Acquisition de la totalité des activités canadiennes du Groupe Canam
Marcel Dutil voulait s'assurer de protéger les travailleurs beaucerons
Le président du conseil et fondateur du Groupe Canam, Marcel Dutil nous a accordé une entrevue suite à l'annonce de ce matin de l’acquisition de la totalité des activités canadiennes, ainsi que certains actifs aux États-Unis et outremer.
En 2017, les investisseurs étrangers étaient les Américains qui détenaient 60 % du groupe. M.Dutil ne voulait pas que cette situation perdure encore longtemps. La raison principale de ce retour à des investisseurs 100 % québécois est de protéger en particulier les travailleurs beaucerons.
« Pas question de laisser des étrangers décider du sort, spécialement de la Beauce, de l’usine de Saint-Gédéon. Il y a 800 personnes à Saint-Gédéon. On est dans un métier cyclique et à la première récession, les usines qu’ils vont couper ça ne sera pas ceux de Saint-Louis, de Toronto, de Chicago et tout, ça va être Saint-Gédéon-de-Beauce » répond-il avec franchise.
Il fait la comparaison avec Manac qui en 1995 aurait pu être vendue aux Américains, qui selon lui, durant la récession de 2001-2002, la première usine qui aurait fermée était sans aucun doute celle de Saint-Georges. Cela aurait représenté 900 pertes d’emplois dans la Beauce.
On peut sentir l’importance qu’accorde le président de Canam pour les travailleurs beaucerons lorsqu’il mentionne que certaines femmes et certains hommes qui sont actuellement à l’usine de Saint-Gédéon viennent d’une troisième génération : « En ce qui me concernait, j’ai commencé à travailler à Saint-Gédéon en 1961. J’ai commencé à travailler avec leur grand-père dans l’usine au début de tout ».
Une histoire de famille
Marcel Dutil explique qu’à 77 ans, il voulait être sûr que ses enfants, Marc, Charles, Anne-Marie et Sophie, qui sont la succession de l’entreprise, soient tous d’accord de reprendre rapidement le contrôle de l’entreprise.
« Ça n’a pas été facile, c’est certain qu’en fin de compte la première étape c’était que tout le monde soit d’accord et puis avec nos partenaires ça s’est très bien fait. Puis on a eu des négociations qui ont duré 5 mois. C’est une étape et il fallait passer par là, je pense que ça s’est terminé de la bonne manière. »
Aucune fermeture
L’homme d’affaires assure qu’aucune usine appartenant au Groupe Canam et à leurs partenaires américains ne fermera ses portes aux États-Unis. Les investisseurs québécois demeurent actionnaires aux États-Unis à 40 % et sont dorénavant actionnaires à 100 % au Canada.
« Dans la transaction, c’est l’achat de toutes nos usines canadiennes, plus celles d’une compagnie qui s’appelle Stonebridge qui est au New Jersey dans le montage d’acier et puis de l’usine qui est à Cleremont, New Hampshire dans les ponts. Celles de FabSouth qui sont des usines dans le sud qui font de la charpente métallique et puis 5-6 usines de poutrelles aux États-Unis resteront la propriété aux partenaires américains et nous autres. »
Un avenir prometteur
Dans la dernière année, le Groupe Canam a fait de nombreux investissements à Saint-Gédéon-de-Beauce et leur président indique que ça ne finirait jamais. De plus, pour la prochaine année, l’usine de Québec en a pour une vingtaine de millions de dollars à faire.
« On va continuer à progresser et à s’installer pour avoir les meilleurs équipements. C’est notre business et comme je dis dans notre business il y a des cycles. On est à la fin d’un bon cycle. 2020 devrait être encore une excellente année, mais on est dû pour une récession tôt ou tard. Je ne voulais pas que les décisions soient prises à New York ou ailleurs », conclut-il.
Au final, cette transaction permettra entre autres aux 1000 travailleurs qui sont dans les bureaux de Saint-Georges et l'usine de Saint-Gédéon de conserver leur emploi.
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9 commentaires
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Vous représentez très bien les gens de la Beauce,soyez en très fière.