Que se passe-t-il aux États-Unis?
Pier Dutil
QUE SE PASSE-T-IL AUX ÉTATS-UNIS?
Les États-Unis ont joué un rôle déterminant lors de la Deuxième guerre mondiale pour vaincre l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Dans les années qui ont suivi, les Américains ont lancé le plan Marshall pour permettre la reconstruction de l’Europe.
Suite à ces interventions, les États-Unis ont acquis le statut de première puissance mondiale sur laquelle plusieurs pays pouvaient compter. Ils jouissaient alors d’une réputation enviable et le monde entier, à l’exception du bloc communiste, rêvait de les imiter et de devenir aussi prospère.
La situation a grandement changé depuis.
Une réputation ternie
Sans remonter au déluge, permettez-moi de rappeler quelques événements qui ont largement contribué à ternir la renommée des États-Unis.
Les assassinats jamais expliqués du Président John Kennedy en 1963, de son frère Robert en 1968, et du leader noir Martin Luther King la même année ont porté ombrage à la réputation américaine.
Ont suivi l’humiliante défaite au Vietnam, le scandale du Watergate qui a mené à la démission du Président Richard Nixon, l’intervention au Chili pour renverser le Président démocratiquement élu Salvadore Allende et le remplacer par un dictateur, Augusto Pinochet, pour ne citer que ces exemples.
La situation s’est envenimée encore davantage suite aux attentats terroristes de septembre 2001 à New York et Washington, alors que le Président George W. Bush a décidé de se venger en envahissant l’Afghanistan sous prétexte que le pays possédait des armes de destruction massive. On voulait aller combattre les Talibans. On n’a jamais trouvé d’armes de destruction massive dans le pays et, après 17 ans d’enlisement dans ce pays, les États-Unis en sont réduits à négocier une entente avec ces mêmes Talibans.
Même chose en Irak où l’on disait vouloir implanter la démocratie. D’accord, on a éliminé Saddam Hussein, mais le pays est encore dans le chaos et la démocratie n’est qu’une illusion.
Dégradation à l’interne
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier 2017, dans des circonstances douteuses où la démocratie en a pris pour son rhume, la situation n’a cessé de se dégrader sur le territoire américain.
Donald Trump ne s’est jamais comporté comme un chef d’état. Il est demeuré un homme d’affaires qui dirige le pays comme il dirigeait ses entreprises aux fins de ses propres intérêts.
Malgré ses promesses, il n’a pas réussi à ériger son mur entre le Mexique et les États-Unis, il n’est pas parvenu à abolir la réforme de la santé implantée sous la Présidence de Barak Obama. Par contre, il a contribué à accentuer les écarts entre riches et pauvres en abaissant les impôts des plus riches et des grandes entreprises.
Sur la scène internationale, il est parvenu à se brouiller avec la grande majorité de ses pays amis en même temps qu’il souhaitait se lier d’amitié avec des despotes comme le Président de la Corée du Nord.
Il a créé le chaos au niveau de l’économie mondiale suite à ses querelles intempestives avec la Chine et il a retiré son pays de nombreux organismes internationaux.
Son bilan n’est pas très reluisant.
Montée du racisme
Sous le règne de Donald Trump, nous avons assisté à une montée inquiétante du racisme sur le territoire américain. Depuis quelques années, des assassinats de noirs qui n’avaient rien à se reprocher se sont multipliés.
Permettez-moi de relever deux cas récents où la mort de citoyens afro-américains demeure injustifiable. En février dernier, en Georgie, Ahmaud Arbery, un jeune homme de 25 ans qui faisait tout simplement son jogging, a été atteint de plusieurs balles par deux citoyens américains blancs qui croyaient que le coureur se sauvait après avoir commis un vol. Il suffisait d’avoir un doute pour sortir les guns et tirer sur l’individu comme on tire un chevreuil.
Il aura fallu 74 jours pour que l’on procède à l’arrestation des deux tireurs et, comme par hasard, l’arrestation est survenue après la publication d’une vidéo filmée par un simple citoyen et qui montrait clairement que l’on avait assassiné froidement le joggeur.
La semaine dernière, c’est au tour de George Floyd, un afro-américain de 46 ans, d’être tué par des policiers qui l’ont tenu au sol en appliquant un genou qui l’empêchait de respirer. Malgré les protestations de la victime et de gens qui assistaient à la scène, on l’a maintenu dans cette position durant de longues minutes.
Heureusement, la scène a été filmée, démontrant clairement l’abus de force utilisée pour l’arrestation. Malgré cela, il aura fallu quatre jours pour que des accusations soient portés contre le policier en question.
Depuis, des manifestations perturbent de nombreuses villes américaines et les extrémistes s’en donnent à cœur joie pour piller des commerces et incendier des édifices. On se croirait en pleine guerre civile.
Pour calmer la situation, l’imbécile qui trône à la Maison Blanche, dans l’un de ses tweets incendiaires, a suggéré aux forces de l’ordre de tirer sur les pilleurs.
De fois en fois, les réactions des foules suite aux assassinats de citoyens innocents, prennent une ampleur inquiétante. Lorsque la grande majorité de la population possède des armes, la menace de débordements est accrue d’autant.
Du statut de grande nation admirée à travers le monde, les États-Unis inquiètent la planète suite aux comportements de ses dirigeants. Alors que Donald Trump continue de clamer son slogan : «MAKE AMERICA GREAT AGAIN», ce qui passe sur le territoire américain prouve qu’il a lourdement échoué. Espérons que le résultat de l’élection du 3 novembre prochain contribuera à ramener un peu d’espoir sur le territoire américain et dans le monde.
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PENSÉE DE LA SEMAINE
Je dédie la pensée de la semaine à Donald Trump :
1 commentaires
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Comment je peux le voir il me semble que tu as presente a tes lecteurs un seul cote de la medaille comme tous les media canadiens depuis que D. Trump a ete elu President....
Ici on appelle ca ‘fake news’ !
J’habite les Etats-Unis depuis 1984... Ca aiderait bien des gens d’avoir l’autre ‘cote de la medaille’...
Ton ancien confrere du seminaries
Richard Gilbert