Comment se portent nos entreprises et services?
Pier Dutil
COMMENT SE PORTENT NOS ENTREPRISES ET SERVICES?
La pandémie occasionnée par la COVID-19 a forcé les gouvernements à travers le monde à prendre des mesures qui ont eu et qui continuent d’avoir des impacts sur l’économie, allant même jusqu’à créer des récessions.
Plusieurs entreprises ont vu leur survie menacée et des centaines de milliers d’emplois ont été perdus. Heureusement, suite au déconfinement progressif, nous avons assisté à une certaine reprise.
Je me suis demandé comment les entreprises de notre région se portent présentement et, pour ce faire, j’ai rencontré la Directrice générale du Conseil économique de Beauce (CEB), Hélène Latulippe.
UN BILAN POSITIF
Dans le cadre d’un sondage effectué en août dernier auprès de 75 entreprises situées dans son territoire, le CEB dénote que 75 % des dirigeants sondés évaluent leur situation comme stable ou en croissance.
Certains secteurs, comme la première et la deuxième transformation du bois, la fabrication de matériaux de construction (portes et fenêtres, armoires) et la technologie, pour ne citer que ces exemples, tournent à plein régime, selon Madame Latulippe.
En Beauce, le secteur manufacturier se porte relativement bien malgré tout, mais on se serait bien passé de cette crise sanitaire, il va sans dire.
Du côté commercial, la situation est moins rose. Si certains secteurs, comme les vendeurs de bateaux, de motomarines, de piscines, de motos et de quads se disent sur le point de réaliser une année record, d’autres, comme les restaurants, les bars, les hôtels, les vendeurs de vêtements et de chaussures passent une très mauvaise période.
Le consommateur, qui n’a pas pu se payer son séjour à Old Orchard ou ailleurs durant ses vacances, a décidé de se gâter pour passer un été agréable dans son arrière-cour. Quant au travailleur qui s’est retrouvé à la maison pour faire du télétravail, évidemment, il n’avait pas à se procurer de nouveaux vêtements ou de nouvelles chaussures.
Ainsi, au niveau commercial, si certains secteurs se portent très bien, d’autres souffrent et voient même leur survie menacée. Madame Latulippe résumait la situation actuelle en disant : «En Beauce, nous avons vécu une crise sanitaire, non pas économique.»
Pour renchérir sur cette idée, elle me citait plusieurs exemples d’entreprises qui sont à réaliser d’importants projets d’investissements comme, à titre d’exemples, Maximétal qui se prépare à agrandir ses installations de 900 mètres carrés (10 000 pieds carrés) pour répondre à une demande croissante, Beaubois qui investira 13 M $ pour la mise en place d’une nouvelle ligne mécanisée et Clermont Hamel qui réalisera des projets de plus de 7 M $ à ses installations de St-Benoît et de St-Ephrem.
Toujours selon Hélène Latulippe, de nombreux autres projets d’investissement sont dans les cartons de nos entrepreneurs beaucerons qui entendent bien se prévaloir des nombreux programmes gouvernementaux mis en place pour relancer l’économie.
PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE
Vous vous souvenez sans doute qu’avant la mise sur pause de l’économie québécoise, l’un des problèmes majeurs de nos entreprises se situait au niveau de la pénurie de main-d’œuvre.
Eh bien, ce problème n’est pas disparu par magie. Même si le taux de chômage de 3,4 % qui prévalait avant la pandémie est passé à 6,3 %, les travailleuses et travailleurs qui ont perdu des emplois dans les commerces ne deviennent pas des soudeurs ou des programmeurs par enchantement. Les postes les plus recherchés avant la crise sanitaire sont toujours en demande.
D’ailleurs, il suffit de prendre connaissance des nombreuses annonces d’employeurs dans les médias régionaux pour constater à quel point la demande est grande. Le 7 octobre dernier, l’Éclaireur-Progrès publiait un cahier spécial de 36 pages consacré à l’emploi, cahier dans lequel on retrouvait des pages remplies d’emplois disponibles.
L’organisme La Beauce Embauche a vu plusieurs entreprises régionales joindre ses rangs dans l’espoir de pouvoir recruter des travailleurs d’ici ou d’ailleurs.
SANTÉ ET ÉDUCATION
Dans le domaine des services, il y a également pénurie d’emplois. Le secteur de la santé subit une carence majeure de préposés, d’infirmières, de professionnels, etc. Mais n’essayez pas d’obtenir des informations précises quant au nombre d’employés de la santé qui manquent en Chaudière-Appalaches.
Plusieurs appels logés au CISSS de la région sont demeurés sans réponses, même si, la seule fois où j’ai réussi à parler à quelqu’un, on m’a promis un courriel en réponse à mes questions dans les jours suivants. Après plus de deux semaines d’attente, le courriel en question n’est jamais arrivé.
Dans le secteur de l’éducation, un seul appel au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin m’a permis d’obtenir, en moins de deux, toutes les réponses à mes questions, cela grâce à la diligence de Mesdames Marie-Ève Dutil (aucun lien de parenté), directrice par intérim au Secrétariat général, Vickie Gilbert et Jacqueline Jolicoeur, respectivement directrice adjointe et coordonnatrice au Service des ressources humaines.
Alors que plusieurs Centres de services scolaires font face à un important manque d’enseignants, ce n’est pas le cas chez nous. Lors de la rentrée, il y avait 372 postes à combler. On a dû faire appel à seulement deux enseignants non légalement qualifiés pour combler tous ces postes. La Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin compte 1 490 enseignantes et enseignants.
On constate cependant une pénurie au niveau des services de garde où, en date du 16 septembre, il restait 16 postes à combler pour des tâches sur l’heure du midi.
En conclusion, sans tomber dans le jovialisme, il semble que la Beauce se tire passablement bien d’affaires dans les circonstances, cela même si certaines entreprises connaissent une période chaotique et que quelques-unes ne réussiront pas à passer à travers.
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