La codépendance, une danse impliquant deux personnes
Catherine Cliche
La codépendance, une danse impliquant deux personnes
La codépendance se développe souvent dans le contexte d’une relation difficile. Dans notre travail auprès des membres de l’entourage de la personne atteinte d’une maladie mentale, cette dynamique relationnelle est souvent observée. La codépendance appartient aux deux personnes impliquées dans la relation. C’est un cercle vicieux qui apporte des gains à chacun, ce qui explique le maintien de cette dynamique.
En tant que membre de l’entourage, le premier réflexe est souvent de dire : « Je ne me sens pas dépendant du tout, c’est mon proche qui est dépendant de moi… » Il aura l’impression que son proche, ayant un problème de santé mentale, n’est pas capable de faire certaines choses par lui-même ou qu’il n’est pas débrouillard et qu’il ne cesse de faire des demandes. Le membre de l’entourage aura donc tendance à prendre en charge le proche, à faire les choses à sa place et même à aller au-devant des démarches afin de « gérer » les impacts des problèmes à venir. Cette attitude maintient le proche dans la dépendance puisqu’il peut « profiter » de cette prise en charge, ce qui crée ce cercle vicieux.
Les gains et les impacts
Pour le membre de l’entourage, cette dynamique de prise en charge est souvent rassurante à court terme puisqu’elle permet de diminuer l’anxiété causée habituellement par l’anticipation des pires scénarios. Ce sont des sentiments d’impuissance, de culpabilité et de nombreuses peurs qui amènent cette tendance à vouloir contrôler les événements. En revanche, à long terme, cette dynamique devient épuisante puisque la charge mentale ne cesse d’augmenter. Le membre de l’entourage sera porté à organiser sa vie en fonction des besoins de l’autre au détriment de son propre épanouissement. Des sentiments de colère et de frustration s’ajouteront malheureusement à la relation.
Pour la personne atteinte, cette dynamique lui est très profitable à court terme puisqu’elle lui permet de se libérer de plusieurs soucis quotidiens. Cependant, elle nuit au développement de son autonomie, de sa confiance et de sa capacité à se responsabiliser.
Quelques pistes de solution
La première étape est de prendre conscience de cette relation de codépendance. Par la suite, plusieurs pistes de solution peuvent être amenées telles : mettre certaines limites, avoir davantage confiance en les capacités de la personne atteinte et faire les choses AVEC plutôt que de les faire POUR elle.
Je ne dis aucunement qu’on ne doit plus aider les gens dans le besoin. Il est tout à fait naturel de soutenir et d’accompagner un proche dans ses difficultés. Mais il ne faut pas en oublier ses propres besoins et ainsi mettre sa vie de côté. Il devient d’autant plus important d’apprendre à aider sans s’épuiser.
Vous avez des questions ou vous souhaitez avoir du soutien afin d’améliorer une relation de codépendance, n’hésitez pas à communiquer avec nous.
Catherine Cliche
Directrice générale
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REGROUPEMENT DES PARENTS ET AMIS DE LA PERSONNE
ATTEINTE D'UNE MALADIE MENTALE. TERRITOIRE BEAUCE ETCHEMINS.
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