Bilan des résolutions du Congrès régional de la Fédération de l’UPA de la Beauce pour 2006-2007
L’Union des Producteurs agricoles de la Beauce (UPA), tenait son congrès régional annuel dévoilant les résolutions encore à l’état de projet. Les membres de l’UPA pouvaient, lors de l’assemblé du 24 octobre, apporter commentaires ou rectifications aux résolutions et orientations avant l’adoption de ces dernières. Parmi les 24 sujets abordés, dix seront menés au provincial afin de changer des lois ou d’apporter des améliorations dans les services offerts aux agriculteurs.
Mot du président
Jean-Denis Morin, président de la Fédération de l’UPA de la Beauce débute la soirée en disant que l’agriculture va bien : « Certains me trouveront étrange d’affirmer cela mais l’agriculture va bien. La productivité n’a jamais été si bonne. La qualité de nos produits est bonne, la qualité de l’eau s’améliore. Il y a moins de pesticides. Nous avons de belles machineries et nos animaux sont propres. ». Vu de cet angle, oui, l’agriculture va bien. « Mais lorsque nous regardons notre salaire net, notre endettement qui monte en flèche et le stress dans les foyers qui se transforme en détresse par rapport à l’insécurité financière, le défi nous emmène à parler davantage de nos agriculteurs. », affirme le président. En intégrant les préoccupations de tous les membres, les projets d’avenir seront mieux compris et retenus. M. Morin a fortement fait allusion à la vente de produits de chez nous lors de son allocution : « À l’épicerie, vous devrez demander les produits de chez nous! Il est temps de montrer aux consommateurs que nous pouvons subvenir à leurs demandes! […] Notre agriculture c’est aussi l’agriculture du consommateur! ».
Les résolutions qui seront présentées au gouvernement du Québec
Identification des produits du Québec :
L’identification des produits du Québec est d’ailleurs l’un des quatre points les plus importants pour le président et son équipe. « À l’épicerie, les produits son étiquetés fait au Québec. Est-ce que, pour un pot de cornichon par exemple, c’est le concombre qui est du Québec, le pot ou la vinaigrette? Certains produits sont étiquetés fait au Québec et n’ont même pas 50% de leurs matières qui est québécoise! », s’exclamait un agriculteur dans la foule. Le point fut longtemps abordé et modifié si bien que les membres de l’UPA ont voté quatre amendements au lieu d’un seul. Le congrès régional de l’UPA de la Beauce demande donc à l’UPA et aux fédérations spécialisées d’accentuer leur collaboration et leur appui à Aliments du Québec afin que les produits québécois soient identifiés sous leur vraie origine. Il demande également que les transformateurs décrivent tous les ingrédients qu’inclut le produit. Que Aliment Québec demande au gouvernement du Québec, par législation, que les grandes chaînes d’alimentation et épiceries identifient les produits des aliments transformés et qu’une stratégie médiatique soit faite pour sensibiliser les consommateurs.
Conformité des ponts:
La conformité des ponts sera une autre orientation présentée au gouvernement provincial. Certaines infrastructures telles que les ponts doivent faire l’objet de travaux importants afin d’être conformes et capables de supporter la circulation locale de véhicules lourds. C’est pourquoi l’UPA veut demander au gouvernement du Québec d’établir un programme spécial doté de budgets nécessaires pour soutenir les municipalités lorsqu’elles doivent intervenir pour assurer la conformité des ponts sur le réseau routier rural.
Mise en culture de nouvelles superficies
La mise en culture de nouvelles superficies est un autre projet à l’étude. La Beauce dispose de forêts importantes, soit plus de 50% de la superficie, au détriment des espaces cultivables. C’est pourquoi l’UPA demandera au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs que le déboisement soit possible pour la mise en culture de nouvelles superficies dans les municipalités où le couvert forestier est supérieur à 30% de leur territoire ce qui assurerait un maintien de la biodiversité.
Bris dans les érablières :
Dans des productions autre que celle de l’érable, les agriculteurs sont protégés en cas de dommages causés par la nature. Pour les acériculteurs, il n’existe aucun programme pour compenser les pertes causées par le vent, par l’eau ou par les insectes. Le congrès demande donc à La Financière agricole du Québec de faire les études nécessaires pour la mise en place d’un programme d’assurance collectif, genre assurance récolte, pour les bris causés dans les érablières et que les demandes d’assurances soient basées sur les demandes des acériculteurs.
Autres points importants
Taxation municipale :
Les taxations municipales seront sujettes à un suivi quotidien afin de rééquilibrer les charges fiscales pour le secteur agricole.
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois :
En juin 2006, le premier ministre Jean Charest et le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Yvon Vallières, annonçaient la création de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois. À cette commission, la fédération de l’UPA de la Beauce souhaite mettre en évidence ce qui devrait être fait maintenant et demain pour assurer la pérennité de l’agriculture beauceronne et, ainsi, valoriser le travail de ceux et celles qui en sont les artisans.
Code de la sécurité routière :
Considérant que les agriculteurs doivent emprunter plusieurs routes avec différentes machineries lourdes, l’UPA veut demander au ministère des transports d’édicter une réglementation claire et simple et spécifique aux véhicules agricoles.
Véhicules hors route (VHR) :
« Des précisions seront apportées sur ce point dans les prochaines semaines ou mois par l’UPA. », confirme le président. Toutefois le congrès demande à l’UPA de s’objecter à toutes propositions qui viseraient à rendre les droits de passage permanent sur les terres agricoles.
Mot de la fin
À la fin du congrès, M. Morin a livré à enbeauce.com les points qui, selon lui, auront un plus grand impact ou un plus haut taux de faisabilité soit l’identification des produits du Québec, le code de la sécurité routière et la commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois. La prochaine année demandera aux représentants de l’UPA beaucoup de travail afin d’atteindre les accomplissements souhaités.
Kate Kirouac
EnBeauce.com
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