Horaire de faction : Les paramédics veulent l’équité pour la Chaudière-Appalaches
Les Travailleurs ambulanciers de Beauce inc. (TASBI) ont dénoncé le manque d’écoute du ministère de la Santé et des services sociaux à propos des horaires de faction. Le regroupement des paramédics desservant les territoires de la Beauce, de Bellechasse et des Etchemins souhaite ni plus ni moins une meilleure ouverture du Ministère afin de couvrir plus efficacement la Chaudière-Appalaches qui reçoit actuellement un traitement inéquitable contrairement à d’autres régions du Québec.
Le contrat de travail liant TASBI et le gouvernement est échu depuis juin 2010. Lors de récentes négociations, le représentant du Ministère n’a pas voulu aborder le sujet des horaires de faction, une préoccupation au sein de leur regroupement. « Il n’y a aucune ouverture de ce côté. Aussitôt que nous abordons le sujet de l’iniquité entre les régions et des horaires de faction, on se fait dire par le représentant qu’il n’a pas le mandat de discuter de cela. C’est déplorable qu’un dossier aussi important que le service donné aux citoyens ne puisse pas être abordé. L’iniquité que subit la population de notre territoire doit être dénoncée et des mesures doivent être prises par le ministère à cet effet. Nous sommes très déçus de l’attitude du Ministère envers la réalité que vivent les gens de notre région », critique le président de Tasbi, Pascal Jacques.
Le regroupement souhaite avant tout l’équité entre les régions en mettant fin à cette pratique révolue instaurée en 1989. « En 2011, la réalité est différente. Cela doit être ajusté. On ne demande pas de hausses salariales ou plus d’avantages sociaux. On veut seulement permettre aux paramédics de partir plus rapidement de façon à améliorer les soins prodigués à la population », mentionne son président.
Ce style d’horaire oblige les paramédics d’être disponibles 24 heures sur 24 pendant 7 jours. S'ils sont appelés d'urgence, ils doivent s'habiller, quitter leur domicile, aller récupérer leur ambulance et se rendre sur les lieux de l'appel. En hiver, le temps de réponse est plus lent, car le paramédic doit aussi tenir compte des conditions climatiques. « Le temps de réponse moyen est de huit minutes alors que l’ambulancier à la caserne est prêt à la minute », explique M. Jacques.
Un projet pilote instauré dans cinq régions du Québec dont Saguenay-Lac-Saint-Jean a prouvé que la méthode de déploiement dynamique stratégique que les ambulances arrivent trois minutes plut tôt dans des territoires plus linéaires. En Chaudière-Appalaches, M. Jacques prétend avec l’appui d’études du milieu que la région pourrait améliorer son temps de réponse de 4 minutes dont notamment en raison de la géographie du territoire. « Nous ce qu’on demande c’est l’équité entre les régions. Notre population a droit aux mêmes services qu’ailleurs », insiste ce dernier.
Établir une nouvelle formule de couverture pour remplacer les horaires de factions permettrait de sauver de précieuses minutes lors d’interventions ambulancières. Il reconnaît que de mettre plus d’ambulanciers sur le terrain occasionnerait des coûts, mais que selon certains cas, améliorer les soins des paramédics pourrait épargner des coûts au système de santé. « Quatre minutes, c’est beaucoup. Cela peut faire la différence entre un patient qui doit être hospitalisé seulement une journée au lieu de trois ou quatre jours. Cela peut aussi faire la différence entre un employé qui retourne au travail plus rapidement », décrit M. Jacques.
Le président du regroupement s’est tourné hier vers le ministre de la Sécurité publique et député de Beauce-Sud, Robert Dutil afin d’ouvrir la porte à des négociations en ce sens. D’autres rencontres auront lieu en janvier prochain.
Si cela ne fonctionne pas, les représentants de Tasbi solliciteront l’aide de la population pour revendiquer avec eux des services équitables pour la région. « Nous entreprendrons nous-mêmes quelques actions au cours des prochaines semaines, pour continuer de dénoncer cette situation et espérer être entendus. Nous souhaitons que les citoyens se joignent à nos démarches en communiquant avec le bureau de leur député provincial pour leur demander d’intervenir. Plus nous serons nombreux à porter le même message, plus il sera difficile pour les représentants du ministère et le ministre Yves Bolduc de nous ignorer », a conclu ce dernier.
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