Les municipalités participent aussi à l'économie d'eau
Depuis le 6 juillet dernier, certaines municipalités demandent à leur citoyens de diminuer leur consommation d'eau. C'est le cas à Sainte-Marie, et à Saint-Georges, où «l'alimentation plan B», via le lac Poulin, ne présente pas une réserve d'eau suffisante pour desservir la population à son débit de consommation habituelle. Mais est-ce que les villes font elles aussi leur part?
En 1977, Réseau-Environnement créait le Programme d'économie d'eau potable (PEEP) afin d'aider les municipalités dans la gestion de l'eau sur leur territoire. Aujourd'hui, le programme est devenu une campagne de sensibilisation clé en main, offerte aux différentes villes qui souhaitent inciter leurs citoyens à mieux consommer l'eau. Lorsqu'ils y adhérent, ils peuvent profiter d'un certain nombre de visites par été d'agents de sensibilisation, qui se déplacent en ville pour parler aux citoyens et leur donner des astuces sur l'économie d'eau.
Cette campagne s'étend du 6 mai au 9 août et est à la disposition de toutes les villes du Québec. Cette année, 120 municipalités y ont eu recours, incluant trois villes de la Beauce: Sainte-Marie, Saint-Joseph et Beauceville. La campagne invite aussi les municipalités participantes à poser des gestes concrets durant la campagne pour donner l'exemple à ses habitants.
Ses actions s'inscrivent dans la Journée compte-goutte, qui a lieu chaque année le 15 juillet. En tout, 50 villes ont entrepris des démarches visant à réduire la distribution d'eau: arrêter l'arrosage municipal, faire tirer des barils récupérateurs d'eau, etc. Depuis sa création, il y a cinq ans, la Journée compte-goutte a permis de sauver un million de litres d'eau - l'équivalent de la consommation annuelle de huit Québécois.
Beauceville a posé une action concrète: la ville a investi dans l'achat de deux outils réducteur de volume pour toilette, qu'ils ont installé dans le garage municipal. Selon Laurence Simard, agente de sensibilisation de Réseau-Environnement pour la région Chaudière-Appalaches, un outil comme celui-là permet d'économiser de deux à trois litres par chasse d'eau: «Les toilettes les plus veilles peuvent prendre jusqu'à 13 litres d'eau par utilisation», ajoute-t-elle. Ces dispositifs sont en vente dans les quincailleries, au coût d'environ 11 $. Pour sa deuxième participation à la Journée compte-goutte, la municipalité a aussi distribué des dépliants informatifs à 1380 citoyens et 93 entreprises, commerces et industries.
Saint-Georges n'a pas adhéré à ce programme. Mais Richard Poulin, de la ville, explique que la municipalité a tout de même déployé des actions au cours des dernières années pour rendre plus efficace sa distribution d'eau: «Nos efforts ont été concentrés sur la réparation de notre réseau d'aqueduc qui comportait des pertes d'eau à certains endroits. » Le nombre de fuites a passé de 70 à 30 de 2000 à 2009. Selon les relevés de la ville, la consommation moyenne a alors passé de 13 000 mètres/cube par jour au début de la décennie 2000 à 9 400 mètres/cube en 2013.
Le système d'aqueduc de Notre-Dame-des-Pins était le moins efficace de tout le territoire beauceron jusqu'à récemment. En 2011, près de 50 % de la distribution d'eau de la ville était à risque de perte. La situation a été corrigée en septembre dernier, comme l'indique le responsable Hugues Poulin: «Un seul tuyau était à l'origine d'environ 40 % de toute l'eau perdue. On a eu de la difficulté à le trouver, il était caché sous une entreprise. Il a maintenant été réparé.»
La municipalité n'a pas encore reçu les dernières données, mais M. Poulin s'attend à voir le taux de perte chuter à un taux plus raisonnable, «sous les 20%».