Des salaires plus bas en Beauce
Grève chez Agropur: le syndicat hausse le ton
Près de 185 salariés de l'usine Agropur de Beauceville ont déclenché une grève ce lundi 8 mai. Le syndicat Teamsters a annoncé l'arrêt des opérations tant que les revendications de ces derniers ne seront pas prises au sérieux par la partie patronale.
Les salariés ont trois demandes bien définies. Tout d'abord, une nouvelle convention collective afin de pouvoir redonner un contrat aux employés. Ensuite, il y a le problème des mobilités internes : « Si un salarié souhaite aller d'un poste à un autre en interne, c'est très difficile, car il y a un système de points. Ce que nous voulons en priorité, c'est conserver les acquis, » a déclaré Marc-André Gauthier, directeur des communications chez Teamsters Local 1999
Le plus gros point est celui des salaires. En effet, les employés se plaignent des différences salariales entre les usines du groupe. « Les salariés de la Beauce sont beaucoup moins payés que les autres. Si je prends l'exemple d'un électromécanicien ici, il sera payé environ 30 $/h alors qu'un étudiant qui arrive à l'usine de Granby va toucher beaucoup plus. Nous demandons un rattrapage, pas d'augmentation, mais que tout le monde soit au même niveau, » a estimé Marc-André Gauthier.
Des négociations difficiles
Dans les bureaux d'Agropur, cette grève est vécue comme une situation qui n'est gagnante pour personne. « Nous sommes vraiment déçus de voir le syndicat prendre cette décision. Nous souhaitons rapidement trouver une entente juste et équitable et les négociations sont toujours en cours, » a expliqué Guillaume Bérubé, responsable de la communication chez Agropur.
Du côté du syndicat Teamsters, la grève était devenue une évidence face au « manque de respect de la partie patronale ». « Les salariés sont sans contrat depuis le 31 janvier. D'habitude, on essaye quand même d'éviter une telle situation. Mais là, sans proposition, les employés ont été écoeurés, » a détaillé Marc-André Gauthier.
Un conciliateur présent depuis le début des négociations
Les syndicats regrettent aussi le manque de dialogue dès le début des négociations, avec la venue d'un conciliateur. « J'ai fait beaucoup de négociations et je peux assurer que c'est très rare de voir cette personne intervenir si tôt, » a lancé Marc-André Gauthier.
La partie patronale, elle, a contesté ces propos en mettant en avant le fait que le conciliateur n'est intervenu qu'à partir du mois d'avril. « Nous avons débuté les discussions au début de l'hiver. Nous avons attendu près de 10 réunions avec le syndicat avant de faire appel à un conciliateur, neutre et impartial, à partir de la mi-avril pour nous aider. Le but est vraiment de pouvoir trouver une entente satisfaisante, » a ajouté Guillaume Bérubé.
« Évidemment qu'il est intervenu seulement au mois d'avril, nous refusions sa présence lors des réunions avec la partie patronale qui en avait fait la demande dès le début ! » a répondu le syndicat.
Trouver rapidement une solution pour éviter les pertes
Par ailleurs, une autre inquiétude est présente dans les bureaux d'Agropur concernant la perte du lait. « Actuellement, nous avons un accord avec les Producteurs de lait du Québec qui récupèrent une partie de la production. Mais il est clair que si la grève dure plus longtemps, il y a un vrai risque de perdre du lait et nous voulons vraiment éviter cette situation, » a conclu le responsable de la communication.
Pour l'heure, syndicat et patronat ont une nouvelle réunion prévue ce matin à Québec afin de relancer les négociations. « Nous avons maintenant l'impression d'être entendus. Nous verrons ce qui sortira de cette nouvelle rencontre, mais tous les salariés souhaitent évidemment retourner au travail, » a terminé Marc-André Gauthier.
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