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J.P. Lessard & Fils à Saint-Joseph, un dépanneur qui tient la route malgré les sinuosités

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11 novembre 2016
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Lorraine Légaré
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Par Lorraine Légaré, Journaliste

Cela fera 50 ans en 2017 qu’à l’entrée sud de la municipalité de Saint-Joseph, on peut s’arrêter pour mettre de l’essence dans son véhicule.  

Depuis le tournant des années 70, avec l’arrivée de ces drôles de petits commerces bien particuliers à la province de Québec et que l’on appelle     « dépanneurs », la famille de Jean-Paul Lessard, au Dépanneur J.P. Lessard & Fils, sur la Route du Président-Kennedy, offre bien plus que de l’essence.

En haut de la ville, c’est loin de la Rivière Chaudière

Quand, en 1967, Jean-Paul Lessard, alors distributeur d’huile à chauffage, et son épouse Pauline Poulin décident d’ouvrir un « poste à gaz » sur la Route du Président-Kennedy à Saint-Joseph, l’Autoroute Robert-Cliche n’est qu’un embryon d’idée dans la tête de certains. En 1989, quand leur fils Martin Lessard et sa conjointe Marlyne Maheu achètent la station-service, devenue dépanneur au fil des ans, le 13 octobre de la même année, on inaugure officiellement un tronçon de l’Autoroute 73, soit celui partant de la Route Carter à Sainte-Marie pour se terminer à Vallée-Jonction. Une autoroute « en haut », comme Martin Lessard appelle cette portion de la municipalité (« en bas » pour la section de la ville qui longe la Rivière Chaudière), même si située à seulement quelques kilomètres de la Route Kennedy, est loin des préoccupations du jeune propriétaire du Dépanneur J.P. Lessard & Fils.

Occupé à moderniser le commerce en reconstruisant le bâtiment au complet, M. Lessard est désormais à la tête d’un business qui fonctionne bien et il entend poursuivre la démarche commerciale entreprise par ses parents, qui y travaillent toujours à temps partiel.

Un parcours commercial au gré du réseau routier

Au fil des ans, le Dépanneur J.P. Lessard permet à Martin et Marlyne de vivre confortablement et d’élever leurs trois filles. On a le vent dans les voiles.

Le dépanneur, situé à un endroit stratégique et très passant dessert une clientèle importante d’Américains, qui sont passés par le poste frontière d’Armstrong, en plus de la clientèle locale et régionale, la Route du Président-Kennedy demeurant le lien principal entre Saint-Georges et Vallée-Jonction. En 1992, alors que, le 28 octobre, on inaugure un autre tronçon de l’Autoroute Robert-Cliche, les astres sont du côté de Martin Lessard : la sortie de l’autoroute, sur la route 276, est à l’extrémité nord de la municipalité de Saint-Joseph, la Route du Président-Kennedy reste toujours la voie principale. Et il en sera ainsi pendant les 15 années qui suivront.

En 2007, si on ne peut pas parler de catastrophe, le mois de novembre, celui que l’on appelle le « mois des morts », n’apporte justement pas la vie au dépanneur de la Route 173. Le 15 novembre, un autre tronçon de l’Autoroute Robert-Cliche est inauguré, permettant dorénavant d’emprunter et de quitter l’autoroute à Beauceville.

« Le premier mois (après l’ouverture du tronçon jusqu’à Beauceville), on pensait qu’on allait fermer », de dire Martin Lessard. La baisse d’achalandage est en effet telle après une trentaine de jours que cela n’augure rien de bon pour les propriétaires du Dépanneur J.P. Lessard & Fils. On ne ferme pas boutique, mais on se demande si on n’y sera pas obligés, vu la baisse drastique de la clientèle, soit presque 50 %.   Mais dès le second mois, après que l’engouement pour l’autoroute soit passé, la clientèle locale revient tranquillement au dépanneur. 

Plus jamais pareil

Si la grande majorité des Beaucerons ont attendu impatiemment pendant des décennies la venue de l’Autoroute 73 jusqu’à Saint-Georges, cet ajout au réseau autoroutier québécois n’était pas souhaité ni souhaitable pour certains commerces qui ont pignon sur rue le long des routes nationales. 

C’est le cas du Dépanneur J.P. Lessard & Fils. Martin Lessard dit que, depuis l’autoroute, les choses ont changé : « Avant 2007, on avait plein de clients américains, maintenant, c’est très rare qu’on en voit. Quand il faut changer de l’argent américain, on est presque surpris tellement ça arrive pas souvent. Tout a changé, et ça ne reviendra plus jamais comme avant. »

Pour plusieurs usagers de la route, le dépanneur à l’entrée sud de la municipalité de Saint-Joseph était presqu’un arrêt obligatoire jusqu’à l’an 2007 : on s’y arrêtait pour faire le plein, d’essence, de café ou de friandises, et, moins de cinq kilomètres plus loin, on s’engageait sur l’Aurotoute 73 pour filer jusqu’à Québec. Ce n’est plus le cas maintenant. 

L’année dernière, le Dépanneur J.P. Lessard & Fils s’est refait une beauté et a investi près d’un demi-million de dollars dans d’importantes rénovations. Cela aura permis, comme le constate Martin Lessard moins d’un an plus tard, de conserver la clientèle locale et d’attirer une clientèle préférant les commerces plus modernes. 

Est-ce là le prix à payer pour s’adapter aux méandres politiques d’un réseau autoroutier parfois capricieux qui doit souvent faire fi des commerçants pour satisfaire les usagers de la route qui préfèrent là aussi la modernité? Il semble bien que oui. Pour tenir la route, quand on est propriétaire d’un dépanneur sur une route nationale, il faut savoir naviguer dans les sinuosités.

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