Le 8 mars, « ça gronde »
Le 8 mars est de retour. Partout, des rabais sur des produits pour femmes ou des publications qui nous souhaitent une bonne « Journée de la femme ». En moi, ça gronde. L’envie d’écrire à chaque personne et chaque compagnie qu’elles se trompent! Non! Aujourd’hui, on ne célèbre pas LA femme, mais bien le parcours des femmes du passé et les luttes qu’elles ont menées pour nous. C’est aussi le moment pour regarder où on en est maintenant et quels sont les droits qui ne sont toujours pas réellement acquis.
Pourtant, dans l’imaginaire populaire au Québec, l’égalité est chose faite depuis longtemps. On ne sait pas que ce n’est qu’en 1945 que l’ONU a déclaré dans sa charte les « libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».
Les plus vieux se rappelleront peut-être d’ailleurs qu’il était impossible d’ouvrir un compte de banque ou d’avoir une hypothèque pour une femme sans l’accord de son mari avant 1964. D’ailleurs, dès le mariage, la femme portait automatiquement le nom de son mari. Devait-on y voir un acte de soumission? Il faut attendre 1975 et la Charte québécoise des droits et libertés de la personne pour reconnaître l’égalité entre l’épouse et l’époux. Mais c’est surtout le Code civil et les lois le modifiant au cours des années qui aura permis une égalité réelle des époux.
Au-delà des lois, la réalité est toute autre. La suprématie de l’homme se fait sentir dans toutes les sphères de nos vies. Les femmes n’ont pas accès autant que les hommes aux postes de gestion, elles sont encore sous-payées pour un travail égal, elles doivent assumer la gestion de la famille tout en travaillant, l’accès à l’avortement est difficile, etc. Mais pire, elles sont trop nombreuses à vivre des violences au quotidien et à ne pas être maîtresses de leur propre vie. On se dit pourtant, toutes les lois du Québec sont là pour qu’on ait la vie égalitaire qu’on mérite… mais non…
Voilà pourquoi le 8 mars est toujours d’actualité au Québec. Et si on s’intéresse d’un peu plus près à ce qui se passe ailleurs, cette journée est encore plus importante. Les droits des femmes ne sont pas des acquis. Cette lutte est là, elle gronde en nous. La peur, la colère et l’indignation sont des moteurs qui nous rassemblent et nous donnent la force de parler! De dire haut et fort que nous allons nous battre pour nos droits! Chaque 8 mars, nous serons là… et tous les jours entre ces 8 mars, nous serons solidaires!
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