Projection cinématographique et improvisation pour clôturer le Festival d’orgue de Sainte-Marie
Pour le troisième et dernier spectacle du 10e Festival d’orgue de Sainte-Marie, les organisateurs de l’événement, Dominique Gagnon et Esther Clément, avaient invité Philippe Bélanger, organiste titulaire de l’oratoire Saint-Joseph. M. Bélanger a offert une prestation encore inédite en Beauce, en improvisant une trame sonore en direct sur la projection du film Ben-Hur. Un spectacle à couper le souffle, qui a mis en valeur tout le talent du musicien chevronné.
Un silence de moine, tenu par près d’une centaine de spectateurs, a fait office d’introduction au film muet Ben-Hur, de 1925. Une certaine fébrilité régnait dans l’air à l’idée d’entendre résonner les majestueux tuyaux de l’orgue, une dernière fois avant la fin du festival. Silence complet, jusqu’à l’apparition du logo des Metro Goldwyn Meyer Studios, et son célèbre lion rugissant. Une explosion retentissante des accords les plus majestueux de l’orgue a instantanément envahi la grande salle voutée de l’église, remplissant chaque centimètre cube d’air par ces sons sacrés, et ce, sans arrêt, pendant une heure trente minutes. Le tout, sans aucune partition.
Philippe Bélanger a ponctué la trame visuelle par ses ressenties, touchant chaque image de sa plus grande sensibilité musicale. En guise de préparation, il avait au préalable visionné le film une seule fois, en prenant quelques notes, avant d’improviser sa trame sonore pour la toute première fois ce dimanche. « C’était un événement unique, sans enregistrement, et, si on me demandait d’improviser à nouveau sur ce film, je déclinerais l’offre », a-t-il ajouté. M. Bélanger n’en est pas à sa première expérience en improvisation musicale. En 2008, il avait offert une prestation magistrale en recréant la trame sonore du Fantôme de l’opéra, à Liège, en Belgique.
« La musique est un langage, et il suffit de le parler pour pouvoir improviser. Tout comme un jeune enfant qui apprend une nouvelle langue sans connaître les codes grammaticaux de celle-ci, nul besoin de connaître toute la théorie musicale pour créer une musique. Seulement, il faut savoir ressentir le moment » a affirmé M. Bélanger.
Les organisateurs de l’événement, Dominique Gagnon et Esther Clément, se sont dit très fiers d’avoir pu offrir cette prestation inédite pour le 10e anniversaire du Festival d’orgue de Sainte-Marie. « C’est avec ce genre de spectacle que nous voulons promouvoir cet instrument méconnu qu’est l’orgue, et nous allons continuer dans cette direction pour la 11e édition », a affirmé M. Gagnon. Un festival qui sera à surveiller dès l’année prochaine.
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