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Faut-il élargir l'aide médicale à mourir?
Une personne malade n’aura plus à être en fin de vie pour avoir accès à l’aide médicale à mourir, a annoncé hier le gouvernement du Québec. Cette décision arrive après le jugement du 11 septembre 2019 de la Cour supérieure du Québec qui a conclu qu’il était inconstitutionnel de limiter l’accès à l’aide médicale à mourir (AMM) aux personnes en fin de vie.
La cause a été portée par deux personnes en situation de handicap, M. Truchon, qui vit avec la paralysie cérébrale depuis la naissance, et Mme Gladu, qui souffre de paralysie et de scoliose sévère à cause de la poliomyélite. Les praticiens qui les ont évalués étaient d’avis qu’ils répondaient à tous les critères d’admissibilité à l’AMM, à l’exception d’être à la fin de leur vie.
La Cour a déclaré inconstitutionnel le critère de « prévisibilité raisonnable de la mort naturelle » dans le Code criminel fédéral, ainsi que le critère de « fin de vie » dans la loi provinciale du Québec sur l’aide médicale à mourir.
La décision de la Cour entrera en vigueur le 11 mars 2020, à moins qu’une prolongation ne soit accordée par le tribunal. Bien que cette décision ne s’applique qu’au Québec, le gouvernement du Canada l’a acceptée et s’est engagé à modifier la loi sur l’AMM pour l’ensemble du pays.
Plus particulièrement, le gouvernement du Canada a demandé au Conseil des académies canadiennes (CAC) d’examiner trois questions complexes, soit les demandes d’AMM faites par des mineurs matures, les demandes anticipées et les demandes lorsqu’un trouble mental est le seul problème médical invoqué pour la demande d’AMM.
Pour sa part, le gouvernement du Québec a annoncé qu’un forum d’experts aurait lieu à la fin du mois de janvier et que des consultations allaient suivre.
Des statistiques qui remontent à octobre dernier établissent à 2909 le nombre de personnes ayant reçu l’aide médicale à mourir au Québec depuis l’entrée en vigueur de la loi en 2016, beaucoup plus que les prévisions. Il y en a eu 1279 en 2018-2019 seulement, une hausse de 32 % par rapport à l’année précédente, ce qui fait que la proportion des décès par aide médicale à mourir par rapport au nombre total de décès survenus au Québec en 2018-2019 est presque de 2%.
Enfin, ce sont 65 % des personnes ayant fait une demande d’aide médicale à mourir qui l’ont effectivement reçue (les autres ne correspondaient pas aux critères de la loi, sont décédées avant ou ont retiré leur demande en cours de route)
La question de notre sondage cette semaine est: Faut-il élargir l’aide médicale à mourir aux personnes en situation d’inaptitude, comme par exemple celles atteintes d’Alzheimer ?
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1 commentaires
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Je veux vous transmettre un message qui pourrait vous éclairer sur la peur des gens face à la réglementation du projet de loi qui enlève le passage d'une personne qui demeure en fin de vie.
J'ai passé toutes une vie surchargé et poussé d'une clinique à l'autre, d'un hôpital à l'autre, d'une opération à l'autre. Je ne méritais aucunement ce passage qui m'a été forcé depuis ma première blessure, ma première maladie, ma première infection, ma première accident.
J'ai et j'en ai eu plusieurs accidents, plusieurs maladies, plusieurs infections, plusieurs traitements, plusieurs blessures. Rien, absolument rien ne me permettait de vivre décemment, de vivre dans la gaieté, de vivre chaleureusement, de vivre dans l'abondance, de vivre la joie.
J'ai passé une vie de pauvre de A à Z. Maintenant que le règlement va disparaître, cela va me donner ma chance d'arrêter ma souffrance quotidienne mentale, physique et affective. Toute ma vie, j'ai vue et entendus les mêmes phrase de jugements envers les pauvres.
La culpabilité d'être malade et de ne pas travailler, cela rend évidement encore plus malade. J'aurais envie de dire comme conseil. "Réformer l'aide sociale ferait du bien." (Revenu universel inconditionnel individuel).
La maladie mentale est aussi un frein à une qualité de vie. Les doses qu'on nous soumet sont abominablement responsable de certains dysfonctionnement internes de notre corps beaucoup plus tard dans la vie. Les hauts et les bas du quotidien sont intenses. Les symptômes varient de jour en jour, d'année en année. La comorbidité affecte notre santé physique.
Le nouveau changement n'est en aucun cas une euthanasie active ou passive, en aucune cas, ça ne ressemble pas à du suicide assisté. Je trouve assez strict le droit québécois en cette matière.
Merci de bien me laisser ma chance d'écrire un commentaire sur votre site.