Où s’en va Maxime Bernier?
Pier Dutil
OÙ S’EN VA MAXIME BERNIER?
«Mad Max», comme il aime à s’appeler lui-même, a connu des jours troubles la semaine dernière, alors qu’il souhaitait entreprendre une tournée anti-confinement au Manitoba.
Arrêté par la GRC et emprisonné durant huit heures, il a reçu une contravention de 1 296 $ et devra comparaître en cour à Winnipeg le 27 juillet prochain.
DÉFICIT D'ATTENTION
Depuis sa défaite aux élections générales d’octobre 2019, Maxime Bernier donne l’impression de souffrir d’un déficit d’attention. Tout lui semble bon pour attirer l’attention des médias et faire parler de lui. Il contrôle très bien l’adage qui dit : «Parlez-en bien, parlez-en mal, mais parlez-en.»
Mais, cette fois, je crois qu’il a poussé sa chance un peu trop loin. S’il croit jouer à la victime en faisant filmer son arrestation le montrant en train de se faire passer les menottes, il se trompe.
Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Maxime Bernier a entrepris sa tournée anti-confinement au Manitoba en toute connaissance de cause. La veille de sa venue au Manitoba, il avait émis un communiqué à ses membres dans lequel il écrivait ce qui suit : «Je visiterai le Manitoba au cours des trois prochains jours. C’est-à-dire, si le despote provincial Brian Pallister et ses hommes de main n’essaient pas de m’arrêter.»
Maxime Bernier savait très bien que toute personne arrivant au Manitoba devait se placer en quarantaine pour une période de 14 jours. De plus, il était interdit de tenir des regroupements. Malgré cela, «Mad Max» a persisté et s’est présenté dans un petit village manitobain de 1 200 habitants, Saint-Pierre-Jolys, où la GRC a procédé à son arrestation. Un regroupement de Maires manitobains avaient laissé savoir à Maxime Bernier qu’il n’était pas le bienvenu chez eux.
Comme le mentionnait Sylvio Morin dans un article publié sur enBeauce.com vendredi dernier : «Au prorata de la population, cette province présente actuellement le pire scénario au pays quant aux cas de COVID-19.» On comprend alors pourquoi les dirigeants politiques manitobains et les responsables de la Santé publique maintiennent la mise en place de mesures sanitaires sévères, mesures que la population ne conteste pas.
MAUVAISE STRATÉGIE
Si Maxime Bernier pense que son attitude lui rapportera de nouveaux partisans, cela reste à voir. Cependant, il ne fait pas de doute dans mon esprit que ses récents agissements contribuent largement à lui faire perdre de nombreux appuis. Les multiples commentaires entendus en Beauce et lus sur les réseaux sociaux indiquent clairement une importante perte de ses appuis.
D’ailleurs, les plus récents sondages au Canada laissent présager un autre désastre pour le Parti Populaire du Canada (PPC) dirigé par Maxime Bernier. En octobre 2019, le PPC a obtenu 1,6 % des votes dans l’ensemble du Canada et n’a fait élire aucun député. Les plus récents sondages, datant du 6 juin dernier, indiquent que seulement 1,6 % des électeurs prévoient voter encore pour le PPC lors du prochain scrutin fédéral.
En Beauce, le candidat Bernier pourrait même s’attendre à une diminution du vote populaire si l’on en croit les mêmes sondages. Ces derniers font état d’un appui de 25,3 % pour Maxime Bernier, alors qu’il avait obtenu 28,3 % à l’élection de 2019, soit une baisse de 3 %. De son côté, le Député sortant, Richard Lehoux, est en avance avec 39,8 % des intentions de vote, comparativement à 38,5 % en 2019.
DES VALEURS NON PARTAGÉES
Depuis qu’il est en politique, Maxime Bernier s’est toujours distingué en prônant des valeurs conservatrices. Mais, depuis son départ du Parti Conservateur du Canada suite à sa défaite à la chefferie et depuis la fondation de son propre parti, le Parti Populaire du Canada, Maxime Bernier a mis de l’avant des valeurs et des théories que l’on retrouve à l’extrême droite.
Si ces idées trouvent un certain appui aux États-Unis chez les Républicains de Donald Trump, ce n’est pas le cas au Canada. D’ailleurs, même aux États-Unis, il importe de rappeler que Donald Trump a subi une humiliante défaite à la Présidence en novembre dernier.
De plus, ce n’est pas en traitant de «despotes» les Premiers ministres provinciaux et fédéral qui, selon lui, briment ses droits constitutionnels, que Maxime Bernier s’attirera un appui majoritaire des électeurs. «Mad Max» aurait avantage à consulter son dictionnaire pour vérifier la définition du mot despote qui se lit ainsi : «Chef d’État, souverain qui s’arroge un pouvoir absolu et arbitraire.» Tel n’est pas le cas au Canada.
Car, si c’était le cas, Maxime Bernier ne recevrait pas seulement des contraventions, il serait emprisonné, voire assassiné comme le font de véritables despotes comme Vladimir Poutine en Russie et Xi Jinping en Chine avec leurs adversaires.
APPEL AU FINANCEMENT
Suite à ses déboires et aux nombreuses contraventions déjà reçues, Maxime Bernier a lancé un appel à ses partisans pour faire des dons à son parti afin de l’aider à défrayer ses dépenses. Il suggère de contribuer à raison de 10 $. Honnêtement, je ne m’attends pas à ce que le PPC récolte plusieurs centaines de milliers de dollars.
Pour répondre à la question qui me sert de titre à cette chronique, pour l’instant, Maxime Bernier s’en va nulle part. Il s’en ira à Winnipeg en juillet pour comparaître devant un tribunal qui décidera si ses libertés constitutionnelles ont été violées ou non et, suite aux prochaines élections, il y a fort à parier que Maxime Bernier devra s’en aller chez lui et se chercher un nouveau boulot après avoir été rejeté par les électorats beauceron et canadien.
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PENSÉE DE LA SEMAINE
Je dédie la pensée de la semaine à Maxime Bernier :
3 commentaires
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Pauvre maxime il est plutôt Bab Max ou
Imbéc…