Entrevue vidéo avec le président de l'UPA de Chaudière-Appalaches
Un moratoire demandé sur le développement éolien au Québec
Face à la multiplication des projets éoliens au Québec, une coalition d'organismes et d'experts a réclamé cette semaine un changement de cap majeur dans le développement de cette filière énergétique, ainsi que l'imposition d'un moratoire, jusqu’aux conclusions d'une évaluation d'ensemble du dossier par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
Cette coalition, menée par le Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ), conteste à la fois la méthode et la pertinence du développement éolien actuel, ainsi que son expansion accélérée planifiée par Hydro-Québec et le gouvernement en place.
En outre, les projets ont un impact majeur sur les terres et le milieu agricole québécois. «Il est impératif que toute la population prenne conscience de ce qui se passe réellement sur le terrain», signale James Allen, président de la Fédération de l’UPA de Chaudière-Appalaches, en entrevue vidéo avec EnBeauce.com. «Les promoteurs qui abordent nos productrices et nos producteurs en privé, le font de manière insidieuse, sans jamais aborder les nuisances, en minimisant les impacts sur l’agriculture et en ignorant évidemment l’iniquité engendrée entre les différents producteurs qui ne peuvent pas tous avoir une ou des éoliennes», de dire le président dont l'organisation s'est jointe à la coalition.
Comme le territoire agricole du Québec ne représente plus que 2% de la superficie de la province, James Allen estime qu'il faudrait recadrer les projets de parc éolien, afin qu’ils se fassent ailleurs que sur les terres nourricières et dans les érablières. D'autant que les installations sont de plus en plus imposantes, avec des tours pouvant atteindre jusqu'à 200 mètres, dépassant la hauteur du mât du stade olympique de Montréal, qui fait 165 mètres! Il en résulte aussi une surface d'ancrage au sol étendu et à usage exclusif pour l'éolienne. «Nous ne sommes pas contre le développement éolien. Mais nous croyons que cela peut se faire sans perdre de terres en culture», a-t-il suggéré.
Outre le moratoire et la mise en oeuvre d'un BAPE générique — une procédure qui permet d'évaluer les impacts d'une filière dans son ensemble, plutôt que projet par projet, la coalition demande un vaste débat public sur le développement énergétique du Québec, l'établissement de référendums municipaux comme critère d’acceptabilité sociale, et que l'exploitation de la filière énergie soit strictement de propriété publique.
Écoutez l'intégrale de l'entrevue avec James Allen, président de la Fédération de l’UPA de Chaudière-Appalaches.
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