Aucun danger de boire de l'eau fluorée selon le dentiste-conseil Christian Fortin
Pour le dentiste-conseil à la Direction de la santé publique du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches, Christian Fortin, la fluoration de l’eau ne pose pas problème. Au contraire, elle est bénéfique pour la santé dentaire.
C’est ainsi que réagit M. Fortin à la suite d’une manifestation contre ce procédé qui a eu lieu devant l’Hôtel de Ville jeudi dernier. Vous pouvez d’ailleurs lire notre article qui y est consacré (cliquez ici) dans lequel l’organisateur, Martin Doyon, explique son point de vue.
D’entrée de jeu, le dentiste explique les effets de la fluoration de l’eau sur les dents. « La carie dentaire est un problème de santé publique qui est très réel. C’est la maladie qui affecte le plus les enfants, la principale cause d’anesthésie générale chez les jeunes enfants et ça demeure la première cause d’absentéisme à l’école et au travail. C’est donc un problème de santé qui est important et nous avons une solution relativement facile pour diminuer la prévalence de la carie de 20 à 40 %, c’est en fluorant l’eau », affirme-t-il.
Ce dernier ajoute que le procédé comporte deux types d’avantages, le premier est systémique et le second topique. « Dans un premier temps, le fluorure ingéré sera absorbé (systémique) et ira minéraliser la dent lors de sa formation, ce qui créera un émail plus résistant à la carie. De plus, le fluorure, via la voie sanguine et la salive, va revenir dans la bouche, contribuant à combattre la carie », explique-t-il, ajoutant que ce sont les personnes défavorisées en bénéficient le plus, n’ayant pas les moyens d’aller régulièrement chez le dentiste.
De plus, M. Fortin précise que de l’eau potable sans fluorure, ça n’existe pas. « Ce que nous faisons, c’est d’ajouter un peu de fluorure dans l’eau de consommation qui n’en contient pas suffisamment. Il y a plein d’endroits au Québec où l’eau est fluorée à la bonne quantité. […] Nous recommandons un taux de 0,7 ppm (parties par million). À titre d’exemple, l’eau de la rivière Chaudière en contient environ entre 0,15 et 0,2 ppm naturellement. Ce que nous demandons à la Ville, c’est de l’augmenter à 0,7 ppm. C’est la quantité optimale pour combattre la carie. Plus que ça, il n’y a pas d’effet néfaste, mais pas d’avantage supplémentaire non plus », mentionne M. Fortin.
En ce qui concerne les études qui établissent des liens entre la fluoration de l’eau et des problèmes de santé comme la thyroïdite (maladie de la glande thyroïde) par exemple. « Si ces prétentions-là étaient vraies, je ne penserais pas que tous les organismes internationaux crédibles supporteraient la fluoration de l’eau. Il y a notamment le ministère de la Santé, Organisme mondial de la santé, la Fédération dentaire internationale, il y a toutes les grandes associations dentaires et médicales du Canada et des États-Unis qui supportent la fluoration. Aussi, nous avons un devoir, on est imputable. Quand ces articles-là sont publiés, nous les regardons et nous les analysons, mais ça ne s’avère jamais être fondé. La plupart de ces études s’avèrent être sur la toxicité et ont étudié le fluorure dans des doses mille fois supérieur que ce qu’on utilise dans l’eau potable. […] On ne pourrait pas supporter une mesure qui n’est pas entièrement sécuritaire », martèle le dentiste-conseil.
Lors de la manifestation, la qualité du fluorure était remise en cause. Pour sa part, Christian Fortin affirme que des normes existent et sont vérifiées avant d’ajouter cet élément. « Les normes concernant le fluorure que nous utilisons sont plus difficiles à atteindre, sont plus sévères que celles des produits naturels et des médicaments. »
Opinion de la Ville
Interrogé à sujet, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, se fie sur la recommandation du ministère de la Santé qui indique qu’il n’y aucun risque pour la santé. « Nous allons regarder ce que nous pouvons faire pour en arriver à une solution qui satisfera le plus de gens. Il n’y a aucun frais pour la Ville [de fluorer l’eau], les coûts sont remboursés à 100 % par le gouvernement. […] Nous sommes ouverts, nous pouvons l’enlever, mais nous voulons être certains qui si nous enlevons le fluorure, que ça ne cause aucun problème. Présentement, nous n’avons pas de problème. Nous ne prendrons pas une décision qui va en cause », affirme-t-il.