Visite de l'entreprise Uni-Vers Entomoculture
Séduire la Beauce avec de la farine d'insectes
Cynthia Faucher a lancé son entreprise il y a deux ans.
Les ténébrions au stade adulte.
Les oeufs vont bientôt éclore.
Les larves alors qu'elles s'apprêtent à être blanchies.
Le fumier d'insecte est excellent comme engrais pour plante.
La cuisine où les larves sont transformées.
L'entreprise a maintenant pignon sur rue au 720, route Carter, à Sainte-Marie.
Cynthia Faucher est installée à Sainte-Marie depuis peu. Au cours des deux dernières années, elle s’est lancée dans l’élevage de ténébrions, afin de transformer leurs larves en farine protéinée. Dans le milieu des insectes tout reste encore à faire.
L’entreprise Uni-Vers entomoculture a pignon sur rue à Sainte-Marie depuis 6 mois à peine, mais c’est dans son condo de Stoneham que la fondatrice a commencé à élever des insectes. Lorsqu’elle a démarré son élevage, elle admet que les petits insectes noirs lui ont fait faire quelques cauchemars, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
« Ils ne me dérangent vraiment plus. Je suis même capable de les trouver mignons. », lance-t-elle.
Cynthia Faucher souhaitait initialement pouvoir fournir aux piscicultures une source d’alimentation plus écoresponsable.
« Je trouvais ça insensé qu’on racle le fond des océans pour ensuite le redonner aux poissons des piscicultures. », explique-t-elle.
Quelques chiffres... Pour produire un kilogramme de ténébrions, 1 litre d'eau suffit, tandis qu'il en faut 15 500 pour produire un kilogramme de boeuf. |
Essais et erreurs
Avant de mettre sur pied Uni-Vers entomoculture, Cynthia Faucher a commandé une revue de la littérature sur les ténébrions, mais force est d’admettre que c’est un domaine encore peu documenté. L’entomocultrice a parfois appris à la dure que des détails peuvent faire toute la différence. Une température trop élevée, par exemple, a déjà coûté la vie de ces petites bestioles.
Il aura fallu procéder par essais-erreurs pour faire croître l’entreprise. Heureusement, Cynthia Faucher avait préalablement une connaissance du monde des sciences et de la recherche. Elle était préalablement technicienne en photonique et ensuite infirmière de formation.
L’éleveuse d’insectes confie qu’elle a beaucoup appris de son père, l’acériculteur Marcel Faucher, bien connu pour ses recherches sur la génétique des érables. C’est d’ailleurs grâce à lui que Cynthia Faucher a choisi de venir s’installer à Sainte-Marie. Il est malheureusement décédé en décembre dernier. « C’était mon mentor. Quand j’avais des questions je lui demandais. », dit-elle visiblement émue.
Bientôt dans les épiceries ?
Pour le moment, le seul client d’Uni-Vers Entomoculture est un fabricant de gâteries pour chat qui achète la totalité de la farine produite. Afin de pouvoir prendre de l’expansion, il faudra avoir un rendement plus stable : « J’aimerais avoir des chiffres parfaits pour ensuite implanter mon concept dans une usine. », précise Cynthia Faucher.
Comment c'est fait ? |
Bien sûr, elle compte se lancer dans la production de farine destinée à la consommation humaine, ce qui nécessitera des investissements importants, afin de se plier aux normes du MAPAQ.
« Il y a un grand intérêt pour l'entomoculture. Je reçois beaucoup d’appels chaque semaine d’éventuels acheteurs ou de personnes qui souhaitent se lancer dans l’élevage. »
Cynthia Faucher rêve de voir des produits faits à base de ténébrions sur les tablettes des épiceries d’ici quelques années. Les insectes seront-ils l’alimentation du futur ?
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