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J'aimerais comprendre

durée 18h00
25 octobre 2021
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

J’AIMERAIS COMPRENDRE

 

Au cours des derniers jours, l’actualité a mis en lumière des situations où des individus et des organismes ont adopté des positions que j’ai beaucoup de difficulté à comprendre.

On parle de non-vaccination en Beauce reliée à la diplomation et au niveau d’emploi, du risque de perdre son emploi parce que l’on refuse le vaccin, du rejet d’une importante augmentation de salaire, de syndicats qui discréditent les professions de leurs membres et du service de police de Montréal (SPVM) qui fait appel à la mafia pour l’aider à combattre les gangs de rues.

VACCINATION EN BEAUCE

Dans une entrevue accordée à enBeauce.com la semaine dernière, la Directrice de la Santé publique régionale de Chaudière-Appalaches, la Dre Liliana Romero, tentait d’expliquer le faible taux de vaccination en Beauce par le fait que : «… il y a 20 % des personnes qui n’ont pas de diplôme secondaire. Autour aussi de 20 % qui sont sans emploi.»

J’aimerais rappeler à Madame Romero qu’il y a des milliers de médecins et d’infirmières, pour ne citer que ces deux catégories, qui refusent toujours de recevoir le vaccin. Pourtant, ces professionnels sont bardés de diplômes de niveaux cégep et/ou universitaire. Je connais des gens en Beauce qui, malgré un niveau d’études avancé, rejettent le vaccin. Les non-vaccinés ne sont pas tous des sans diplômes.

De plus, Madame Romero parle d’un niveau de sans emploi de 20 % en Beauce, alors que tout le monde sait que le taux de chômage est inférieur à 4 % dans la région. Je comprends que sans emploi et chômage n’ont pas la même signification. Je suis personnellement sans emploi, étant à la retraite, comme plusieurs milliers de Beauceronnes et Beaucerons, mais cela n’a rien à voir avec le taux de vaccination. 

En tentant d’établir ce type de liens avec un taux inférieur de vaccination en Beauce, j’estime que Madame Romero a coupé les coins ronds et qu’elle s’est fiée d’avantage à des impressions qu’à des donnée scientifiques évidentes.

RISQUER DE PERDRE SON EMPLOI

J’ai aussi de la difficulté à comprendre le comportement des derniers irréductibles du secteur de la santé qui, en refusant de recevoir le vaccin, risquent de perdre leur emploi.

Du jour au lendemain, ces travailleurs de la santé pourraient se retrouver sans revenus, sans assurances et sans fonds de pension. On me dira qu’il s’agit là de basses considérations monétaires, mais, dans le monde d’aujourd’hui, il n’est toujours pas possible de payer son épicerie et son hypothèque avec de bonnes intentions. Un jour ou l’autre, que cela nous plaise ou pas, ça prend du fric et le meilleur moyen de s’en procurer demeure un travail rémunéré.

REFUSER UNE AUGMENTATION SALARIALE

Même si les négociations entre le personnel des services de garde et le Gouvernement ne sont pas terminées, la Présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, a décidé d’offrir, dès la semaine dernière, des augmentations de 12 à 17 % au personnel concerné, quitte à bonifier cette augmentation à l’issue des négociations.

Cela signifiait que, peu importe quelle serait la conclusion des négociations, le personnel pourrait déjà profiter des augmentations mentionnées. À ma grande surprise, sur recommandation de leurs dirigeants syndicaux, 95 % des employés ont rejeté cette offre. Cela signifie que ces travailleuses et travailleurs ont accepté de perdre des milliers de dollars. 

DISCRÉDITER SA PROFESSION

Depuis le début de la pandémie, on ne cesse d’étaler les difficultés rencontrées par le personnel de la santé et de l’éducation

Au quotidien, on nous ressasse les problèmes rencontrés dans l’accomplissement de sa tâche, les mauvaises conditions de travail, la rémunération insuffisante, etc. Pourtant, plusieurs de ces employés ont ratifié dernièrement des ententes avec le Gouvernement pour la mise en place de nouvelles conventions collectives.

En ne cessant de braquer les réflecteurs sur les mauvaises conditions de travail prétendues, on contribue à discréditer les professions concernées, ce qui n’incite en rien les jeunes à s’orienter vers des carrières en santé et/ou en éducation. 

Tout le monde sait qu’il y a pénurie de main-d’œuvre dans ces secteurs. Pensez-vous que vous contribuez à assurer la relève en ne cessant de décrier vos revendications? J’admets qu’il faut constamment souhaiter une amélioration de ses conditions, mais ne pourrait-on pas faire ressortir également les beaux côtés de ces professions? Ce n’est pas en diabolisant vos professions que vous préparerez votre relève. Et, moins il y aura de gens pour embrasser ces carrières, plus les problèmes s’aggraveront.

POLICE ET MAFIA

À Montréal, on croirait être revenu à l’époque du Far West, alors que, pour un rien, on se tirait dessus en pleine rue et en plein jour.

Depuis le début de l’année, une guerre entre membres de gangs de rues fait des victimes de plus en plus nombreuses. Le SPVM semble complètement dépassé par les évènements.

On ne sait tellement plus que faire que l’on a décidé de faire appel à des chefs de la mafia montréalaise pour calmer le jeu. À mes yeux, cette initiative est un aveu d’impuissance important.

Et, si la mafia accepte de collaborer, n’allez pas croire que cela se fera à titre gratuit. Les forces policières ne l’avoueront jamais, mais il devra y avoir un retour d’ascenseur un jour ou l’autre. Les mafieux ne sont pas de ceux à aider la police tout simplement par grandeur d’âme.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui occupent des postes de décision tant au niveau syndical que patronal et à tous leurs membres :

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