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Je me demande pourquoi (2)

durée 18h00
30 septembre 2024
duréeTemps de lecture 260 minutes
Par
Pier Dutil

Ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas la berlue. Le titre de ma chronique de cette semaine est le même que celui de la semaine dernière. C’est pourquoi j’y ai ajouté la mention (2).

De ce temps-ci, on dirait que les dirigeants de toutes sortes se donnent le mot pour poser des gestes qui nous amènent à nous demander pourquoi ils agissent comme ils le font. C’est à n’y rien comprendre.

De 16 % à 34 % pour les juges

Alors que le Gouvernement du Québec a mené des négociations difficiles avec ses employés, limitant les augmentations salariales à quelques points de pourcentage, voilà que l’on attribue des augmentations salariales de 16 % à 34 % à nos honorables (?) juges.

Les juges de la Cour du Québec verront leurs salaires de 310 000 $ passer à 360 400 $ en juillet 2026, une augmentation de 50 400 $, soit 16,2 %.

Quant aux juges des cours municipales, qui gagnent présentement 264 000 $, ils recevront une rémunération de 318 600 $ en 2026, soit une augmentation 54 600 $ ou 20,7 %.

Enfin, dans le cas des magistrats, les salaires passeront de 217 000 $ à 290 900 $, une augmentation de 73 900 $ ou 34 %.

Et, pendant ce temps-là, on continue de négocier avec les infirmières en les forçant à se contenter d’augmentations de moins de 10 % comme on l’a fait avec les autres employés de l’État. Pourtant, ces employés sont loin d’avoir des conditions comme celles des juges. 

Pourquoi consentir des augmentations de quelques points de pourcentage à des gens qui gagnent déjà moins de 100 000 $ alors que l’on est disposé à verser des augmentations de 16 % à 34 % à des gens qui gagnent déjà plus de 200 000 $?

La facture d’électricité des Autochtones

Une enquête de Radio-Canada dont les résultats ont été dévoilés mercredi dernier nous apprend que des membres des Premières Nations ne paient plus leurs comptes d’électricité depuis plusieurs années. Avant de poursuivre, il importe de mentionner que 80 % des Autochtones paient leurs factures comme prévu.

Le cumul des factures non payées atteint rien de moins que 250 millions de dollars (250 M $), ce qui représente de 30 000 $ à 60 000 $ par résidence. Pourtant, plusieurs de ces non-payeurs sont des membres de Nations qui ont signé des ententes avec Hydro-Québec.

Pour justifier ces non-paiements, les dirigeants autochtones affirment que cela vient compenser les nombreux torts subis par les Autochtones lors de la construction de barrages ou autres installations permettant de produire l’électricité que fournit Hydro-Québec aux Québécoises et Québécois. En des mots simples, les Autochtones ont décidé de se faire justice eux-mêmes.

Et pendant toutes ces années, Hydro-Québec n’a aucunement tenté de prendre des ententes de paiement et n’a débranché un seul de ces mauvais payeurs.

Pourtant, si vous n’êtes pas Autochtones et que vous tardez à payer votre compte d’électricité, Hydro-Québec entrera en contact avec vous pour tenter de prendre une entente qui ferait en sorte que vous finissiez par payer vos arrérages. Et si une entente n’est pas possible, on vous débranchera tout simplement, vous privant ainsi d’électricité.

Voulez-vous que je vous dise comment toute cette affaire prendra fin, maintenant qu’elle a été dévoilée au grand public? Je vous parie un petit 2 $ que la dette totale sera annulée et que les Autochtones n’auront rien à payer tout en demeurant branchés aux services. Un beau cas de deux poids, deux mesures.

Le bilinguisme de Mary Simon

Lors de sa nomination au poste de Gouverneure générale du Canada par Justin Trudeau le 26 juillet 2021, Mary Simon se disait bilingue puisqu’elle parlait l’anglais et l’inuktitut. Pas un mot de français, pourtant l’une des deux langues officielles du pays dont elle devenait la Cheffe d’État.

Pour aider les francophones à avaler la pilule, la Très Honorable (?) Gouverneure générale, comme il est convenu de l’appeler, s’engageait à suivre des cours de français. 

En 2023 seulement, Madame Simon a suivi 184 heures de cours de français qui nous ont coûté 28 000 $, soit 152,17 $ de l’heure. À ce prix, notre distinguée Gouverneure générale devait pouvoir compter sur un très bon professeur.

Pourtant, lors d’une visite à Lévis la semaine dernière, Madame Simon a été incapable d’adresser quelques mots en français à ses hôtes. Selon certaines personnes présentes sur place, la situation était gênante.

Si Mary Simon n’est pas encore capable de prononcer quelques phrases non écrites à l’avance en français après 184 heures de cours, je m’interroge à savoir si le problème vient du professeur ou de l’élève. Je dois vous avouer que je crois connaître la réponse.

Et, en m’adressant à Justin Trudeau, le responsable de la nomination de Mary Simon au poste de Gouverneure générale, je me demande ce qui se serait passé dans le Canada anglophone s’il avait nommé à ce poste une personne bilingue parlant le français et l’inuktitut, aucun mot d’anglais. Là encore, je crois connaître la réponse.

Des machines à imprimer de l’argent

Récemment, le Gouvernement du Québec a fait part de son intention de faire passer le nombre de radars photo de 54 à 300 d’ici cinq ans.

Lors de leur mise en place en 2009, l’objectif était d’installer ces appareils à des endroits où étaient survenus de nombreux accidents. Il y avait et il y a encore des radars photo fixes et d’autres mobiles que l’on peut déplacer là où se font sentir certains besoins, comme, par exemple, sur divers chantiers de construction.

Avec les années, le Gouvernement québécois a réalisé que ces radars photo étaient très rentables. Depuis 2009, ils ont rapporté plus de 360 M $ dans les coffres de l’État. En 2022 seulement, ces mêmes appareils ont rapporté 63 M $.

Face à une situation financière de plus en plus précaire au Québec, le Gouvernement voit dans les radars photo une importante source de revenus, d’où l’idée d’en accroître le nombre. Cela malgré le fait que le nombre d’accidents routiers, de blessés et de décès soit en importante diminution sur les routes du Québec.

En passant, le radar photo à Saint-Georges situé à l’intersection du boulevard Lacroix et de la 114e rue a rapporté 3,6 M $ depuis son installation en 2009.

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Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui ont posé des gestes non-évidents qui nous ont pourtant permis de faire de belles découvertes :

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