5500 employés beaucerons dans son histoire
Entrevue vidéo avec Marcel Dutil pour les 60 ans de Canam
Le 15 août 1960, Roger Dutil, Gilberte Lacroix-Dutil et deux de leurs partenaires de Boston incorporaient à parts égales, la première entité de Canam. 60 ans plus tard, l’entreprise beauceronne souligne cet anniversaire.
Dans les années 1960s, les États-Unis n’avaient pas le droit d’importer de l’acier des pays communistes, alors qu'au Canada, c'était possible, raconte Marcel Dutil. L’acier à moindre prix des pays de l’Europe de l'Est parvenait au port de Québec avant d'être acheminé vers Saint-Gédéon où il était transformé en poutrelles. Le produit fini était ensuite vendu sur le marché américain.
L’emplacement du site de Saint-Gédéon près des frontières était tout indiqué pour desservir le marché de la Nouvelle-Angleterre.
En 1961, après la construction de l’usine de Saint-Gédéon, l’entreprise comptait une dizaine d’employés saisonniers. La première production s’est faite en mai alors que Marcel Dutil était assembleur dans ce bâtiment non chauffé et pourvu d'un plancher de terre.
Aujourd’hui, l’usine de 600 000 pieds carrés fait travailler entre 700 et 800 employés. Groupe Canam exploite huit usines au Canada et aux États-Unis, ainsi que des bureaux d’ingénierie au Canada, en Roumanie et en Inde.
Selon Marcel Dutil, c’est 5500 employés beaucerons que Canam a embauchés dans toute son histoire.
Philosophie d’entreprise
Marcel Dutil croit que la bonne réputation de Canam ainsi que le travail des employés expliquent en grande partie son succès. Cette réputation vient, entre autres de l’intégrité envers ses clients.
« Je crois que Canam s’est fait plus de clients à faire des erreurs qu’à faire des bons coups. Quand tu fais une erreur sur un projet et que le lendemain tu dis: “Coupable, je le répare et je paye pour”. Les gens se disent: “Avec ce monde-là, je dors tranquille. Quoiqu’il arrive, ils ne se sauveront pas” », explique Marcel Dutil.
De son côté, Marc Dutil, fils de Marcel et président de Canam, explique que les activités de l'entreprise s’inscrivent plus que jamais dans une vision à long terme.
« On est dans une structure d’actionnariat avec une vision à long terme pour l’entreprise. On gère pour les 20 prochaines années et non les 24 prochains mois. Ça fait une grande différence. Si vous plantez des arbres pour les 24 prochains mois, vous ne planterez pas beaucoup d’arbres », explique Marc Dutil.
Questionné sur l’impact de la crise actuelle sur Canam, Marc Dtutil déclare se sentir chanceux. Le monde des infrastructures étant considéré comme un service essentiel, Canam a été moins affecté que des entreprises travaillant dans d’autres secteurs de l’économie.
Celui-ci explique que Canam a tout de même vécu un ralentissement, mais en a profité pour se développer.
« On avait du temps, on avait des gens de talents. Au lieu de tourner en rond et demander à quoi ressemblera le futur, on veut causer le futur: accélérer des investissements et dire “ Go, on le fait”. Au lieu d’être prudent, on a décidé d’investir encore plus », explique Marc Dutil.
« Les périodes difficiles, en soixante ans, on en a vécu. La plupart du temps, on a réinvesti, on a entré des nouveaux équipements pour se tenir à jour », ajoute Marcel Dutil.
« On va bâtir avec notre monde »
Dans l’entrevue vidéo qu’EnBeauce.com a réalisée avec Marcel Dutil, celui-ci raconte qu'il a grandi en écoutant les histoires de son grand-père, l'entrepreneur Édouard Lacroix. Cela l'a influencé à developper sa mentalité d'entrepreneur.
Lorsqu'il a repris les rênes de Canam, celui-ci ne se doutait pas que l'entreprise allait devenir ce qu'elle est aujourd'hui.
« C'est une échelle, quand tu montes une marche, l'horizon est plus loin. Dans 60 ans, on a monté marche par marche. On a pris de l'expansion et on est où on est rendu aujourd'hui. Mais ce n’est jamais fini ».
Malgré ses 78 ans, il est clair pour Marcel Dutil qu’il n’est pas prêt d’arrêter de travailler.
« La retraite… Non. Tant qu’il reste encore des choses à faire, tant que je vais avoir un effet positif, je vais rester impliqué ».
Il ajoute que le travail qu’il lui reste à faire est non seulement, chez Canam, mais dans sa contribution envers la communauté.
S'il convient qu'il a peu de chances de voir de son vivant un autre 60 ans de Canam, il est convaincu de revoir l’entreprise prendre de l'expansion aux États-Unis.
« Soyez assurés d'une chose, dans les prochaines années, Canam va retourner aux États-Unis. On a encore une usine aux États-Unis, on est encore avec une compagnie à New York dans le montage d'acier, mais on va retourner aux États-Unis, ça, c'est aucun doute ».
Visionnez l'intégralité de l'entrevue vidéo avec Marcel Dutil dans cet article.
8 commentaires
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Bravo à vous
Et je vous dit 60 fois Merci De la part de tout les Beaucerons
Et longu vie à vous 👍
Longue vie MONSIEUR Dutil!