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« La Chine est un pays qui demande beaucoup d’adaptation » — François Grenier-Gagné

durée 09h03
9 février 2015
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Véronique Veilleux
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Par Véronique Veilleux, Journaliste

Alors que des étudiants chinois provenant de Jinan sont actuellement accueillis dans des écoles de la Commission scolaire Beauce-Etchemin, François Grenier-Gagné est présentement en Chine pour y enseigner l’anglais. Dans une entrevue accordée à EnBeauce.com, il a accepté d’en dévoiler plus sur son périple.

Originaire de Saint-Frédéric, François Grenier-Gagné a terminé ses études en communication en décembre 2013. Peu de temps après, il fait une rencontre qui changera sa vie. Il fait la connaissance d’un certain Monsieur Winnicki, le consultant international en éducation qui s’occupe des démarches avec la commission scolaire pour que des élèves chinois puissent venir apprendre le français dans des écoles de la Beauce. Monsieur Winnicki fait alors une proposition à François qu’il ne peut refuser. Le consultant lui propose d’enseigner le français en Chine.

« Comme j’ai toujours souhaité avoir une carrière qui me pousserait à voyager et à découvrir le monde, c’était pour moi une occasion en or », explique François. Comme la demande d’enseignants d’anglais est plus forte, le Beauceron apprendra, une fois rendu là-bas, qu’il y enseignera non pas la langue de Molière, mais celle de Shakespeare.

C’est donc au début de janvier 2015 qu’il quitte la Beauce en compagnie d’une amie, Marjorie Rancourt-Laterreur, pour se rendre en Chine. Après avoir changé d’avion trois fois et fait deux escales, les voyageurs arrivent enfin à destination. « Avec le décalage et les heures de vol, c’est comme si notre trajet avait duré deux jours. Nous sommes donc arrivés à Jinan très épuisés », raconte le Frédéricois.

Dès leur arrivée à Jinan, la langue représente le principal défi des deux globe-trotters beaucerons. « Peu sont ceux qui savent communiquer en anglais. Il est parfois très difficile de se faire comprendre lorsque nous ne sommes pas accompagnés par des Chinois. Impossible pour nous de lire les affiches comme elles ne sont qu’en chinois. Pour ma part, j’ai suivi des cours de chinois pendant une session à l’Université, mais ce n’est pas suffisant. Et pour Marjorie qui n’a jamais appris le mandarin, c’est encore plus difficile », raconte le voyageur qui arrive malgré tout à se faire comprendre. « C’est très difficile, spécialement pour la nourriture. Comme nous ne souhaitons pas manger n’importe quoi et que notre chinois est limité, les outils de traduction de mon iPhone ont maintenant une place importante dans notre quotidien », ajoute François.

Bien qu’il ne soit pas en Chine depuis très longtemps, François raconte avoir aussi été marqué par le fait que « le nombre d’habitants est bien différent de celui de la Beauce. Que ce soit sur la route ou sur les trottoirs, il y a toujours des bouchons de circulation. Cette forte population crée un problème de pollution immanquable. Rares sont les jours où le ciel est vraiment bleu. D’ailleurs, beaucoup de gens portent un masque qui leur permet de filtrer les mauvaises particules lorsqu’ils respirent ».

À la découverte de la culture chinoise

François et Marjorie ont commencé leur première journée de travail comme enseignant le lendemain de leur arrivée. C’était un dimanche. « Avec le décalage horaire et toutes ces heures de vol, une journée de repos n’aurait pas été de trop. Mais ce n’est pas grave, nous sommes tout de suite entrés dans leur style de vie. La Chine est un pays qui demande beaucoup d’adaptation puisque tout est différent, à commencer par la culture », mentionne le Frédéricois.

Effectivement, la culture chinoise est très différente de celle du Québec. François explique que les Chinois accordent une très grande importance à la hiérarchie. Ainsi, il est moralement interdit de contredire son patron. Les employés doivent plutôt se plier aux exigences de leurs supérieurs quitte à devoir toujours courir pour réussir à effectuer toutes les tâches demandées. Au restaurant, les personnes importantes se verront remplir rapidement leur verre d’eau chaude.

« Lors de soupers au restaurant, les places sont très importantes au tour d’une table ronde. Les invités doivent être assis de chaque côté de celui qui les invite. C’est d’ailleurs celui qui invite qui doit lever son verre en premier pour proposer un “santé”. Ce sera l’invité principal qui fera le dernier », raconte François.

En plus de la hiérarchie, les Chinois accordent une place importante à la culture en soi. « Par exemple, à l’école, il y a quotidiennement une période accordée à la levée du drapeau (le lundi), et aux exercices de kung-fu et de danse traditionnelle chinoise », explique le Beauceron. « Par ailleurs, plus le temps passe, plus nous nous rendons compte que nous vivons selon un modèle américain au Canada. Ici [en Chine], pas d’intimidation, pas de clique, pas vraiment de sorties dans les bars. Les gens font ce qu’ils ont à faire, priorisent les moments en famille et entre amis, et évitent plutôt ce qui sort de l’ordinaire », raconte le globe-trotter.

De belles rencontres

Depuis leur arrivée en Chine, François et Marjorie ont eu l’occasion de faire de belles rencontres. Chaque soir, ils sont invités à aller souper chez des gens de l’endroit, ce qui a permis aux voyageurs de connaître les plats typiques de l’endroit. Pour leur part, les déjeuners se prennent au travail. Les algues, le riz, la racine de lotus, la laitue bouillie, les œufs de caille sont au menu du déjeuner. Les bouillons au maïs, au riz et au soya sont, pour leur part, présents à chaque repas pour le plus grand déplaisir de François qui n’arrive pas à s’habituer à leur goût.

Depuis leur arrivée en Chine, les voyageurs ont même eu l’occasion de rencontrer les parents d’un Chinois qui se trouve actuellement à Saint-Georges. « Ils [les parents du Chinois] sont très fiers de leur fils et nous ont montré au moins trente photos de ce dernier. Nous avons pu constater qu’il semble très heureux. La neige, les paysages et les grands espaces semblent le combler. Par ailleurs, son père pas peu fier nous a montré des photos de son fils sur un cheval. Quelle fierté pour lui que son fils de dix ans soit au Canada pour une année ! Et avec raison », mentionne le Beauceron.

La place de l’enfant en Chine

Puisque les familles sont, en général, composées d’un seul enfant, les parents prennent à cœur son éducation. « Tous les parents ont les numéros personnels des enseignants et communiquent avec eux en moyenne 4-5 fois par semaine. L’Éducation est très importante et on souhaite que son enfant soit parmi les meilleurs », raconte le Beauceron. Cela n’empêche toutefois pas les écoles d’avoir des classes comptant entre cinquante et soixante élèves. « Les enseignants ont tout de même moins de discipline à faire qu’au Québec », mentionne François.

Il est possible de suivre les aventures des globetrotters via leur blogue «Made in China» au https://fgginchina.wordpress.com/.

 

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