Les travailleurs souhaitent de meilleures conditions salariales à la Coopérative de services à domicile de Beauce-Nord
Une trentaine de travailleuses et travailleurs de la Coopérative de services à domicile de Beauce-Nord à Saint-Joseph ont manifesté aujourd’hui sur l’heure du midi, et ce, entre deux clients pour dénoncer l’entêtement de leur employeur à offrir des conditions salariales inacceptables. Ces membres du Syndicat québécois des employées et employés de service affilié à la FTQ en ont tout simplement assez.
Les deux parties tentent de renouveler la convention de travail échue depuis février. Cependant, l’offre patronale ne correspond en rien aux demandes salariales du groupe refusé à 76 % par les membres lors d’une récente assemblée générale. Actuellement, le salaire des quelque 70 travailleurs, soit principalement des femmes, varie de 9,64 $ à 11,05 $ de l’heure, et ce, même si certaines ont jusqu’à 15 années d’expérience.
Les personnes préposées offrent des services d’aide domestique et d’aide à la personne, dans les MRC Robert-Cliche et Nouvelle-Beauce. « Nous avons démontré beaucoup de patience et de bonne foi, mais il n’est pas possible d’envisager une entente avec les offres actuelles. Nous demandons de meilleurs salaires, parce que les travailleuses et travailleurs de la Coopérative font du bon travail. Ils donnent des services qui sont non seulement appréciés par la clientèle, mais qui leur permet dans bien des cas de demeurer dans leur domicile plutôt qu’en hébergement. Alors, nous voulons mieux que des salaires proches du salaire minimum », a déclaré Danielle Rousseau, conseillère syndicale et membre du comité de négociation.
Cette deuxième manifestation en seulement quelques jours fait suite aux moyens de pression mis en œuvre par les travailleuses et travailleurs au cours des dernières semaines. Pour le moment il est hors de question de songer à la grève puisqu’on espère toujours une meilleure ouverture de la partie patronale. Cette dernière n’a cependant pas accepté la contre-offre du comité de négociation des travailleurs.
Employée à la Coopérative depuis maintenant sept ans et mère monoparentale, Nancy Cayer souligne que la situation a assez duré. Elle affirme avoir été suffisamment patiente tout comme ses collègues pour obtenir leur juste dû. Les conditions salariales difficiles . Par ailleurs, Mme Cayer croit que les administrateurs de la Coopérative, disant éprouver des difficultés financières, ont la responsabilité de se battre pour revendiquer plus de fonds auprès du gouvernement provincial. Ainsi, ils pourront favoriser le maintien à domicile des aînés tout en permettant de meilleures conditions salariales aux employés.
Cette dernière se disait justement attristée du fait que l’on ne reconnaisse pas suffisamment le travail accompli par ces gens offrant bien plus que de l’entretien ménager soit de venir en aide à gens à demeurer plus longtemps à leur domicile. «Par cette manifestation, nous cherchons l’appui de la population dans notre bataille », raconte Mme Cayer.
Depuis une semaine, ces personnes distribuent des tracts d’information à la clientèle de la Coopérative et à la population des MRC Robert-Cliche et Nouvelles Beauce. « Les personnes salariées aiment leur travail et veulent continuer de le faire pendant encore longtemps. Malgré que ce soit difficile, autant physiquement que moralement, elles veulent continuer de prendre soin de leurs clients, qui apprécient les services. Il faut se rendre à l’évidence : les conditions de travail n’attirent pas la relève et n’encouragent pas les personnes à continuer», pense Danielle Rousseau.
Dans cette bataille, la SQEES-298 sera appuyée par la FTQ qui représente plus de 23 000 membres partout au Québec. Sébastien Boies, président du Conseil régional de Québec et Chaudière-Appalaches présent à la manifestation. Il a souligné le dossier de la Coopérative de services de Beauce-Nord, n’est pas la seule coopérative de soins de santé à domicile coincée dans ce dossier d’importance au Québec.
L'employeur espère en arriver à une entente sous peu
La Coopérative dit avoir présenté un contrat de travail de trois ans assorti, notamment, d’augmentations salariales dites «substantielles». « Nous sommes d’avis que la dernière offre patronale présentée constitue une amélioration des conditions de travail qui est respectueuse de notre capacité de payer. Accepter intégralement les dernières demandes syndicales nous obligerait à procéder à une hausse tarifaire considérable pour assurer notre survie et amènerait les personnes les plus démunies à réduire, voire même abandonner les services, faute de moyens financiers pour les payer. Dans ce contexte, nous considérons avoir présenté une offre responsable qui tient compte à la fois des besoins et intérêts de nos employés et de ceux de nos utilisateurs », commente Nadia Tanguay, directrice générale de la Coopérative.
La Coopérative est «déçue des moyens de pression exercés actuellement par le syndicat et ses membres, mais elle espère pouvoir en arriver à une entente sous peu.»
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