Enfin le passeport vaccinal
Pier Dutil
ENFIN LE PASSEPORT VACCINAL
Enfin, le Gouvernement du Québec a décidé d’utiliser le passeport vaccinal pour permettre à la vaste majorité des Québécoises et des Québécois vaccinés de profiter d’une vie presque normale.
Quant aux récalcitrants qui refusent de retrousser leur manche de chemise, ils seront privés d’accès à des services non-essentiels. Au lieu de rouspéter, qu’ils assument les conséquences de leur choix.
UNE DÉCISION ATTENDUE
Depuis le début de la pandémie, les dirigeants de la Santé publique et du Gouvernement du Québec ont toujours préconisé des mesures positives afin d’inciter les gens à se faire vacciner. Il faut reconnaître que cette attitude a porté ses fruits.
En effet, les dernières statistiques de la Santé publique indiquent que 84,4 % des 12 ans et plus au Québec ont reçu une première dose, alors que 70,3 % ont reçu les deux doses requises pour bénéficier d’une protection adéquate.
L’objectif mis de l’avant par le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors du lancement de la campagne de vaccination visait une vaccination de deux doses pour 75 % de la population de plus de 12 ans à la fin août. Il reste donc un peu plus de 20 jours pour atteindre l’objectif visé.
AUGMENTATION DE NOUVEAUX CAS ET RALENTISSEMENT DE LA VACCINATION
Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à une augmentation des nouveaux cas au Québec. Alors que le nombre avait baissé à moins de 100 par jour, la semaine dernières, nous avons connu des journées avec plus de 200, voire même plus de 300 nouveaux cas. D’accord, on est loin des 2 000 cas déjà connus, mais cette résurgence de nouveaux cas indique clairement que l’on n’est pas encore sorti du bois.
Pendant cette même période, nous avons constaté une importante diminution au niveau de la vaccination. En mai et juin, quelque 100 000 Québécoises et Québécois se présentaient aux centres de vaccination à tous les jours. Depuis la mi-juillet, ce nombre est baissé à un peu moins de 50 000. Je puis comprendre que, durant les vacances, la priorité des gens n’était pas de se présenter à un centre de vaccination, mais, au retour, on se doit de continuer notre combat contre la COVID-19 qui, elle, n’a pas pris de vacances.
Au cours des deux jours suivant l’annonce de l’arrivée prochaine du passeport vaccinal, près de 12 000 personnes ont pris rendez-vous pour recevoir le vaccin. Espérons que cette tendance se maintienne.
ENCORE UN PETIT EFFORT
Si la nouvelle de l’utilisation du passeport vaccinal en a réjoui plusieurs, elle en a déçu d’autres; ce qui est normal. Je comprends très bien que la vérification du certificat de vaccination dans les commerces, restaurants, salles de spectacles et autres exigera un effort de la part des propriétaires de ces services. Mais, si c’est le prix à payer pour éviter un nouveau confinement et de nouvelles fermetures, j’estime que ce n’est pas très cher payé.
Au moment d’écrire cette chronique, les modalités d’application du passeport vaccinal ne sont pas encore connues. Il se pourrait même que, si jamais les objectifs de vaccination sont atteints, voire même dépassés, les autorités renoncent à appliquer cette mesure.
Dans les cégeps et les universités, on a déjà décidé que la rentrée se fera en présentiel parce que 82 % des étudiantes et étudiants ont déjà reçu leurs deux doses de vaccin. C’est là un exemple patent des avantages de la vaccination permettant un retour à une vie presque normale.
D’ailleurs, les données de la Santé publique indiquent qu’une large majorité des nouveaux cas frappent des personnes non-vaccinées. L’efficacité du vaccin est pourtant largement démontrée.
Au Québec, comme ailleurs dans le monde, on constate que c’est une minorité de personnes non-vaccinées qui contribue à retarder la fin de la pandémie. Les non-vaccinés forment le bassin de transmission du virus. Il est donc normal que l’on intervienne auprès de cette minorité pour inciter ses adeptes à recevoir le vaccin ou à voir leur liberté limitée. À eux d’assumer les conséquences de leur choix.
AILLEURS DANS LE MONDE
L’utilisation du passeport vaccinal au Québec n’est pas un cas unique. On l’exige dans la ville de New York, en France et dans plusieurs autres pays. Même que certains pays l’exigent pour permettre l’entrée d’étrangers sur leur territoire, comme ce sera le cas au Canada à compter du 9 août pour accueillir les visiteurs en provenance des États-Unis.
Ailleurs, comme en Israël, là où on a été les premiers à vacciner la grande majorité de sa population, on avait abandonné l’application de la majorité des mesures sanitaires. La semaine dernière, on a dû y revenir suite à l’éclosion de nombreux nouveaux cas auprès des personnes non-vaccinées. C’est là une autre démonstration, on ne peut plus claire, que c’est la vaccination de la presque totalité de la population qui nous permettra de vaincre ce foutu virus. Nier une réalité si évidente est faire preuve d’ignorance crasse ou de mauvaise foi.
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PENSÉE DE LA SEMAINE
Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui s’opposent au passeport vaccinal :
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