Manifestation de l'Union des Producteurs Agricoles
La gronde des agriculteurs du Québec s'empare de Sainte-Marie
Luc Provençal
Jonathan Poulin, ancien candidat du Parti Conservateur du Québec dans Beauce-Sud
Samuel Poulin
René Roy, président des Éleveurs de porcs de la Beauce
Vincent Méthot, membre du conseil exécutif de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec (ADFFQ) et représentant à la Chambre de coordination du secteur des fraises et framboises du Québec
James Allen, président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches
Luc Provençal lors de sa prise de parole devant les agriculteurs
Paul Doyon, 1er vice-président général de l’UPA
L'Union des Producteurs Agricoles (UPA) de Chaudière-Appalaches avait lancé un appel aux agriculteurs de la région pour une manifestation qui a eu lieu ce vendredi 19 avril, à Sainte-Marie.
Au total, ce sont plusieurs centaines de tracteurs qui ont défilé sur le boulevard Vachon dans le but de montrer leur mécontentement.
Le convoi s'était donné rendez-vous à 9 h 00 ce vendredi matin, au niveau des bureaux du Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), situé sur la route Cameron.
Par la suite, les centaines de tracteurs se sont élancés sur le boulevard Vachon en direction du bureau du député de Beauce-Nord, Luc-Provençal. Sur la route, les automobilistes ont été nombreux à leur montrer leur soutien à coups de klaxon.
Une fois devant les bureaux du député, les organisateurs de la manifestation ont pris la parole à tour de rôle afin d'expliquer les raisons de leur présence.
« Je suis fier de mes producteurs de Chaudière-Appalaches, merci à tous d'être ici. J'apprécie aussi la présence des deux députés de la Beauce. Je vous demande aujourd'hui d'amener notre message aux autres ministres du gouvernement. Il faut mettre une pression sur M. Lamontagne (Ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation), pour qu'il mette une pression au conseil des ministres. Notre problématique au Québec, c'est que des ministres ont un peu trop de pouvoir par rapport à l'agriculture. Je veux que ce message soit livré », a lancé James Allen, président de la Fédération de l'UPA de la Chaudière-Appalaches.
« Quand j'entends parler de la réciprocité des normes, moi, ça me fait penser au supplice de la goutte d'eau au Moyen-Âge. On faisait couler une goutte d'eau toutes les minutes sur la tête de la personne, jusqu'à ce qu'elle meure ou devienne folle. Parfois, j'ai l'impression que c'est ce que veut le ministère de l'environnement pour les producteurs du Québec : qu'on devienne fous ou qu'on abandonne. Messieurs Provençal et Poulin, rappelez-vous du supplice de la goutte d'eau, car c'est ça qu'on subit », a-t-il ajouté.
Paul Doyon, premier vice-président général de l'UPA, a de son côté mis l'accent sur l'importance de préserver l'agriculture au Québec.
« Pour une province, un pays, produire de la nourriture pour ses citoyens est un élément de base dans une société qui fonctionne bien, pour que tout le monde puisse avoir de la nourriture à bon prix et de bonne qualité. Et ça, les producteurs du Québec le font depuis des centaines d'années. Même pendant la pandémie, jamais un Québécois n'a manqué de nourriture et ça, c'est grâce à nos agriculteurs. Messieurs Poulin et Provençal, si il y a une phrase que j'aimerais que vous gardiez en tête, c'est que chaque jour, les producteurs et productrices du Québec contribuent à un important projet de société, c'est-à-dire de nourrir la population. Un projet de société, ça ne se fait pas tout seul, ça se fait en gang, en collaboration avec nos consommateurs, nos citoyens, nos décideurs et nos ministères. »
Un point de rupture imminent pour le monde agricole
Les sentiments les plus présents dans la foule rassemblée pour l'occasion étaient ceux d'abandon et de non-reconnaissance de la part du gouvernement du Québec. Les agriculteurs continuent de juger la situation actuelle comme très urgente, avec un besoin rapide de solution.
« On produit de la nourriture, on demande un soutien de notre gouvernement pour être capable de fournir de la nourriture à nos gens, de la nourriture de qualité, et on n'a pas ce soutien là. C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui. Nous, les producteurs de porc de la région, on voulait donner un message fort aux députés de la région. Il y a des limites à ce qu'on peut faire. Les coûts de production augmentent, le coût de nos grains aussi, le fait que nos abattoirs ferment et qu'on est obligé d'importer ça à l'autre bout du monde. Nos porcs, on les produit dans la région et c'est pas seulement pour la nourriture, mais ça fait que les gens de nos régions peuvent se nourrir et qu'on crée de l'emploi. On le fait pour toute notre communauté », a ajouté René Roy, président des Éleveurs de porcs de la Beauce.
« Nous voulons investir dans l'avenir de nos fermes et de notre relève, qui nourrira le Québec de demain. Malheureusement, tout est en train de changer. Depuis plusieurs années, nous arrivons à un point de rupture et aujourd'hui ce point de rupture est plus proche que jamais. Nous avons un besoin urgent d'aide », a complété Vincent Méthot, membre du conseil exécutif de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec (ADFFQ) et représentant à la Chambre de coordination du secteur des fraises et framboises du Québec.
Pour l'occasion, les deux députés de la Beauce, Luc Provençal et Samuel Poulin étaient présents afin de montrer leur écoute, et promettre de porter le message jusqu'à l'Assemblée nationale.
« Au-delà de la région, c'est tout le Québec qui doit vivre de son agriculture. Est-ce qu'on peut changer des choses ? La réponse est oui. Est-ce que c'est toujours financier ? Pas toujours, il y a aussi des enjeux réglementaires. Notre devoir à nous présentement, est de continuer à défendre l'agriculture au Québec pour que ça puisse demeurer une priorité pour tout le monde », a déclaré Samuel Poulin.
« On peut avoir des mesures à coût zéro pour le gouvernement, il s'agit juste de regarder. Il faut vraiment aller au maximum de ce que l'on peut explorer, mais surtout il faut le faire rapidement, parce qu'ici, il y a des gens qui sont en détresse économique et il faut s'assurer que ces gens-là aient moins de stress pour la prochaine année agricole », a conclu Luc Provençal.
À la fin de la prise de parole, les agriculteurs ont remis plusieurs assiettes vides, comportant plusieurs messages à destination du gouvernement, au député Provençal.
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