Cette artiste, qui travaille le fil, s'est inspirée d'un voyage réalisé à travers une quinzaine de parcs nationaux du sud-ouest des États-Unis
« Transparence chromatique » : Florence Giroux-Gravel expose en solo au Musée Marius-Barbeau de Saint-Joseph
Après avoir étudié et exposé à Paris, à New York et à Québec au cours des cinq dernières années, Florence Giroux-Gravel, originaire de la Beauce, présente cet été l’exposition solo Transparence chromatique, au Musée Marius-Barbeau de Saint-Joseph jusqu’au 8 septembre prochain.
Avec Transparence chromatique, cette artiste, qui travaille le fil, propose avec cette exposition une installation de six sculptures, intitulée Écrans permutables, et des photographies de voyage. Ces œuvres s’inspirent d’un voyage de six semaines, où elle est partie en recherche artistique et en road trip à travers une quinzaine de parcs nationaux du sud-ouest des États-Unis.
En quête de paysages et d’une nouvelle palette de couleurs, elle a ainsi visité plusieurs parcs dont ceux de Bryce Canyon en Utah, d’Antelope Canyon en Arizona, de Valley of Fire au Nevada et de White Sands au Nouveau-Mexique.
Couleurs et transparence
Alors qu’elle travaille habituellement avec le bleu et le mauve, l’artiste a élargi sa palette de couleurs en allant vers des teintes plus chaudes comme orange, rouille, rouge et mauve foncé, mais s’est aussi inspirée de la teinte du sable et de la verdure des cactus de ces régions.
En plus d’utiliser plusieurs couleurs du cercle chromatique, Florence Giroux-Gravel a joué avec la transparence, les œuvres devenant permutables et changeant selon l’angle d’où on les regarde.
« Les œuvres, quand on est en face, sont assez pâles et transparentes, à cause du fil et des espacements. Quand on bouge autour des œuvres, c’est là qu’on voit les couleurs apparaître à certains angles », a-t-elle mentionné.
Selon elle, il existe de très bons artistes qui travaillent le fil, même si cette manière de créer demeure assez rare. Florence Giroux-Gravel, elle, a sa manière bien personnelle de l’utiliser.
« Je les fais plus dans des cadres, des écrans. Je les accumule un à la suite de l’autre, c’est l’accumulation et la juxtaposition de mes fils qui finissent par créer une couleur plus opaque. Cette accumulation-là, je ne l’ai pas vue chez d’autres artistes », a-t-elle expliqué.
Des défis de création
Lorsqu’elle crée, l’artiste beauceronne doit faire face à quelques défis, en rapport avec les médiums utilisés et la durée des œuvres. Ainsi, elle a dû effectuer une longue recherche afin de trouver le médium idéal, le bon fil.
« J’ai essayé environ 4-5 compagnies de fils, autant du Canada, de l’Allemagne et des États-Unis. J’ai fini par trouver une bonne compagnie. Je cherchais une brillance dans mon fil, il faut penser à la conservation des œuvres aussi. Je ne veux pas que la couleur ternisse », a précisé Florence Giroux-Gravel.
Ayant commencé à travailler avec du fil de coton, elle travaille maintenant avec des fils de polyester, plus synthétiques. Elle a également beaucoup utilisé le fil Isacord, mais s’est récemment tournée vers un nouveau fil, qui comporte un plus haut niveau de qualité : le Robison-Anton.
Le bois qu’elle utilise aussi comme support comporte aussi son lot de défis, étant une matière sensible à l’humidité. Même s’il est difficile de le voir à l’œil nu, les fils peuvent se déplacer, par exemple, lors d’une canicule. Et tout se remet en place lorsque la température revient à la normale. C’est une matière vivante avec laquelle l’artiste parvient malgré tout à composer.
Architecture, environnement et nature : des thèmes inspirants
Pour ses créations artistiques, Florence Giroux-Gravel s’inspire beaucoup de la nature, de l’environnement et de l’architecture, trois thèmes qu’elle privilégie.
« Dans des villes, on dirait, juste en me promenant, voir l’architecture, ça m’inspire plus que de voir des œuvres de quelqu’un d’autre », a évoqué l'artiste.
Actuellement, Florence Giroux-Gravel souhaite se tourner de plus en plus vers l’architecture et l’intégration des arts à l’architecture. L’artiste s’intéresse d’ailleurs à la politique du 1 % qui y est reliée, qui consiste à créer des œuvres en lien avec un nouveau bâtiment.
« Il y a 1 % du budget qui va être remis à un artiste pour créer une œuvre et c’est obligatoire. C’est une politique gouvernementale. Ça relie les arts et l’architecture ensemble. Il y a un jury, et ce jury-là va déterminer qui va faire le projet. C’est de l’intégration de l’art et architecture, ça, ça m’intéresse », a affirmé l’artiste.
Foire d’art et exposition à Montréal
En septembre prochain, l’artiste fera partie de la deuxième édition d’ARTCH, la Foire d’art contemporain émergent de Montréal, en partenariat avec le Conseil des Arts de Montréal et Art Souterrain. Elle exposera aussi à la galerie AVE à Montréal, en novembre prochain.
Florence Giroux-Gravel se considère chanceuse de pouvoir exposer ses créations artistiques, ce qu’elle a réalisé assez tôt en carrière, puisqu’elle a exposé bien avant la fin de ses études.
« Ça va bien, je suis choisie dans des foires comme à Montréal en septembre, c’est une très grosse foire. On a été sélectionnés, 23 artistes en bas de 35 ans qui sont supposément les artistes de la relève au Québec en ce moment. Je suis contente de ça, mais en même temps, je fais vraiment des efforts », a-t-elle conclu.
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