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Pier Dutil

Amnésique ou masochiste?

durée 17h00
3 février 2025
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Par Pier Dutil

Dans des entrevues à enBeauce.com le 9 janvier dernier et à l’Éclaireur-Progrès la semaine dernière, le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, se dit en réflexion à savoir s’il sera candidat en Beauce lors de la prochaine élection fédérale.

M. Bernier prévoit venir dans la région prochainement pour consulter des électeurs. Étant donné que je ne prévois pas faire partie des gens qu’il rencontrera, je me permets de lui faire part de mes réflexions.

Une carrière en deux temps

Maxime Bernier a été élu Député conservateur de Beauce en janvier 2006. Stephen Harper l’invite au cabinet à titre de ministre de l’Industrie. Un peu plus d’un an plus tard, Maxime Bernier accède au prestigieux poste de ministre des Affaires étrangères. 

Malheureusement pour lui, neuf mois plus tard, il est forcé de remettre sa démission suite à l’affaire Julie Couillard, du nom de sa compagne, alors que Bernier aurait oublié des documents importants dans l’appartement de celle-ci.

Après un purgatoire de trois ans, Bernier fait un retour au cabinet, mais à un poste beaucoup moins important, soit ministre d’état à la petite entreprise et au tourisme. Malgré ses déboires, Maxime Bernier est réélu à trois reprises en Beauce avec des majorités importantes.

Course à la chefferie

Suite au retrait de la politique de Stephen Harper, Maxime Bernier décide de tenter sa chance pour lui succéder et devient candidat à la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) en 2017. Figurant en bonne place dans les sondages précédant la tenue du vote, Bernier se présente au congrès, confiant de l’emporter.

Le choix du nouveau chef nécessite 13 tours de scrutin. Bernier figure au premier rang lors des 12 premiers tours. Au 13e et dernier tour, il ne reste que deux candidats : Maxime Bernier et Andrew Scheer. C’est ce dernier qui l’emporte finalement avec une majorité de moins de 2 %. 

Le début de la fin

La défaite fut très amère pour Maxime Bernier qui s’est même permis de critiquer son parti avant de finalement se retirer, siéger à titre de Député indépendant avant de procéder à la création d’un nouveau parti en septembre 2018, le Parti populaire du Canada (PPC) au sein duquel il s’est autoproclamé chef, poste qui n’a jamais été contesté.

Depuis, Maxime Bernier a essuyé défaite après défaite lors d’élections générales et partielles. En 2019, en Beauce, il subit toute une défaite, ne recueillant que 28,4 % des votes, lui qui avait récolté auparavant plus de 50 %, voire même 60 % des votes. C’est le candidat conservateur Richard Lehoux qui l’emporte facilement.

En 2021, tentant à nouveau sa chance, la défaite de Maxime Bernier est encore plus importante. Il ne récolte que 18,2 % des votes. Les choses ne s’améliorent définitivement pas pour le chef du PPC.

Si Bernier ne connaît pas de succès en Beauce, le sort de son parti est le même dans l’ensemble du Canada. Le PPC ne parvient pas à faire élire un seul de ses candidats et il doit se contenter d’à peine 1,6 à 4,9 % des votes en 2019 et en 2021.

Mais Maxime Bernier ne lâche pas pour autant, il tente également sa chance lors de deux élections partielles, l’une en 2020 dans le comté ontarien de York-Centre et l’autre en 2023 dans le comté manitobain de Portage-Lisgar. Dans York-Centre, Bernier doit se contenter d’un faible 3,8 % des votes, alors que dans Portage-Lisgar, il récolte 17,2 % des votes. 

Après avoir connu quatre éclatantes victoires en Beauce comme candidat conservateur, Maxime Bernier va de défaite en défaite à quatre reprises en tant que candidat du PPC.

Candidat en Beauce?

Quand je prends connaissance des commentaires de Maxime Bernier qui dit vouloir consulter des Beaucerons afin de décider si, oui ou non, il sera candidat en Beauce à la prochaine élection, je dois avouer que je suis surpris.

Rejeté par plus de 80 % des électeurs beaucerons en 2021, je me demande qui Bernier pourrait consulter en nombre suffisant pour l’inciter à être à nouveau candidat. S’il se contente de consulter quelques rares partisans de son parti, le sondage ne sera pas très représentatif de la volonté populaire. S’il étend sa consultation à plusieurs centaines de Beauceronnes et Beaucerons, nul doute dans mon esprit que sa candidature ne ralliera pas suffisamment d’électrices et d’électeurs pour l’amener à croire que la victoire est possible.

Si Maxime Bernier décide finalement de se présenter à nouveau en Beauce, sans vouloir jouer au psychologue à cinq sous, je me demanderai s’il n’est pas victime d’amnésie ou de masochisme.

Amnésie parce qu’il semble ne plus se souvenir de ses quatre  virulentes défaites, dont deux majeures ici même en Beauce. Et masochisme parce qu’il semble aimer les défaites. Dans la vie, la persévérance est une qualité, mais persévérer dans la défaite, c’est faire preuve de masochisme. 

Je souhaite à Maxime Bernier, de revenir les deux pieds sur terre et d’éviter une humiliante cinquième défaite d’affilée. À 62 ans, il pourrait sans doute utiliser d’avantage ses talents à des tâches plus gratifiantes.

Même chose pour Coderre

Un autre politicien qui ne semble pas vivre dans la réalité, Denis Coderre, persiste et signe dans sa tentative de devenir candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ).

Aux prises avec des litiges de 134 000 $ avec Revenu Québec et 266 000 $ avec Revenu Canada, litiges que Denis Coderre prétend réglés, les responsables de la course à la chefferie du PLQ affirment ne pas avoir reçu tous les documents indiquant qu’il y a effectivement règlements.

Après deux défaites à la Mairie de Montréal, après avoir surmonté d’importants problèmes de santé, à 61 ans, Denis Coderre devrait choisir de s’adonner à des tâches moins exigeantes.

Courage

Il reste encore 1 447 jours au mandat de Donald Trump.

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commentairesCommentaires

1

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  • JB
    Josette Boucher
    temps Il y a 2 mois
    Bonjour M. Dutil, je vous félicite pour votre article sur les politiciens qui décidément semblent s’accrocher à leur branche avec désespoir. Dans la vie faut savoir se retirer avec dignité. Les américains ont élu une personne qui lui s’accroche mais fait des ravages sur son passage. Est-ce une bonne façon de faire de la politique? Merci et au plaisir de vous lire encore…


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