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Pier Dutil

Y a-t-il une crise du logement en Beauce?

durée 17h00
2 mai 2022
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Par Pier Dutil

Y A-T-IL UNE CRISE DU LOGEMENT EN BEAUCE?
 

Depuis un peu plus d’un an, on entend parler d’une crise du logement dans les grandes villes du Québec. Les logements disponibles se font de plus en plus rares et les prix sont de plus en plus élevés.

Qu’en est-il en Beauce? Des statistiques publiées récemment par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) concernant les municipalités dont la population se situe entre 10 000 et 49 999 indiquent que le taux d’inoccupation des logements à St-Georges est de 0,3 % et de 0,7 % à Ste-Marie.

SITUATION À ST-GEORGES

Questionné à savoir si St-Georges connaissait présentement une crise du logement, le Maire Claude Morin a répondu «Oui» sans hésiter.

Pourtant, au cours des dernières années, la construction résidentielle à St-Georges a été passablement active. En 2021, il s’y est construit 229 nouveaux logements. Au cours du premier trimestre de 2022, la Ville a déjà émis des permis de construction pour 84 nouvelles unités, ce qui laisse entrevoir une autre année très active.

Le Maire Morin me confiait que trois importants projets sont présentement à l’étude. L’un d’eux concerne 72 unités situées dans les 151e et 155e rues, sur le site de l’ancien Ciné-Parc. Ce projet est d’une valeur totale de 10,8 M$ de la firme Gestion Martin Jacques. Un autre projet, situé à proximité du Marché Métro, au sud de la Ville, compterait 60 logements répartis dans un édifice de sept étages. 

Enfin, la Ville devrait soumettre dès cette semaine un projet de 41 logements dans le cadre du programme du Gouvernement du Québec «Logements locatifs abordables.» Ce programme vise à construire rapidement des logements locatifs destinés à des ménages à revenus modestes ou faibles et à des personnes ayant des besoins particuliers en habitation.

Ce projet serait situé dans la 120e rue, sur le terrain où l’on retrouve actuellement l’édifice qui abritait les studios de Radio Beauce il y a quelques années. Cet édifice a été érigé en 1932 par un groupe d’hommes d’affaires beaucerons pour y accueillir une usine de chaussures pour dames, selon Gilles Fortin, un ancien employé. L’édifice en question serait démoli pour faire place aux 41 logements projetés.

À eux trois, ces projets permettraient d’ajouter 173 nouveaux logements à St-Georges. Et il ne faut pas oublier les projets d’autres entrepreneurs qui, d’année en année, développent de nouveaux secteurs de la ville en érigeant des résidences unifamiliales et des jumelés.

En plus du manque de logements qui persiste malgré les nouvelles constructions, le Maire Morin disait voir venir un problème de manque de terrains disponibles dans la municipalité. Et avec l’augmentation des coûts de construction reliée aux prix des matériaux et des terrains, les promoteurs souhaiteront de plus en plus construire en hauteur de façon à rentabiliser leurs investissements.

SITUATION À STE-MARIE

Selon le Directeur du Service d’urbanisme de la municipalité, Dominique Larocque, Ste-Marie connaît également une crise du logement. En 2021, il s’y est construit 146 nouveaux logements. M. Larocque ajoutait qu’en cinq ans, Ste-Marie a vu s’ajouter 652 nouveaux logements.

Cependant, Ste-Marie a vécu une situation particulière suite aux inondations des dernières années et à la décision du Gouvernement du Québec d’indemniser les propriétaires de résidences situées dans les zones inondables qui acceptaient de se relocaliser. Ainsi, 400 résidences ont été démolies sur une base volontaire. Il a donc fallu relocaliser tout ce monde.

Comme à St-Georges, M. Larocque soulevait le problème du manque de terrains disponibles, car, là aussi, d’importants projets totalisant 146 nouveaux logements sont dans le décor. M. Larocque soulevait un autre problème, soit le manque de chambres à louer pour les nombreux étudiants qui fréquentent le centre de service du Cégep Beauce-Appalaches à Ste-Marie.

AILLEURS EN RÉGION

La construction de nouveaux logements se porte bien également dans plusieurs autres municipalités de la région. En 2021, on a parlé d’une année record à St-Prosper et à St-Joseph. 

La directrice générale de Notre-Dame des Pins, Madame Dominique Lamarre, faisait état de 10 nouveaux logements en 2021, précisant que ce n’était pas une année record. Il est possible d’observer également l’ajout de nombreuses nouvelles résidences à St-René, mais, malgré mes efforts, il m’a été impossible d’obtenir des données précises de ce côté.

Même si l’on assiste à l’apparition de tous ces nouveaux logements, certain se demanderont sans doute pourquoi y a-t-il une crise du logement en Beauce? Tout simplement parce que l’on assiste à l’arrivée de plusieurs nouveaux travailleurs étrangers recrutés par les entreprises beauceronnes et tous ces nouveaux arrivants ont besoin de se loger. Il y a aussi le phénomène des gens qui quittent les petites municipalités pour se rapprocher des services en milieu urbain.

DES PRIX EN HAUSSE

Lorsque les nouveaux logements se font de plus en plus rares, il ne faut pas se surprendre de voir les prix augmenter. 

On est encore loin des coûts moyens d’une nouvelle résidence unifamiliale de plus de 500 000 $ comme c’est présentement le cas à Montréal et de près de 400 000 $ à Québec, mais ne cherchez plus une résidence à 150 000 $ à St-Georges présentement. C’est peine perdue.

On peut observer le même phénomène pour les appartements à louer. Des 4 ½ à 500 $ ou 600 $ par mois sont devenus une denrée rare. Il n’est pas rare de voir des logements offerts à plus de 800 $ et 900 $, voire même plus.

Et, tant et aussi longtemps que la demande sera plus forte que l’offre et que le taux d’inoccupation sera aussi bas, il serait illusoire de s’attendre à une stabilisation ou à une baisse des prix. Surtout pas si l’on continue à observer une augmentation des taux d’intérêt hypothécaires.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui cherchent une solution à la crise du logement :

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