les répercussions environnementales de cette tragédie, mais elle aura certainement eu un impact sur notre comportement face à l’eau.
Traditionnellement, les Beaucerons faisaient déjà attention à leur consommation. Une étude réalisée en 2011 révèle que la distribution d’eau quotidienne par personne est plus basse en Beauce que la moyenne canadienne, évaluée à 510 litres.
La seule municipalité ayant un taux de consommation plus élevé est Beauceville, à 521 litres. Toutes les autres villes ayant participé à l’étude présentaient un résultat inférieurs, incluant Saint-Georges (376 litres) et Saint-Joseph (391).
Les habitants de Saint-Benoit-Labre sont les champions de l’économie d’eau, avec une distribution moyenne de seulement 292 litres. Des résultats non seulement en deçà de la moyenne canadienne et québécoise (706 litres), mais aussi inférieure aux municipalités semblables des autres régions.
Le rapport démontre qu’une municipalité dont le réseau hydraulique dessert 25 000 usagers utilise en moyenne 570 litres par habitant chaque jour. À Saint-Georges, ce nombre se situe à 376 litres. Même son de cloche pour Saint-Joseph (moyenne de 712 litres, distribution de 391 ltres) ou Saint-Martin (moyenne de 528 litres, distribution de 275 litres). L’étude ne tient toutefois pas en compte l’approvisionnement par puits, ni la consommation d’eau embouteillée. Rappelons qu'AquaBeauce est un fournisseur d'eau important de la région.
Carte de la consommation d'eau dans les villes du Québec (2011)