Ça n’arrive pas qu’aux autres
Imaginez une femme.
Elle pourrait être votre voisine, votre collègue, un membre de votre famille ou même votre amie. Elle sourit, elle travaille, elle vit sa vie en apparence, normale, mais derrière ce masque, il y a une réalité où les stratagèmes blessants sont monnaie courante.
Il faut donc oublier l’image de la femme brisée, cachant ses blessures sous un voile de silence. La violence conjugale, comme il a souvent été démontré dans ce blogue, est bien plus complexe. Elle se cache dans les foyers les plus ordinaires, derrière des portes closes. Elle touche des femmes fortes, des mères, des entrepreneures. Elle ne connait pas de frontières. Elle ne se soucie pas de l’âge, de la classe sociale ou de la culture. Elle frappe sans discernement.
Malgré cela il reste, dans les mentalités, un portrait type de femme victime de violence conjugale. Dans cette représentation que l’on peut se faire, on retrouve des traits ou caractéristiques comme la douceur, être femme au foyer, être immigrante et avoir eu des enfants très jeune.
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les gens imaginent que ces femmes sont plus susceptibles d’être victimes, il y a entre autres les stéréotypes largement véhiculés, l’âgisme, une conception basée sur une expérience passée, mais aussi la situation de la dépendance de la femme vis-à-vis de son partenaire.
Par exemple, les femmes avec des personnalités douces sont souvent vues comme des femmes soumises ayant besoin d’être dirigées pour être fonctionnelles. Ces femmes ne prennent généralement pas de place et ne lève pas le ton, ce qui donne l’allure de la victime parfaite.
Pourtant, en maison d’hébergement, nous constatons la diversité dans les femmes que nous côtoyons. Nous voyons des différences relatives à l’âge, l’ethnie, la culture, les croyances et les vécus, puisqu’aucune femme n’est pareille, mis à part la violence subie.
Ce n’est pas pour autant qu’une femme de 70 ans ne peut pas être victime, certaines femmes restent des années, croyant que leur situation est normale ou qu’il y a pire. Parfois, il peut être difficile pour ces femmes de partir, car l’image fictionnelle d’un couple sain est tellement forte que la famille n’y croirait probablement pas ou pourrait créer une déception parmi les proches.
D’où l’importance de faire réaliser qu’il n’y a pas de portrait type et que chaque situation est différente. L’idée est de se rappeler que ce genre de situation n’arrive pas que dans les films ou l’amie éloignée d’un.e voisin.e.
En tant que proche, collègue ou ami.e vous pouvez faire une différence dans la vie des victimes.
Si vous avez des doutes ou que vous trouvez certaines situations particulières, vous pouvez analyser les échanges du couple, proposer de parler avec la femme, lui dire que si elle sent le besoin de parler ou de décompresser vous êtes là. Il est aussi possible de parler de vos inquiétudes ou d’intervenir dans certaines situations si vous êtes à l’aise.
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