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Six mois de grève

Conflit des loisirs à Saint-Georges: la population lasse réclame l'arbitrage

durée 08h00
24 septembre 2024
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Léa Arnaud
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Par Léa Arnaud, Journaliste

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Une soixantaine de personnes ont participé à la manifestation, qui se tenait ce lundi soir, en faveur d’un règlement du conflit entre les salariés des loisirs et la Ville de Saint-Georges.

« On comprend qu’ils ont leurs raisons de faire la grève, mais toucher la population je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de faire. Ce sont les enfants qui sont le plus touchés. On ne veut pas qu’ils prennent la population en otage », a expliqué Nancy, une manifestante. « Oui! Moi j’ai été pénalisé d’une sortie scolaire », a renchéri l’un de ses fils avec déception. 

Son message était le même pour la plupart des manifestants qui portaient fièrement des pancartes sur lesquelles on pouvait lire entre autres: « La population en otage », « Pour les jeunes », « Nageur tanné de courir », « On veut des jeux d’eau », etc.

Organisé par Émile Soulières, jeune nageur du Club de Natation Régional de Beauce (CNRB), ce rassemblement avait pour objectif de demander à ce qu'un arbitrage soit mis en place dans ce conflit qui dure depuis six mois maintenant. Le cortège s’est donc rendu jusqu’à l’hôtel de ville où avait lieu le conseil municipal afin de se faire entendre.

Avant d’entrer dans l’établissement, nombreux sont les citoyens qui klaxonnaient les manifestants le long du boulevard Lacroix afin de démontrer leur soutien.

Possibilité d’arbitrage

À la période de questions, Émile est le premier à avoir pris la parole. « Cet été les enfants ont été privés des activités extérieures et des jeux d’eau, nos parcs sont dans un état épouvantable, les cours de natations sont annulés… Les jeunes, on a vécu la COVID-19, la grève des professeurs et maintenant nous sommes une fois de plus privés de nos activités sportives. Le conflit de travail semble être dans une impasse. J’aimerais savoir si la municipalité et la CSN sont ouvertes à faire une demande d’arbitrage afin que le conflit se règle?»

En réponse, le maire Claude Morin a d’abord expliqué qu’en raison d'une injonction provisoire, il n’est pas en mesure de commenter. « La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’on regarde toutes les options pour en arriver à une solution. Il n’y a personne qui veut plus que nous, les membres du conseil, que cette situation se règle. (...) L'arbitrage fait partie des solutions qu’on pourrait faire dans le futur. » Ce à quoi le directeur général de la ville, Claude Poulin, a précisé que les deux parties doivent être d’accord pour que l’arbitrage soit mis en place.

« On aimerait être assis à la même table, mais de leur côté ils ne nous répondent pas », a conclu le maire. 

Une situation qui touche toute la Beauce

Jean Perron, conseiller du district 3, a reproché à Samuel Poulin de se mêler de la grève. En effet, le député de Beauce-Sud a émis, ce lundi, un communiqué de presse dans lequel il demande aux partis de reprendre les négociations.

« Qu’il se mêle de ses affaires, ça m’insulte. Les citoyens qui sont ici dans la salle, c'est correct, ils sont ici pour eux autres…», s’est offusqué Jean Perron en soulignant que Samuel Poulin est un résident de Notre-Dame-des-Pins et non de Saint-Georges.

Cathy Morin, une manifestante présente au conseil, s’est présentée à son tour au micro pour répondre au propos de l’élu municipal. « Moi c’est l’aréna qui me tient à cœur et je crois que l’aréna qui est fermé ça ne fait pas mal qu’à Saint-Georges. Ça fait mal à la grandeur de la Beauce! Fait que c’est un petit peu les oignons de monsieur Poulin s’il veut s’en mêler, a-t-elle lancé. Je comprends le capital politique, mais c’est quand même bien que plusieurs personnes se mêlent de ça parce que là on est tannés. »

Ensuite, elle a interrogé le conseil à savoir si, à un moment donné, la mairie aurait le pouvoir de faire quelque chose de plus « ou c’est eux (la CSN) qui mènent la barque ?». En réponse, Claude Morin a simplement donné en référence le projet de loi numéro 110, chapitre 24, adopté le 2 novembre 2016.

Cette Loi concerne le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal. En outre d’une médiation et de l’arbitrage, elle permet « le recours à un mandataire spécial chargé d’aider les parties à régler leur différend, nommé par le ministre si celui-ci est d’avis que des circonstances exceptionnelles le justifient. »

« Elle existe depuis 2016 et elle n'a jamais été appliquée encore… », a terminé Claude Morin.

Tout le monde est écoeuré

Un entrepreneur, Éric Lévesque, s’est également présenté pour exprimer son mécontentement. Selon ces mots, il a dû se cacher pour entretenir lui-même un terrain de baseball afin que sa fille puisse s’entraîner durant l’été.

« C’est moi qui suis arrivé avec des sacs de sable, des râteaux et qui me cachais en train de tondre les terrains de baseball. La population est vraiment tannée. On comprend que vous dites que vous ne pouvez rien faire, mais on veut que ça arrête, on veut que nos enfants puissent faire du sport! » Un discours acclamé par l’audience présente dans la salle.

« On est ici, on est venu dire qu’on est écoeuré », a lancé finalement l’entrepreneur. « Moi aussi je suis écoeuré », lui a répondu le maire. « Soyez certains qu’on fait tout ce qui est possible. Mais on ne peut pas prendre des décisions et avoir des dommages collatéraux. »

Un nageur s’est lui aussi exprimé sur le bien que lui faisait la piscine après une blessure au dos. Il s’est même porté volontaire pour faire du bénévolat afin d'avoir de nouveaux horaires de baignade.

Plusieurs autres questions ont été abordées au micro lors de cette séance, cependant la situation actuelle entre les partis empêcherait la ville d’y répondre. Malgré cela, Émile s’est senti écouté par le Conseil de ville et a apprécié l’enthousiasme des participants à son mouvement citoyen. « Je trouve que la ville essaie d’en faire beaucoup, je pense qu’elle pourrait en faire un peu plus, mais c’est très bien », a confié Émile Soulières à la sortie du conseil municipal.

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  • ST
    Sylvio Trépanier
    temps Il y a 8heures
    Comme dans tous les conflits, il faut être deux pour se chicaner. Ce conflit est basé sur deux choses, les demandes salariales de la part des salariés et des modification (augmentation) des tâches des salariés de la part de la ville. Après vérification des offres d'emploi que la ville a publié cette été, 50 cent de plus que le salaire minimum est indécent. Ça va coûter cher à la ville, chaque heure travaillé par les briseurs de grève devra être remboursée aux salariés et ce depuis le début.
    Je ne sais pas qui conseille les élus mais c'est pas fort. Cela va coûter plus cher en dédommagement dû aux infractions que le réglement de la convention collective qui est échue depuis deux ans. Le comité de négociation de la ville devrait être revu .

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