Le tressage de raquettes : une pratique toujours vivante
Dans le cadre du projet d’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (IREPI), nous avons rencontré Yvan Bédard, tresseur de raquettes de St-Côme-Linière. À la suite d’un accident qui lui coûte la vue et le contraint à délaisser son métier de camionneur, Yvan Bédard, alors âgé de 40 ans, est initié à l’art du tressage de raquettes avec l’aide d’un ami. Ce dernier lui fournit de nombreuses explications lui permettant d’apprendre le laçage du fil à l’intérieur du cadre d’une raquette. Après trois mois de travail acharné, Yvan Bédard devient un véritable tresseur de raquettes et exerce ce travail depuis maintenant 17 ans.
Les étapes de fabrication
Le handicap visuel dont est atteint Yvan Bédard le restreint au niveau de la fabrication du fût de la raquette (support en bois) et de la préparation du tressage qui consiste à percer des trous et entailler le fût. Néanmoins, il exécute la partie la plus difficile de la confection de raquettes, soit le tressage. Il utilise du fils à débroussailleuse pour le réaliser. L’artisan souligne que la plupart des tresseurs utilisent ce type de fil pour sa résistance et sa solidité; la performance de la raquette est donc accrue comparativement au modèle fabriqué avec de la babiche. Un sens du toucher développé combiné à une grande dextérité manuelle permettent au tresseur de lacer les raquettes avec soin et d’offrir un produit final de haute qualité.
Les types de raquettes offerts
Yvan Bédard tresse trois types de raquettes : la « patte d’ours », la « raquette à queue » dite traditionnelle ainsi que la « raquette de trappeur ». Chacune d’entre elles est adaptée à un exercice particulier. Le modèle « patte d’ours » possède deux bouts arrondis qui permettent aux raquetteurs de reculer facilement. Cette raquette est aussi très populaire auprès des acériculteurs qui courent leurs érables. La raquette traditionnelle est munie d’une queue au bout inférieur et s’avère idéale pour la marche. Enfin, la raquette de trappeur a une queue à chaque extrémité, facilitant ainsi la progression du marcheur parmi les branches. Yvan Bédard offre ses raquettes en différentes tailles afin qu’elles conviennent au poids de l’utilisateur, un aspect fondamental à considérer pour l’exercice cette activité.
La transmission du savoir-faire
L’artisan accorde une grande importance à la transmission de son savoir-faire. Par ailleurs, il partage son savoir avec des élèves dans plusieurs écoles avoisinantes qu’il fréquente chaque année. De plus, Yvan Bédard enseigne également ses connaissances à son fils qui lui prête main forte dans le tressage des raquettes pendant une année.
Les points de vente
Les raquettes d’Yvan Bédard sont en vente dans plusieurs quincailleries, coopératives et magasins de loisirs du coin. Il est également possible de se les procurer à son domicile situé au 2012, route Kennedy sud, à St-Côme-Linière. Vous pouvez rejoindre Yvan Bédard par téléphone au 685-3100.
L’IREPI est un projet de recherche qui vise à découvrir et à mettre en valeur les ressources culturelles de la Beauce. Il s’étend aux trois MRC de la Beauce, soit Nouvelle-Beauce, Robert-Cliche et Beauce-Sartigan. L’IREPI est un projet de recherche qui vise à découvrir et à mettre en valeur les ressources culturelles du Québec. Au cours de l'été 2006, il a couvert notamment les trois MRC de la Beauce, soit Nouvelle-Beauce, Robert-Cliche et Beauce-Sartigan. Le projet d'inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel se poursuivra jusqu'en 2010 dans les autres régions du Québec.
Par Karine Dubé et Jessica Boutin
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