La Beauce accueille une deuxième génération réunionnaise
Vincent Dijoux et Delphine Cassegrain sont arrivés au Québec au milieu des années 2000 pour étudier au Cégep Beauce-Appalaches en Technique d’éducation à l’enfance. Aujourd’hui, Vincent Dijoux travaille au cégep alors que Delphine Cassegrain est employée dans une garderie privée de Saint-Georges. Le 5 août dernier, Madame Cassegrain donnait naissance à Théo Dijoux. L’enfant est ainsi devenu la deuxième génération réunionnaise en Beauce.
« Théo est un Ré-Béquois », explique Vincent Dijoux fier de ses origines réunionnaises et de son statut de résident canadien. Le père de Théo compte maintenant demander la citoyenneté canadienne.
Lorsqu’il habitait l’île de la Réunion, Vincent Dijoux rêve d’étudier en éducation spécialisée. Les études trop coûteuses et les faibles perspectives d’emploi l’incitent donc à venir s’installer au Québec. « Nous sommes arrivés une cinquantaine à Saint-Georges au milieu d’août en 2007, précise-t-il. Nous avons eu le temps d’établir des liens lors du périple de presque deux jours vers Saint-Georges. Ça a été un peu difficile au début parce que nous restions trop ensemble. Il y avait toujours deux tables pleines de Réunionnais à la cafétéria. Les travaux d’équipe et ma participation à Cégeps en spectacle m’ont permis de me rapprocher des autres étudiants du Cégep », explique celui qui ne regrette pas sa décision.
Lorsque Vincent Dijoux est arrivé au Québec, c’est l’immensité et l’accessibilité du territoire qui l’ont le plus surpris. « C’était impensable pour moi, Réunionnais, de penser pouvoir être à New York, un soir de 31 décembre, pour fêter le Nouvel An. Au Québec, il suffit de quelques heures en voiture pour découvrir des cultures différentes. Sur mon île, il faut faire des milliers de kilomètres en avion ».
Vincent a connu la gloire lorsqu’il a remporté la finale locale de Cégeps en spectacle. Il a développé une amitié avec Charles Jacques, un étudiant handicapé par un traumatisme crânien subi en bas âge. « Vers la fin de mon cours, Charles m’a dit que son accompagnatrice-interprète devait le quitter et qu’il souhaitait que je prenne sa place. Nancy Morin m’a donné une formation accélérée en langage des signes et le Cégep m’a embauché. Avec le temps, j’ai travaillé avec d’autres étudiants. Je suis maintenant éducateur spécialisé aux services adaptés du Cégep à Saint-Georges et Sainte-Marie ».
Même s’il aime la planche à neige et les sports d’hiver, le Réunionnais admet cependant avoir encore des difficultés avec l’organisation que la saison froide demande. Ainsi, comme tout Québécois, porter des vêtements chauds, mettre ses pneus d’hiver et monter le garage de toile lui tapent sur les nerfs. « J’avoue que ça n’a pas toujours été facile. De voir les maisons décorées lors du premier Noël me faisait me sentir très loin de ma famille. L’adaptation à l’hiver québécois a été un défi. Mes vêtements n’étaient pas adéquats. J’ai dû apprendre à marcher sur la glace sans tomber et, en plus, apprendre à conduire une voiture en hiver ».
Malgré ces contraintes hivernales, Vincent Dijoux dit beaucoup aimer la culture du Québec. « J’aime la culture québécoise. Oui, il y a eu des regards racistes à quelques reprises, mais il y a eu beaucoup plus de regards intéressés de gens qui souhaitaient mieux nous connaître. J’ai pris l’intégration avec humour ».
En décembre prochain, le Réunonnais retournera en vacances dans son île pour une quatrième fois depuis son arrivée. Cette fois, il sera bien accompagné puisque le petit Théo sera également du voyage pour rencontrer ses grands-parents pour la première fois.
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