Entrevue vidéo EnBeauce.com
Consentement présumé du don d'organes: le Québec n'est pas rendu-là, dit Luc Provençal
Le président de la Commission de la santé et des services sociaux estime qu'il n'y a pas encore un niveau assez élevé «d'acceptabilité sociale» au Québec pour instaurer la présomption du consentement au don d'organes ou de tissus.
« On est pas rendu-là », a indiqué Luc Provençal, lors d'une entrevue vidéo accordée à EnBeauce.com, à la suite du dépôt hier, à l'Assemblée nationale du Québec, du rapport de sa Commission, portant sur la question.
Signalons que la notion de consentement présumé consiste à donner le statut de donneur à un patient décédé, sauf en cas de preuve contraire, plutôt que d'exiger une preuve de consentement pour donner ses tissus ou organes.
Le député de Beauce-Nord indique que les groupes d'experts entendus et consultés par lui et ses collègues parlementaires étaient divisés sur cet enjeu. «Sans acceptabilité sociale, le risque qu’il y ait de la résistance aux changements législatifs qui pourraient se traduire par une baisse du taux de don d’organes et de tissus», peut-on lire dans le document.
Les 11 observations et 15 recommandations du rapport sont regroupées sous six thèmes qui couvrent le cadre légal et la gouvernance, le consentement, l'organisation du processus de don d'organes et de tissus, le don d'un donneur vivant, l'éducation et la sensibilisation et les réalités sociales des Premières Nations, des Inuit et des communautés culturelles.
Luc Provençal croit sincèrement qu'il faut investir dans l'éducation et la sensibilisation de la population pour faire cheminer la notion de présomption de consentement, comme cela s'est produit avec l'aide médicale à mourir. De plus, un soutien doit être assuré tant aux familles des donneurs qu'à celles des personnes qui reçoivent.
Aussi, la Commission recommande un registre centralisé unique, comportant l’ensemble des données déjà existantes, «convivial, gratuit et fiable», avec une inscription au registre ou la modification de son consentement, qui puisse pouvoir se faire en tout temps de façon numérique ou par des formulaires papier.
On propose aussi que le processus de don d'organes dans la province soit coordonné par Transplant Québec.
« Bien que le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux fournisse de très bonnes pistes pour faciliter le don d'organes au Québec, nous sommes déçus que la Commission repousse le débat sur notre proposition au sujet du consentement présumé », a réagi le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, André Fortin, par voie de communiqué de presse.
Invoquant des sondages, il a signalé que «les Québécois semblent beaucoup plus ouverts à cette mesure [...] À l'aube du dépôt d'un projet de loi du gouvernement sur le don d'organes, je continuerai de faire valoir que le consentement présumé, suivant une discussion sociétale sur le sujet, fait partie d'un ensemble de mesures qui peut faire rapidement progresser le don d'organes au Québec», a conclu M. Fortin
Écoutez l'intégrale de l'entrevue vidéo avec le député Luc Provençal.
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