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Marcel Rancourt, l’homme aux 5000 CD de musique

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25 novembre 2016
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Lorraine Légaré
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Par Lorraine Légaré, Journaliste

Quand on entre dans la coquette résidence de Marcel Rancourt, rien ne laisse présager que le sexagénaire à l’allure affable puisse se démarquer par quelque chose de particulier. Dans la cuisine, où est l’entrée, il y a, comme dans toutes les cuisines, un comptoir, une table et des chaises, cuisinière et réfrigérateur. Toutefois, lorsqu’invité à enlever son manteau et ses bottes et à poursuivre plus loin la visite de la maison, le visiteur sera frappé par la quantité incroyable d’albums de musique (CD) dont les murs sont ornés. 

L’amateur de musique moyen possédera une collection de combien d’albums, 200, 300, 500? Nous regarderons les CD avec un peu d’envie, nous serons impressionnés et fouillerons du regard à la recherche de l’album oublié qui revient à la mémoire. « Wow!, penserons-nous, il aime ça, la musique, il a dû en dépenser de l’argent pour tous ces CD. »  Chez Marcel Rancourt, c’est différent. Plus intense. À moins d’être totalement indifférents à la musique, ce qui n’est pas souvent le cas, les plus vieux ne pourront s’empêcher d’y faire un voyage musical au temps des premières notes déchaînées des Rolling Stones ou des premiers poèmes musicaux de Bob Dylan. Mais les plus jeunes ne seront pas en reste, car ce ne sont pas 500 albums que Marcel Rancourt possède, il en a 5000.   

Dans le living-room adjacent au salon, il y a déjà là de quoi impressionner, des tablettes sont garnies de centaines de CD. Mais quand on pénètre dans le salon, on entre dans un monde musical qu’il ne nous est pas donné de voir tous les jours. Des CD, des CD, et encore des CD. Partout. Sur les murs, des souvenirs de spectacles, des pochettes d’albums et posters dédicacés, des photos avec des amis musiciens, dont Jamil Azzaoui, des billets de spectacles collés l’un à côté de l’autre pour former un montage. La passion d’un homme pour la musique y est vive, colorée et impressionnante.

Rock'n'roll

Né à Saint-Georges  au début des années 50, Marcel Rancourt aborde l’adolescence à l’ère de la Révolution tranquille. Alors qu’au Québec, la rébellion adolescente se démarque chez les hommes par une longue chevelure et le port du jeans sept jours sur sept, le jeune Marcel endosse volontiers cet uniforme et se joint à ceux et celles qui veulent changer le monde. Alors que certains choisiront la politique et les manifestations citoyennes pour véhiculer le message, Marcel Rancourt, dont la tante, qui vit avec la famille de cinq enfants d’Alfred Rancourt et de Françoise Bernard, qui écoute Chuck Berry et a déjà initié l’adolescent au Rock'n'roll, adopte la musique comme exécutoire et se plonge dans l’univers des Led Zeppelin, Pink Floyd et autres groupes musicaux qui marqueront les années 60 et 70.

Si sa tante lui fait découvrir les pionniers du Rock, sa mère, elle, à l’époque où les téléviseurs ont parfois besoin d’un coup de pouce ou de poing pour ajuster l’image, laisse veiller Marcel plus tard que les autres enfants pour qu’il ajuste la TV. C’est ainsi que le jeune homme assistera au premier passage des Beatles au célèbre Ed Sullivan Show, en 1964.

Bien plus qu’un engouement éphémère pour un art à la mode à l’époque de sa jeunesse, la musique deviendra une véritable passion, de celles qui durent toute une vie. Le blues sous toutes ses formes, du blue grass au Chicago style, que Marcel appelle la « musique vraie », remporte la palme de ses préférences, mais alors qu’en marge de ses études secondaires, il travaille comme DJ au bar Le Morency au centre-ville de Saint-Georges, ce sont des 33 tours (microsillon, vinyle) de Rock'n'roll qu’il fait presque exclusivement tourner.

La passion devient une profession

Le terme « DJ » n’est pas très à la mode en Beauce, dans les années 70. Les baby-boomers (nés entre 1946 et 1964) amateurs de musique ne vont pas au Morency parce que le DJ y fait jouer de la bonne musique, ils y vont parce que c’est Marcel Rancourt qui met la musique. Sa passion s’est transformée en une réputation. Et elle deviendra une profession. 

Après dix ans dans les bars, Marcel s’offre une année sabbatique et se questionne. Il envisage de devenir journaliste ou cameraman, et a fait quelques sessions au niveau collégial. En 1987, alors que Saint-Georges ne compte qu’une seule station radio, l’ancien rockeur maintenant à la mi-trentaine décroche le gros lot, il devient directeur musical à CKRB (CIRO-FM, COOL-FM 103,3, MIX 99,7). Il occupera ce poste jusqu’à l’automne 2016, alors que la technologie le pousse à la retraite. S’il a, à ses débuts, su plaire aux baby-boomers, il a également réussi à s’adapter aux goûts musicaux de plusieurs générations d’amateurs de musique au cours de trois décennies. Tout comme, dans le temps, les gens allaient écouter la musique de Marcel dans les bars, un public branché aura syntonisé la radio de Saint-Georges parce qu’il savait que c’était Marcel Rancourt qui choisissait la musique.

Le Georgien d’origine qui habite maintenant à Saint-Côme aura donc vécu de sa passion, il a vécu avec elle et entouré d’elle. Et encore, alors qu’il aborde une autre époque de sa vie (ses deux filles lui ont donné trois petits-enfants), peut-être une retraite définitive, la musique, si elle ne tient pas une place aussi grande qu’à l’âge des cheveux longs et des vestes en jeans, il en est encore fou. Entouré de ses 5000 albums, classés par ordre alphabétique, ses magazines qui font plier les tablettes, coffrets et autres anthologies musicales, Marcel Rancourt se sent comblé.

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