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OPINION | Est-ce que la piste cyclable est en train de dérailler?

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29 mars 2016
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Par Salle des nouvelles

Dans cette lettre adressée aux médias, le Comité de Sauvegarde du Québec-Central fait état de ses observations quant aux méthodes utilisées par la MRC Robert-Cliche dans le projet de réalisation de piste cyclable. Le regroupement dit s’inquiéter de la façon de faire dans ce dossier. « Puisque ce projet sera en grande partie financé par des fonds publics, les contribuables sont en droit de s'inquiéter », indique-t-on.

Voici donc la lettre intégrale :

Les coûts du démantèlement de la voie ferrée dans Robert-Cliche sont-ils connus du grand public?

Une récente annonce concernant le projet de piste cyclable dans la MRC de Robert-Cliche nous a permis d’apprendre qu’il en coûterait 453 317,68 $ pour le démantèlement de la voie ferrée sur son territoire. Ceci représente-t-il vraiment le coût réel du démantèlement? En fait, plusieurs indicateurs révèlent le contraire.

Un énorme déséquilibre dans les soumissions

L’ouverture des soumissions a révélé des écarts plus qu’importants entre les 10 entrepreneurs, une situation qui devrait normalement pousser la MRC à se questionner sur la validité et les raisons de ces déséquilibres. « Je n’ai pas d’explication miracle sauf que certaines entreprises ont pu inclure des frais que d’autres n’ont pas insérés, mais encore là, ça ne donne pas l’heure juste », expliquait le préfet de la MRC dans un journal local le 11 février dernier. Justement, si l’entreprise en question a omis d’inclure des frais afférents au chantier, n’y a-t-il pas là un danger évident pour la MRC? La phrase qui normalement aurait dû être prononcée est « Il se peut que cette entreprise n’ait pas inclus des frais que 90 % des soumissionnaires semble avoir inclus ». Avant d’octroyer le contrat, la MRC s’est-elle assurée d’avoir l’heure juste? Il ne faudrait pas croire qu’on a droit à un rabais-surprise.

Le fait est que la variation entre le plus bas soumissionnaire et le deuxième est de 76 %. Sur ce seul point, il y a déjà place à la prudence. Si l’on compare avec le troisième soumissionnaire on atteint 128 % et avec la moyenne des autres entrepreneurs, on atteint une valeur vertigineuse de 365 % de variation. Même en retirant la soumission la plus élevée du calcul (4 449 805,57 $), la différence entre la plus basse soumission et la moyenne des autres soumissions demeure à 300 % de variation ce qui représente 1 361 344 $ d’écart. Suite à cette analyse, pourquoi la MRC se lance-t-elle dans ce chantier, voyant comme nous, que la situation ne semble pas si évidente? Le coût des travaux sera-t-il vraiment celui soumis? La MRC peut-elle s’engager à promettre à la population qu’il n’y aura pas d’extras? En cas de dépassement de coût et suite à la parution du montant final des travaux, la MRC s’exposerait-elle à des poursuites venant des autres entrepreneurs ayant soumissionné?

La décontamination des sols, une dépense significative et encore inconnue

Chose certaine, les coûts de démantèlement ne se résumeront pas à 453 317,68 $,  pour la simple et bonne raison que cet appel d’offres n’inclut pas les frais de décontamination des matériaux de sol, une étape incontournable et majeure lors d’un démantèlement. Le présent contrat concerne seulement l’enlèvement des rails et des dormants, et ce, sans aucune réhabilitation des sols en place. Ce qui veut dire que toute la matière végétale, la poussière d’amiante (utilisée pour la construction de l’assise du chemin de fer), les sols contaminés aux hydrocarbures doivent forcément être disposés du site avant de faire place à la nouvelle assise granulaire de la piste cyclable. Cette assise contaminée doit être excavée, souvent d’une épaisseur de 600 mm (24 po), avant le nivellement de la nouvelle fondation. Si on calcule rapidement ce que ces matériaux excavés représentent en terme de volume, on arrive potentiellement à 225 500 m³ (20 500 camions) de terre contaminée. On est à même de constater les sommes astronomiques dédiées à la manutention, à la disposition et à la décontamination de ces sols. Ceci n’inclut même pas les surlargeurs d’emprise des anciens sites de gares, des dépôts et voies d’évitement souvent très pollués.

Loi 72

La Loi 72 relative à la protection des sols et à leur réhabilitation est claire, la personne qui prévoit modifier l’utilisation d’un terrain est soumise au plan de réhabilitation. Même en tant que locataire du terrain, la MRC a cette responsabilité. La MRC peut-elle à ce jour informer les contribuables des volumes et coûts réels reliés à la décontamination des sols?

L’estimation de la MRC et le financement du Pacte rural 2015-2016, une coïncidence?

Sur les documents d’appel d’offres, la MRC estimait les travaux entre 450 000 $ et 500 000 $. Pourtant, elle avait en main un estimé préliminaire produit par une entreprise compétente du secteur ferroviaire qui évaluait le coût des travaux à tout près de 2 M$. Comment la MRC a-t-elle pu conclure que l’estimation pouvait représenter seulement le quart d’un estimé préliminaire fiable? Est-ce une coïncidence que le montant anticipé des travaux était dans le même ordre de prix que le financement du Pacte rural dédié à la piste cyclable, soit 444 589 $?  

Beaucoup de dépenses et toujours pas la moindre piste cyclable

Le plus déplorable dans tout ce dossier est le montant faramineux dépensé à même l’argent des contribuables à une étape qui, une fois exécutée et payée à fort prix, ne réalise même pas la construction d’un seul mètre de piste cyclable. Il est important de rappeler qu’aucun financement public n’a été confirmé pour ce projet, estimé à 10 M$.

La population doit exiger une gestion plus transparente des fonds publics.

Il serait beaucoup plus cohérent et durable de la part de la MRC d’investir les sommes du Pacte rural dans l’aménagement global de la piste cyclable. Avant de dépenser 453 000 $ sur ce projet, la MRC ne devrait-elle pas avoir la sagesse d’attendre de voir son projet ficelé en entier? Quelle est la garantie actuelle de réalisation? Sommes-nous prêts à courir le risque de laisser en héritage, 32km de terrain en friche, inutilisable, préalablement payé 8,3 M$ par le gouvernement du Québec. Enfin, est-il nécessaire de répéter que cette piste cyclable serait sous bail, permettant ainsi au gouvernement de réactiver ultérieurement son chemin de fer en déplaçant, à grands frais, la voie cyclable?

Ayons une vision rassembleuse, où tout le monde trouverait son compte!

Il serait plus souhaitable de demander à nos 2 paliers de gouvernements, un financement intégral, qui comprendrait la réfection complète du corridor, ferroviaire et cyclable. Les programmes en infrastructure sont davantage disponibles pour la réhabilitation d’un chemin de fer, créateur de richesse économique. De surcroit, les travaux de mise à niveau du chemin de fer peuvent réduire les coûts d’aménagement de la piste cyclable, principalement, en éliminant les frais de décontamination.

 

Suite à la lecture de cet avis, nous sommes en droit de nous poser quelques questions, et nous voulions vous en faire part ;

— Nous sommes à l’aube d’être témoin du démantèlement partiel du réseau, considérant que vous avez demandé 10 M$ au Fédéral, si votre demande se voit refusée, quelle est votre garantie de réalisation de la piste cyclable?

— Serons-nous les héritiers d’un paysage contaminé, et inexploitable?

— Advenant un dépassement des coûts, une faillite de l'entrepreneur ou une poursuite judiciaire, est-ce que la MRC imposera une nouvelle taxe spéciale à ses contribuables?

(en considérant que 66 % de la valeur du contrat ne sert qu'à la disposition des dormants)

— Vous vous apprêtez à déverser 560 tonnes de graviers sur l’emprise, non décontaminée, qui deviendront contaminées à leur tour.

Considérant la Loi 72 sur le changement de vocation de terrain, à combien estimez-vous vos obligations de décontamination?

— Considérant que la firme spécialisée PNR Railworks avait évalué à tout près de 2 M$ les coûts de démantèlement. De quelle façon avez-vous réussi à abaisser votre anticipation des travaux dans l'ordre de 450 000 $?

— Est-ce que l’entrepreneur choisi, sait, et prend en considération, que ce chantier sera scruté à la loupe, par la CCQ, la CSST, et l’Environnement?

 — Les producteurs agricoles, les résidents, et les commerçants, seront protégés de quelle façon contre les intrusions de masse, via l'emprise, tels que VTT et motoneiges dès le lendemain de la soustraction des rails?

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