Pour pallier à la pénurie
La canne de sirop d'érable maintenant fabriquée en Beauce
Alors que s’amorce la saison des sucres et que les boîtes en fer-blanc, les « cannes » comme on dit communément, sont devenues une denrée rare par les temps qui courent — une situation préoccupante pour le monde acéricole, de même que pour nombre d’entreprises du secteur agroalimentaire, Idéal Canne a rapatrié sa production des contenants au Québec à son usine située à La Guadeloupe.
L'augmentation du prix de l’acier, la hausse des coûts de transport, la congestion maritime et les retards de livraison du contenant produit en Chine, ont amené l’entrepreneur, qui auparavant ne faisait que de l'importation, à remuer ciel et terre pour que ses infrastructures québécoises, dont la mise en opération était initialement prévue en juin, s’effectue hâtivement.
« Nous sommes déjà en production depuis le 1er mars et avons entrepris les démarches nécessaires pour que deux lignes de production s’ajoutent, afin de pouvoir répondre à la demande », a indiqué le président d’Idéal Canne, Erick Vachon, au cours d'un entretien téléphonique avec EnBeauce.com.
L'usine de La Guadeloupe, acquise de Citadelle en octobre dernier, peut produire 100 millions de cannes par année par ligne de montage. Les installations en comptent trois, dont une en opération pour l'instant, a fait savoir M. Vachon. Chaque ligne génère 45 emplois.
Seul manufacturier canadien à offrir ce type de canne de conserve, Idéal Canne a façonné le marché au cours des 13 dernières années. « Depuis nos débuts, le monde acéricole constitue une grande partie de notre clientèle. Il allait donc de soi que nous mettions tout en œuvre pour sauver les meubles, la saison étant fortement compromise pour nombre d’acériculteurs », de dire l'homme d'affaires de Saint-Joseph-de-Beauce.
Une flambée des prix
À l’instar de nombreuses industries, les répercussions de la pandémie sur le marché de la boîte de conserve sont telles que la fabrication locale s’impose désormais comme meilleur choix économique. « Avec la hausse du prix de l’acier, la congestion dans les ports et l’augmentation pharamineuse du prix des conteneurs, il devenait impossible d’offrir un prix raisonnable » note le président.
Rappelons qu’en 2010, une pénurie de cannes de sirop d’érable avait ébranlé le monde acéricole. Idéal Canne, qui œuvrait alors dans le domaine de l’importation, y avait vu l’opportunité de fabriquer les cannes en acier. L’entreprise québécoise s’est rapidement positionnée auprès d’une majorité de distributeurs.
En 2019, contexte pandémique oblige, de nombreuses variables ont rendu l’importation difficile, de sorte que l’entreprise s’est réorientée vers la production locale.
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