Quatre ans après son dernier album : Kaïn revient en force avec le vrai monde
Après une pause salutaire, les membres de Kaïn sont définitivement revenus en force avec un  premier album depuis quatre ans. La maturité du groupe transparaît énormément dans ce disque paru le 20 septembre dernier sous le titre : Le vrai monde. Bref,  Kaïn a continué de faire évoluer le son de sa pensée, mais sans jamais délaisser ses origines.

Sur ce disque, Steve Veilleux (voix et guitares), Patrick Lemieux (guitares, harmonica et voix), Éric Maheu (basse, contrebasse et voix) et Yannick Blanchette (batterie, percussion et voix) se surpassent grâce notamment à Pierre Duchesne, qui signe la réalisation de l’album. Celui qui a réalisé les albums de Richard Desjardins, de Richard Séguin et d’Okoumé a permis à Kaïn d’approfondir sa recherche musicale pour trouver le son recherché.

«Nous voulions que cela reste Kaïn, soit dans le langage des ouvriers et du vrai peuple. Nous avons trouvé le titre bien avant qu’une note de l’album soit composée. Kaïn a toujours été rassembleur. La musique qu’on joue au bord d’un feu avec guitare et voix. Justement, ce réalisateur-là nous a permis de faire tenir les chansons ainsi, mais avec un bel enrobage. Nous avons eu plus de recherche qu’avant. Nous présentons un produit fini beaucoup plus poli. Notre sagesse et notre brake se ressentent aussi beaucoup sur l’album », pense le musicien accompli.

 « Les chansons ont eu le temps de mûrir. C’est la première fois que nous avions un processus qui était normal. C’est un album concis qui se tient et uniforme. Il y a même des bouts plus rock avec les pièces La pédale au plancher et Mauvaises influences. Nous avons testé quelques-unes en festival, et il y a un bon buzz entourant celles-ci », indique ce dernier.

Le 21 septembre dernier, Kaïn a effectué le lancement de l’album pour le vrai monde au Club Soda. En effet, le public avait l’occasion d’assister au lancement tout gratuitement. « Nous avons invité le vrai monde soit ceux qui nous ont propulsés en avant-scène. Nous étions contents de sortir, et de voir que le monde était encore là après toutes ces années. J’en avais les frissons, alors que nous n’avions pas joué une note. Les gens étaient contents de les avoir embarqués dans notre vie. Ils en font partie intégrante.  Ce n’est pas du léchage, affirme Éric. Si le public n’était pas là, je passerais Noël dessous l’arbre et je m’envelopperais en cadeau. »

Une pause salutaire
Aux dires du Beauceron, Éric Maheu la pause a fait grandement bien aux quatre membres du groupe. « Cela a fait du bien pour prendre un peu d’air pour respirer. C’est le fun, le band est revenu plus en santé. On est de bonne humeur et il est plus uni que jamais. En plus, les blondes sont heureuses », lance Maheu avec le franc-parler dont le connaît.

Bien que la formation n’ait jamais arrêté de jouer sur scène pendant la pause, le fait de laisser aller les choses de vivre un peu entre les deux albums a permis reconnecter avec la vie. D’ailleurs, Éric souligne que les membres n’avaient plus le temps de savourer chaque bon moment en raison de leur succès et de la vie qui défilait à un rythme d’enfer. « On revenait chez nous seulement pour laver le linge et le remettre dans les valises », illustre-t-il.

De plus, comment t’inspirer et produire des albums, si les membres du groupe n’avaient plus le temps de vivre normalement à travers les tournées, les albums et les DVD a fait remarquer Éric. « Le rock 'n' roll prend toujours le dessus », indique ce dernier.

La pause a permis aux membres de consacrer plus temps à la famille. « Cela reste la base de la vie. Il faut en prendre soin. Lorsqu’il il n’y aura plus de rock 'n' roll, eux seront toujours là », philosophe Maheu.

Entre l’album Les Saisons se tassent et le nouvel opus, le guitariste (Patrick) a eu un enfant, Steve a produit son album solo et Éric a aussi continué à grenouiller dans la chanson et l’écriture.  Puis le groupe a renoué avec le plaisir de jouer ensemble dans un local avec l’idée de faire un album sous le titre Le vrai monde. « Quand Steve est arrivé avec la plupart des chansons, nous nous sommes retrouvés à jammer dans un local, chose que nous n’avions pas faite depuis six à sept ans. Nous nous sommes retrouvés chez le batteur avec une petite bière. Nous nous sommes installés comme à nos débuts. Bref, c’était comme une nouvelle lune de miel ».

Le groupe a eu la sensation de se retrouver comme s’il ne s’était jamais quitté.  «En même temps, nous avons eu le temps de nous entendre et de ressentir la musique », indique Éric fort content du résultat de l’album.

Prépare soigneusement la tournée
Comme à l’image de l’album, le groupe prépare soigneusement la tournée, qui se mettra en branle en mars prochain. De plus, les membres lorgnent aussi vers Europe. « Aller faire un trip pendant deux semaines, ce serait bien cool. On veut aller voir pour le fun. On ne veut pas se mettre à Franchouiller nos affaires. De toute façon, nous avons encore beaucoup de Québec à voir et à reconquérir. Nous sommes bien dans nos pantoufles. »

La tournée se mettra en branle au mois de mars prochain où le groupe s’arrêtera notamment pour la première fois en Beauce à l’Hôtel National de Tring-Jonction le 31 mars prochain.« Je l’avais fait dans le temps avec des bands de cover, se souvient-il. C’est une belle salle rock et même Éric Lapointe a joué là. Cela va brasser ».

C’est certain qu’Éric souhaiterait jouer plus souvent devant sa Beauce natale. « Les gars ‘automutilent pour jouer en Beauce, on a eu de beaux partys ici. Mes chums, ma famille vivent ici et les gars m’achalent. Suffit de nous inviter, nous sommes prêts et nous allons arriver à la course. »

«Nous sommes prêts à faire feu solides. Bombardement en règle à venir », avertit Éric.