Forte hausse du prix des habitations à St-Georges
Pier Dutil
FORTE HAUSSE DU PRIX
DES HABITATIONS À ST-GEORGES
St-Georges n’échappe pas à la bulle immobilière que l’on constate à la grandeur du Canada. En effet, au cours des dernières années, les prix moyens des habitations unifamiliales, des jumelés et des condos neufs et usagés ont connu une forte hausse.
DES CHIFFRES QUI PARLENT
Selon Madame Julie Larochelle, propriétaire des agences immobilières Remax Avantages de St-Georges, Ste-Marie, Charny et Lévis, les prix d’une résidence unifamiliale et d’un jumelé à St-Georges ont connu une hausse de 26 % au cours des trois dernières années. Pour les condos, la hausse est de 30 %. Si l’on compare les prix sur cinq ans, la hausse est encore plus importante, soit 45 %.
Présentement, si vous souhaitez acheter une maison unifamiliale à St-Georges, le prix moyen est de 223 917 $. Pour un jumelé, ce même prix moyen est de 188 906 $. Enfin, pour un condo, le prix moyen est de 149 083 $.
Évidemment, il est ici question de prix moyens. Cela signifie que vous pourrez payer plus ou moins cher selon les propriétés offertes. Si vous surfez sur l’Internet pour voir les propriétés présentement en vente, vous constaterez que, notamment pour les maisons unifamiliales, les prix dépassent souvent les 300 000 $.
Et si votre budget est illimité, vous pourrez même vous offrir un domaine situé à St-Côme-Linière pour la modique somme de 1 400 000 $. Rien de trop beau pour les amis de Zorro!
L'ÉTAT DU MARCHÉ
Au cours des dernières années, la demande était plus forte que l’offre, ce qui explique en partie les hausses de prix. Dans plusieurs cas, les propriétés se vendaient à un prix supérieur au prix initialement demandé par le vendeur. On assistait à de la surenchère entre acheteurs.
Selon Madame Larochelle, les dernières années ont été pratiquement des années records au niveau des ventes. En 2021, il s’est vendu 239 propriétés à St-Georges, dont 90 % via les services d’agences immobilières.
En 2022, toujours selon Madame Larochelle, «Le marché connaît une certaine stabilisation, ce qui entraîne des délais de vente plus longs et moins de surenchère.» Cependant, le marché actuel est encore favorable aux vendeurs, car l’inventaire des propriétés à vendre demeure bas.
L'IMPACT DES TAUX D'INTÉRÊT
Un élément qui influence présentement le marché et qui risque d’avoir un impact de plus en plus important est la hausse des taux d’intérêt.
M. Alain Bernard, courtier hypothécaire chez Multi-Prêts Hypothèques me confiait qu’en janvier, on pouvait trouver un taux fixe cinq ans à 2,34 %. Présentement, ce même taux atteint 4,99 %, soit plus du double.
À elle seule, cette hausse des taux d’intérêt représente une augmentation de 141 $ par mois par tranche de 100 000 $ de prêt. Sur une base annuelle, l’augmentation représente donc 1 692 $. M. Bernard ajoutait que la moyenne des prêts présentement se situe entre 180 000 $ et 200 000 $, ce qui signifie que l’augmentation des paiements des emprunteurs peut facilement dépasser les 3 000 $ par année. Il s’agit là d’une dépense nouvelle pour les propriétaires.
Quant aux taux variables, ils varient tellement qu’il est pratiquement impossible de fournir des données précises, selon M, Bernard. La mise de fonds d’un éventuel acheteur et le coût de l’assurance de votre prêt peuvent faire une différence importante.
Et ces taux d’intérêt, malheureusement, il faut s’attendre à les voir grimper encore d’avantage si l’on se fie aux commentaires des dirigeants de la Banque du Canada qui tente de combattre la forte hausse actuelle de l’inflation.
Tout cela pour dire que si vous prévoyez devenir propriétaire d’une unité d’habitation à St-Georges prochainement, attendez-vous à payer toujours un peu plus cher et à voir les taux d’intérêt de votre hypothèque se diriger sur une pente ascendante.
POURQUOI CES AUGMENTATIONS?
Dans ma chronique du 2 mai dernier portant sur la crise du logement en Beauce, je faisais mention d’un taux très bas d’inoccupation des logements. À St-Georges, ce taux est de 0,3 %.
De plus, la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie de la construction et les importantes difficultés d’approvisionnement de certains matériaux ont pour effet de faire bondir les prix des nouvelles constructions, selon un communiqué émis par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) le 20 juin dernier.
Lorsque l’on additionne chacun de ces éléments, il devient facile de comprendre pourquoi l’achat d’une résidence coûte et coûtera de plus en plus cher au cours des prochaines années.
Certains observateurs du marché immobilier osent prédire un certain ralentissement causé par les hausses des prix et des taux d’intérêt, ralentissement qui pourrait influencer à la baisse les prix, mais je ne parierais pas ma maison sur ces prévisions.
Un jour ou l’autre, le marché finira par se stabiliser, mais il ne faut pas s’attendre à voir les prix baisser. On assistera au mieux à un ralentissement des hausses de prix lorsque l’offre et la demande s’équilibreront.
Suite à toutes ces augmentations, je me demande qui pourra se payer une nouvelle propriété au cours des prochaines années puisque les salaires augmentent à un rythme moins élevé que celui des prix en général.
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