Série de portraits : Gabriel Malou, sculpteur sénégalais
Dans le cadre de la cinquième édition du Symposium international de la sculpture de Saint-Georges, EnBeauce.com a décidé de faire une série de portraits au sujet de cinq sculpteurs. L'événement d'envergure internationale, dont le thème est « Sculpter l'histoire en plein air », est commencé depuis le 27 mai et se poursuivra jusqu'au 17 juin prochain. Pendant trois semaines, dix sculpteurs de partout dans le monde sont à Saint-Georges et produisent des sculptures en plein air. Le projet de Beauce Art : L'International de la sculpture est de créer sur une période de dix ans un parcours en plein air unique au monde de 100 sculptures dans la ville par le biais d'une série de dix symposiums annuels.
Portrait de Gabriel Malou, sculpteur (île de Gorée, Sénégal)
Ce qui l'a amené à faire de la sculpture
Au départ, Gabriel Malou, hésitait entre le cinéma et la sculpture comme forme d'art à privilégier puisqu'il est inspiré par le mouvement. Il a opté pour les arts plastiques à l'École des Beaux-Arts de Dakar. D'abord peintre, il s'est ensuite dirigé vers la sculpture. Dès l'obtention de son diplôme, il a eu l'honneur d'être formé par les grands sculpteurs sénégalais Ousmane Sow et Moustapha Dimé.
Il a enseigné ce métier pendant une dizaine d'années pour finalement prendre la décision de dédier la totalité de son énergie à sa production artistique en sculpture et gravure.
Sur la distinction qu'il fait entre la sculpture et les autres formes d'art
Selon Gabriel Malou, le sculpteur doit arriver à s'adapter à la matière : « la matière, elle ne se laisse pas dompter, elle ne se laisse pas faire. On n'arrive pas à faire ce que l'on veut. Elle réagit. »
Un style en lien avec les traditions tout en étant contemporain
« Mon style prend ses racines dans une certaine tradition, puisqu'on est humain. Ensuite, on le prend puis on le digère et on le ressort par ce que nous sommes. » Il évoque une métaphore de l'air que l'on respire pour expliquer son propos : ces odeurs et particules que l'on inspire puis que l'on expire après leur passage dans notre système.
Ses oeuvres sont formées d'éléments qui ont vécu, d'éléments plus modernes, de signes et de symboles d'autres cultures très anciennes. Selon lui, ce patrimoine d'ici et d'ailleurs appartient à tous.
La manière dont il aborde le thème de l'événement (« Sculpter l'histoire en plein air »)
« Pour moi, sculpter l'histoire, c'est marcher sur le chemin du processus de l'évolution de l'être humain jusqu'au jour où nous sommes là tous les deux en face. Retracer comment l'être humain est parti jusqu'au jour où il a commencé à laisser des traces, à faire évoluer ses traces jusqu'à ce que ça devienne l’écriture et que ça évolue pour devenir un nouveau médium. » Pour lui, la sculpture est une autre technique de codifier les moments marquants de notre vie.
Un fervent défenseur de la transmission
« Le savoir qu'on a reçu, il faut qu'on le partage. » Il continue sur la perception qu'il a de la voie qu'il a choisie : « L'art, c'est un métier comme tous les autres, c'est un choix que l'on fait. Un sculpteur, c'est un professionnel. »
Il se considère comme un chercheur et encourage les jeunes à faire ce qu'ils veulent dans la vie, sans se sentir obligés. Il croit que l'important, c'est qu'ils travaillent fort dans l'accomplissement de ce qui les passionne.
Un artiste ouvert aux rencontres
C'est sa volonté d'aller voir ailleurs et de rencontrer les autres qui l'a amené au Symposium international de la sculpture de Saint-Georges. Il est donc disponible à rencontrer le public pour parler de sa passion afin d'encourager d'autres à devenir, comme lui, de grands sculpteurs.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.