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Est-on en train de devenir fou? (4)

durée 18h00
24 juin 2024
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

Il y a des jours où, en prenant connaissance de l’actualité, je me demande si c’est moi qui suis dépassé ou si certains évènements m’amènent à penser que l’on est en train de devenir fou.

Malheureusement, dernièrement, certains de ces évènements sont survenus. Pris isolément, chacun de ces évènements n’a pas tellement d’importance, mais, lorsqu’on en voit la succession, il y a lieu de s’inquiéter.

Ne plus avoir d’enfants

Certains groupes disparates reviennent constamment avec l’idée de ne plus avoir d’enfants. Sous prétexte que la planète compte déjà trop d’habitants, que les menaces reliées aux changements climatiques ne nous incitent pas à mettre des enfants au monde et ainsi de suite, on ose même qualifier d’irresponsables les parents qui décident d’avoir des enfants en ce début de 21e siècle.

C’est au Japon que le taux de fécondité est le plus bas au monde à 1,2 enfants par femme. Présentement, la population de ce pays (125 millions) diminue de 850 000 par année et les 65 ans et plus pourraient bientôt devenir le groupe d’âge le plus important. 

Cela a comme impact qu’il n’y a pratiquement plus de relève pour occuper les diverses fonctions nécessaires à la survie d’une société. Depuis de nombreuses années, le Japon était pratiquement fermé à l’immigration. Mais le courant est en train de s’inverser et on va même jusqu’à solliciter des immigrants à venir s’établir au pays pour combler les nombreux postes vacants.

Au Québec, notre taux de fécondité n’est que de 1,32 enfants par femme. C’est guère mieux qu’au Japon. Cependant, notre population n’est pas en décroissance tout simplement parce que nous accueillons de nombreux immigrants. En 2023, il y en a eu 217 880. En 2024, si la tendance se maintient, il y aura au Québec plus de décès que de naissances.

Je ne voudrais pas avoir l’air alarmiste, mais, ne plus faire d’enfants pour sauver la planète, c’est l’annonce à très long terme de la fin du monde, rien de moins.

Bannir les mots homme et femme

Depuis quelques années déjà, des groupuscules bruyants tentent de nous convaincre qu’il n’est plus à propos de qualifier les êtres humains d’hommes ou de femmes. Il n’y a plus de sexes. Vouloir réduire une personne à des appellations masculines ou féminines serait dépassé.

Comme je l’ai déjà écrit dans une précédente chronique, que l’on aime cela ou non, en venant au monde, on a un sexe et cela n’a rien de honteux.

Les opposants aux appellations homme et femme suggérent de remplacer le mot homme par personne avec un pénis et le mot femme par personne avec un utérus. WOW!

Mais il semble que cela ne soit pas suffisant pour certains. Récemment, la Société canadienne du cancer y allait de ses suggestions. Au lieu de parler d’utérus, il faudrait utiliser l’expression «trou avant» et au lieu de parler des seins, on devrait tout simplement parler de «poitrine».

Nous voilà fixés; nous n’avons plus un cancer de l’utérus ou de sein, nous avons plutôt un cancer de trou avant ou de poitrine. Ça fait joli à glisser dans une conversation, n’est-ce pas?

Plus de retenue à Ottawa

Un vent de folie a également été perçu au Parlement fédéral récemment.

Dans un premier temps, le Député libéral ontarien François Drouin a ni plus ni moins insulté deux chercheurs québécois qui participaient à une séance du comité parlementaire des langues officielles en les traitant de «pleins de marde» rien de moins.

Et qu’avaient osé dire ces deux chercheurs pour se mériter un tel mépris? Ils avaient tout simplement cité des données provenant de Statistique Canada. Comme manque de respect, il serait difficile de trouver pire.

Après quelques jours, le Député Drouin, qui avait juré ne pas vouloir s’excuser, a fini par prononcer des excuses forcées dont on peut mettre en doute la sincérité.

Toujours à Ottawa, le chef conservateur, Pierre Poilievre a traité le premier Ministre Trudeau de «wacko», traduction libre, de «cinglé». Il s’agit là d’une expression couramment utilisée par Donald Trump aux États-Unis lorsqu’il s’en prend à ses adversaires.

Refusant de retirer ses paroles, M. Poilievre a été expulsé de la Chambre des Communes.

Franchement, ça ne vole pas très haut à Ottawa.

Je pourrais vous faire part d’autres évènements du genre qui m’incitent à me demander si on est en train de devenir fou, mais je crois que, pour aujourd’hui, on en a déjà suffisamment.

Pause estivale

Depuis septembre 2019, j’en suis à ma 248e chronique. Au cours des ans, je me suis permis une pause annuelle d’une seule chronique en juillet. 

Mais, cette année, j’ai décidé de prendre une vraie pause pour les moins de juillet et août. Je serai de retour le 2 septembre prochain.

Cependant, si l’actualité me titille un peu trop au cours des prochaines semaines, je me réserve le privilège de vous revenir avec une chronique à l’occasion. 

Restez donc à l’affût. 

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Pensée de la semaine

Je me permets de vous dédier, à toutes et tous, deux pensées de la semaine étant donné ma pause estivale :

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