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L'exposition «Silence» de Fernande Forest: une métaphore de l'humain

durée 08h23
2 février 2015
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Véronique Veilleux
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Par Véronique Veilleux, Journaliste

L’artiste Fernande Forest expose actuellement « Silence » au Musée Marius-Barbeau. L’exposition se tiendra jusqu’au 29 mars prochain. Dans une entrevue accordée à EnBeauce.com, l’artiste a accepté d’en dévoiler davantage sur sa démarche artistique.

Originaire de Bonaventure en Gaspésie, Fernande Forest se définit comme une artiste en art actuel. La photographe graphiste qui habite à Rimouski depuis 30 ans explique que son art est un de recherche. « Ma recherche en art visuel parle de l’humain et de la nature que j’aborde par les végétaux. Je m’intéresse surtout aux plantes indigènes, à leur croissance, à leur singularité, à leur finalité. En pratique, tout prend sa source sur le terrain, un peu à la façon de l’herbier ou de la collection, je cueille les spécimens pour lesquels je suis sensible », mentionne l’artiste dans un document expliquant sa démarche artistique.

La créatrice est principalement inspirée par les matières naturelles comme des plantes et des pierres, mais également l’être humain. « Quand je travaille avec la nature, c’est comme si c’était une métaphore de l’humain. C’est par la nature que je fais un lien entre le cycle de vie des plantes et le cycle de vie des humains », mentionne Madame Forest en entrevue.

Pour créer ses œuvres, l’artiste travaille avec la caméra « ordinaire » et avec le numériseur. « J’aime travailler avec la matière en m’en rapprochant le plus possible », mentionne Madame Forest. C’est pourquoi elle numérise ses photographies en très grand format. « C’est presque comme un microscope », lance l’artiste lors de l’entrevue. Évidemment, la formation de graphiste de l’artiste influence son œuvre, notamment lorsque vient le temps de faire les cadrages.

« Cette façon de faire comporte des propriétés singulières : mise au point réduite, grande précision des premiers plans, fort potentiel d’agrandissement, effet de flottement et distanciation du milieu d’origine. Cet acte photographique n’est pas une fin en soi, il capte une réalité et il ouvre la porte à la découverte et à l’expérimentation lors de la manipulation de l’image : agrandissement, recadrage, découpage ou encore assemblage à d’autres images », ajoute-t-elle dans son document.

« Silence »

Fernande Forest explique que son exposition représente le lien entre la fleur qui meure et la personne qui s’envole également. L’une des créations de l’artiste, « Vol au ciel » représente cette fin de vie. L’image montre la mère de l’artiste dans les akènes. « J’ai assemblé ma mère et cette fleur séchée dont les graines (akènes) s’envolent vers le ciel », explique-t-elle sur sa page Facebook dans la description de la photo.

L’exposition se veut donc un ensemble de photographies de plantes qui sont jeunes jusqu’aux plantes en dessèchement. « Ce que j’aime montrer c’est la beauté qui se retrouve autant dans quelque chose de tout frais et tout beau, que dans quelque chose de vieilli. Quand on regarde une plante desséchée, c’est beau aussi les formes que ça crée », mentionne-t-elle.

Fernande Forest explique qu’elle a choisi ce nom pour son exposition parce qu’il n’y a souvent rien à dire devant l’ampleur et la beauté de la nature. « Il y a comme un silence qui se fait », explique l’artiste. « Le silence peut être aussi le recueillement que ces images, qui sont très zen et très contemplatives, nous procurent ». 

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