Portrait de femmes - 4 de 8
Véronique Lévesque : pionnière de la chasse et entrepreneure passionnée
« Nous ne suivons pas l'évolution, mais nous la créons. » Une phrase qu'aime beaucoup Véronique Lévesque, résidente de Saint-Victor, et qui résume aussi son parcours de pionnière bien avant l'heure dans le domaine de la chasse. Portrait d'une entrepreneure passionnée.
Véronique Lévesque a eu la piqûre pour la chasse grâce à son conjoint de l'époque, il y a 25 ans. Très peu de femmes étaient présentes sur le terrain alors, selon elle. Il y a bien longtemps que cette adepte innove à ce niveau.
Première femme au Canada à avoir été chroniqueuse à la télévision et à la radio, il a été possible de la voir entre autres sur les ondes de RDS en compagnie de Jean Pagé. Elle a aussi été collaboratrice pour plusieurs revues de chasse et a fait la tournée de nombreux Salons de chasse et pêche. En compagnie de son conjoint d'alors, elle a été également parmi les premières à réaliser des vidéos sur le sujet. Grâce à ces différentes expériences, elle a peu à peu gagné en crédibilité.
Après le décès de son conjoint il y a une quinzaine d'années, elle a cependant pris une pause, refait sa vie et fondé une famille. Après quelques années, alors qu'elle avait déjà acquis un solide bagage dans le domaine, l'entrepreneure a fondé Buck Hunter en 2014.
Elle s'est encore une fois montrée avant-gardiste en la matière, puisqu'il n'y a pas de femmes au Canada qui a possédé ou possède une entreprise de fabrication de produits de chasse. En étant déjà connue dans son milieu, elle a pu faire évoluer les choses rapidement.
« On a de nouvelles façons de faire, de nouvelles techniques qu'on intègre beaucoup avec les chasseurs. On fait beaucoup de nouveaux produits, de nouveaux concepts, toujours dans l'espoir d'avoir de bons résultats pour le chasseur. Toute l'énergie aussi qu'on met pour la santé du gibier... On a des valeurs très grandes pour tout ce qui tourne autour du respect. »
Bien établie, Mme Lévesque pense également apporter un vent de fraîcheur à ce milieu longtemps réservé aux hommes. Plusieurs femmes la contactent d'ailleurs pour lui dire à quel point elle est un exemple.
« Ça montre que le sexisme n'est plus vraiment de ce monde. Le fait que je sois une femme, qui est monoparentale avec deux enfants, ça montre que rien n'est impossible. Ça apporte quelque chose de typiquement différent. »
Fonceuse, indépendante et forte, la femme d'affaires n'en est pas à son dernier accomplissement, elle qui est aussi ambassadrice pour Femmessor, un regroupement de femmes d'affaires de Québec, mais aussi pour l'entreprise américaine Sitka Gear, qui est spécialisée dans la fabrication de vêtements et d'accessoires. On peut aussi voir ses chroniques sur les ondes de Wild Tv, dans l'émission Québec Country Side. Son tableau de « chasse » est donc pour ainsi dire bien rempli!
Expérience dépaysante et chasse expérimentale
Alors qu'elle a longtemps incité les femmes à développer un intérêt envers la chasse, Véronique Lévesque relève maintenant un engouement féminin pour ce sport et elles sont de plus en plus nombreuses à le pratiquer. Elle croit que la relève est là et dénote de plus en plus d'expéditions mère-fille ou en groupe, de jeunes et nouvelles adeptes qui sont présentes dans les boutiques de chasse.
Elle prépare d'ailleurs un voyage typiquement féminin en Afrique, qui aura lieu à l'automne prochain. Chasse, photographie, pêche et découverte du golf seront notamment au programme. Une expérience qui se révélera dépaysante, selon elle, « le voyage d'une vie ».
« C'est un tout-inclus, mais au lieu d'être dans le Sud, c'est en Afrique! (rires) On fait un groupe de 24 filles, on part deux semaines. On a 12 guides avec nous, 12 Jeep. On va avoir des chasseuses, des filles qui ne chassent pas, des pêcheuses... »
La passion de cette entrepreneure chevronnée l'amène à vivre différentes aventures et expériences inoubliables. En novembre dernier, celle-ci s'est d'ailleurs rendue à New-York pour y effectuer une chasse au chevreuil expérimentale.
Elle s'est ainsi retrouvée en compagnie d'un groupe de quatre autres adeptes. L'expérience s'est déroulée sur des îles séparées, un territoire où il n'y avait jamais eu de chasse. « On avait chacun notre île. On avait deux jours de chasse seulement. On ne connaissait pas le territoire du tout. On dormait dans une tente. Au mois de novembre, dans une tente, il fait frette en maudit! On a vraiment gelé. La nourriture était assez restreinte aussi. Mais j'ai quand même tué un gros huit pointes. »
Pour elle, l'expérience a été incroyable. Ce voyage était en fait un défi qu'elle s'était fait lancer, défi qu'elle a honoré avec succès!
Une nouvelle mission : transmettre sa passion aux enfants
Véronique Lévesque partage aussi sa passion avec ses enfants, un garçon de 8 ans et une fille de 11 ans, qui la suivent partout. L'an dernier, elle a notamment participé à une chasse à l'ours au Nouveau-Brunswick, en compagnie de sa fille, « un copier-coller de sa mère ».
« Ils ont toujours vécu là-dedans. C'est quelque chose que les enfants aiment déjà beaucoup. Je veux qu'ils intègrent la base de la vie, la nature, tout ce qu'on oublie malheureusement, et ce qui est le meilleur antidépresseur au monde, c'est la nature. »
Elle s'est d'ailleurs donnée une nouvelle mission : initier les enfants à ce sport passionnant afin d'en faire une activité plus familiale, le tout en respectant la nature, le gibier et tout ce qui entoure la pratique de ce sport.
Malgré ses nombreuses occupations dans le domaine, elle s'adonne plus que jamais à la chasse.
« C'est la seule façon, pour moi, de vraiment voir si mes produits fonctionnent bien. Ça fait partie de mon travail. C'est sûr que j'ai une grosse équipe qui m'aide en arrière de tout ça. Quand je vais le plus à la chasse, c'est là que j'en ai plus besoin, parce que j'ai besoin de décompresser! (rires). C'est là que me viennent les meilleures idées aussi. »
La femme d'affaires n'est donc jamais bien loin derrière la chasseuse.
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