Signaleur routier
Décès de Daniel Jacques : le manque de visibilité est le principal coupable
La CNESST a remis son rapport d’enquête sur l’accident de travail qui a coûté la vie au signaleur beauceron Daniel Jacques. Il travaillait pour Hydro-Québec Distribution le 24 novembre à Notre-Dame-de-Buckland quand il a été happé par un véhicule.
C’est en fin de journée que M. Jacques se trouvait sur le rang Saint-Roch quand le camion-nacelle d’Hydro-Québec s’apprêtait à sortir d’une entrée privée à reculons pour quitter les lieux. Le travailleur s’est placé derrière le véhicule, côté conducteur dans le but de le guider. Par la suite, il s’est avancé en direction du camion se mettant dans la voie de circulation. C’est à ce moment, qu’un véhicule qui ignorait la présence du travailleur est arrivé à une vitesse évaluée entre 100 et 110 km/h dans la zone de 90 km/h.
Par contre, selon l'inspecteur responsable de l'enquête, Yannick Boutin il était clairement impossible pour le conducteur de s'immobiliser à temps à cette vitesse et cette distance.
« Dans les calculs qu’on a faits, on a déterminé qu’à 110 km/h il a besoin d’une distance pour s’immobiliser de 261 mètres. Si l’on disait à quelle vitesse où il aurait pu arrêter, il aurait fallu qu’il roule à une vitesse inférieure à 70 km/h. Il aurait pu entrer en dedans du 100 mètres. »
Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux et le travailleur a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
« Le travailleur était dans le pire endroit pour que ça arrive, dans le bas du dernier palier, il n’y a pas de visibilité. C’est arrivé à 16 h 45 et la chaussée était mouillée, ce n’est pas éclairé de manière artificielle, c’était à la pénombre, il faisait noir, il y a des arbres de chaque bord. Donc, il était peu perceptible » , explique M.Boutin.
De plus, la méthode de contrôle de la circulation lors de la manœuvre de recul du camion-nacelle sur la voie publique était déficiente et exposait le signaleur routier à un danger de heurt.
Augmentation des accidents touchant les signaleurs
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête et recommandation
M. Boutin indique que dans les trois dernières années, 70 évènements ont impliqué des signaleurs à travers le Québec.
« Juste l’automne passé, il y a eu trois signaleurs qui sont décédés dont M.Jacques. Oui, c’est dangereux comme métier. »
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