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Une guerre qui nous concerne

durée 18h00
28 février 2022
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

UNE GUERRE QUI NOUS CONCERNE


À première vue, l’invasion du territoire de l’Ukraine par l’armée russe la semaine dernière pourrait nous laisser plutôt indifférent puisque cela se passe bien loin de chez nous.

Pourtant, cette guerre entre deux pays voisins risque fort de nous affecter plus ou moins directement.

MISE EN SITUATION

Au moment de rédiger cette chronique (dimanche après-midi), la Russie bombarde plusieurs villes ukrainiennes et a déjà fait plusieurs milliers de victimes militaires et civiles. Près de 300 000 citoyens ont déjà fui le pays. Tout cela pour satisfaire le délire d’un despote, Vladimir Poutine.

Même si l’intervention russe a été dénoncée par une vaste majorité de pays, cela ne suffira pas à mettre fin aux ambitions du Président russe qui veut renverser le Gouvernement ukrainien pour le remplacer par ses hommes de main qu’il pourra contrôler comme de vulgaires marionnettes.

Pour justifier son geste, Poutine n’a pas hésité à utiliser de faux prétextes, prétendant même que l’Ukraine s’apprêtait à se doter de l’arme nucléaire, ce qui n’est pas le cas. 

DAVID VS GOLIATH

Pour vous donner une idée de l’envergure des deux pays impliqués, permettez-moi de vous donner quelques chiffres démontrant clairement que nous assistons à une lutte entre David et Goliath.

La Russie compte une population de 144 millions d’habitants, alors que l’Ukraine en compte à peine 44 millions. En superficie, l’Ukraine pourrait rentrer 28 fois dans le territoire russe. Quant aux forces en présence, l’armée russe a déployé de 150 000 à 200 000 soldats en Ukraine, une partie seulement des quelque 850 000 membres de ses forces armées, alors que l’Ukraine  en compte au total 147 00. Et cela sans tenir compte du matériel militaire : chars, avions, bateaux, etc. où la Russie domine largement l’Ukraine.

UN PEU D'HISTOIRE

Suite à la deuxième guerre mondiale de 1939-1945, la Russie avait pris le contrôle de plusieurs pays situés à l’est de l’Europe comme, à titre d’exemples, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie. Même si ces pays étaient dirigés par des Gouvernements nationaux, ces derniers étaient soumis à l’hégémonie russe au sein de ce que l’on appelait alors le « Rideau de Fer ». Les gens n’y vivaient pas libres et ne pouvaient se déplacer à l’extérieur. La Russie imposait le communisme.

De l’autre côté, les pays libres ont formé l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1949. Cet organisme visait à assurer la sécurité et la défense des populations concernées.

En 1989, le «Rideau de Fer» s’est fissuré suite à la chute du mur de Berlin. Et, peu à peu, les pays sous le joug soviétique ont conquis leur indépendance, réduisant ainsi de façon importante le rôle de la Russie. Plusieurs de ces pays ont même décidé de joindre les rangs de l’OTAN.

En 1991, l’Ukraine est devenue un pays indépendant. Depuis l’accession de Vladimir Poutine au pouvoir en Russie en 1999, ce dernier n’a jamais accepté que des pays autrefois liés à la Russie se tournent du côté de l’OTAN. Pour Poutine, cela constitue une menace pour la Russie. Pour justifier l’invasion de l’Ukraine, Poutine affirmait que ce tout petit pays projetait d’attaquer la Russie. Rien de plus faux.

DES SANCTIONS PEU EFFICACES

Alors que le Président de l’Ukraine, Volodymir Zelewsky, démocratiquement élu, demande l’aide des autres pays pour résister à l’envahisseur russe, il n’a eu droit qu’à de belles paroles d’appui. Certains pays, comme le Canada, ont mis en place des sanctions à saveur économique qui n’auront pratiquement aucun effet sur les volontés du despote Poutine.

Au Canada, parmi les sanctions mises de l’avant, Justin Trudeau a mentionné la saisie de tous les actifs financiers de Poutine et de ses principaux ministres. Comme si l’on devait découvrir que Poutine a un compte à la Caisse Desjardins de St-Ephrem. Sans doute que le Président russe doit trembler dans ses pantalons suite à cette menace.

Ce n’est pas la première fois que la communauté internationale n’intervient pas lorsque la Russie envahit le territoire ukrainien. Ce fut le cas en 2014, lorsque l’armée russe a envahi la Crimée, une parie du territoire ukrainien et y a installé un gouvernement fantoche. La communauté internationale a eu beau menacer Poutine, elle n’a pas levé le petit doigt pour répondre à cette violation de la souveraineté ukrainienne.

Fort de cette expérience, Poutine ne craint pas la communauté internationale et, même si certaines sanctions devaient affecter plus ou moins directement l’économie russe, cela ne suffira pas à calmer ses ambitions territoriales. 

NOUS SOMME CONCERNÉS

Malheureusement, cette guerre aura des impacts jusqu’ici.

Un citoyen originaire de St-Georges, Sylvain Longchamps, consultant en production porcine, habite en Ukraine depuis 12 ans où il a pris épouse. Il se dit inquiet face à la menace russe.

L’instabilité créée par ce conflit armé a déjà eu et aura à nouveau des impacts sur les marchés boursiers mondiaux. Que vous possédiez directement ou non des investissements boursiers, les pertes boursières affectent nos fonds de pension, voire même notre Régime des Rentes du Québec.

De plus, le prix des matières premières comme le pétrole, les métaux industriels (aluminium, nickel, titane, etc.] entrant dans la fabrication des autos et de nombreux autres produits seront appelés à augmenter considérablement. Même chose dans l’alimentation avec la hausse des prix des céréales que l’on retrouve dans une foule de denrées.

Il devient alors facile de comprendre que, même située à des milliers de kilomètres de chez nous, la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine finira par nous affecter, cela plus tôt que tard.

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine au peuple ukrainien :

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