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Rencontre avec Frédérick Landry

Traversée illégale: la frontière beauceronne reste difficile à franchir

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27 février 2025
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Léa Arnaud
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Par Léa Arnaud, Journaliste

La Beauce bénéficie d’une frontière sauvage qui protège naturellement le Québec des traversées illégales vers et depuis les États-Unis.

C’est ce qu’explique Frédérick Landry, gendarme aux équipes intégrées de police des frontières. « Nous on couvre toute la partie Maine-Québec. C’est sûr que le nord du Maine c’est un endroit très sauvage avec beaucoup de forêts. Plus dans l’ouest du territoire, on est dans les Appalaches avec des grandes chaînes de montagnes. Donc c’est plus tranquille que du côté de Valleyfield où il y a des accès directs vers New-York et les grandes villes », a-t-il précisé en entrevue avec EnBeauce.com

Certes, près des postes de douanes à Armstrong ou à Woburn par exemple, il y a des routes plus importantes qui se rendent vers des villes du Maine. Cependant, ailleurs sur le territoire, ce sont plutôt des routes isolées, des chemins de terre ou des grandes régions sauvages. « Tu ne peux pas vraiment traverser à pied et marcher jusqu'à l’autre côté… C’est presque impossible, c’est sauvage et le terrain est accidenté. Nous on a cette chance là sur le territoire qu’on couvre d’avoir une certaine protection géographique, par l’isolation du Maine. »

Notons que le détachement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), basé à Saint-Georges, dont fait partie Frédérick, couvre la frontière entre le Maine et le Québec, depuis Pohénégamook environ et jusqu’à Chartierville en Estrie. Cela représente près de 500 km de frontière.

Le peu de fréquentations du secteur amène quelques personnes à s’essayer, plus souvent pendant les beaux jours. Grâce à Internet et Google Maps notamment, les gens pensent trouver des chemins accessibles à travers le bois. « Au printemps dernier, on a vu ici des gens qui essaient de venir sur notre territoire en pensant que c’est plus facile parce qu’il y a moins de contrôle que dans le secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu par exemple, où on sait qu’il y a beaucoup de circulation », a expliqué le gendarme.

Plus de fréquentations dans le secteur de Frontenac

L’hiver dernier, des passeurs ont été actifs dans le secteur de Audet, Frontenac et Lac-Mégantic parce que l’hiver doux avait rendu les chemins forestiers plus accessibles. Tandis que cette année, il y a beaucoup de neige sur la majorité du territoire. 

« Au printemps dernier, on a enquêté un groupe dans le coin de Frontenac qui utilisait la frontière pour faire traverser des gens du côté des États-Unis. On a eu aussi une personne qu’on soupçonne d’avoir traversé au Canada », a conté Frédérick en précisant que ce travail se fait en collaboration avec les Américains et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). « C’était un groupe qui venait de la Rive-Sud de Montréal. Il y a eu des arrestations par les autorités américaines. »

Le policier se souvient également d’une intervention spécifique, datant de l’été passé, qui démontre l’importance de la collaboration entre les services de part et d’autre de la frontière. « On a eu un sujet américain qui était recherché pour une tentative de meurtre. Il a essayé de rentrer au Canada dans le secteur de Frontenac et grâce à la technologie qu’on a installée, on a été capable de le trouver et il a été arrêté par des agents américains avant de pouvoir entrer au Canada. »

Enfin, le crime organisé pourrait être un enjeu, parce que la frontière n’est pas infaillible. « Il y a des endroits, pour quelqu’un qui connaît bien le territoire, où il peut y avoir des failles. Donc c’est quelque chose qu’on garde toujours en tête et qu’on essaie de travailler pour maîtriser notre territoire. On patrouille, on surveille et chaque jour on améliore nos manières de faire pour être le plus efficace possible. »

Pas de changements depuis l’arrivée de Trump

En ce moment, malgré la situation tendue imposée par le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, la GRC n’observe pas d'activités particulières à la frontière. « Tout est normal à la frontière en Beauce présentement. »

« Nos relations avec les partenaires américains étaient bonnes et elles le sont toujours. On n’a pas eu de changements là-dessus », a ajouté l’agent Landry. 

Le seul changement marquant qu’il a mentionné en entrevue, ce sont les investissements du gouvernement fédéral qui ont permis l'acquisition de nouveau matériel de surveillance. Le poste de Saint-Georges vient justement de bénéficier d’un drone dans les dernières semaines. « Ça nous permet de regarder à distance certaines zones, de voir s’il y a des traces par exemple. Il ne faut pas oublier que notre territoire est complexe et reculé. Il y a des gens qui essaient de traverser, mais souvent ça peut être au péril de leur vie. Souvent ce sont des gens qui arrivent d’Amérique du Sud et qui ne sont pas équipés pour venir au Québec, ils ne sont pas toujours habillés pour le climat. Puis ce n’est évident pour personne de se retrouver dans le noir en hiver par exemple, ce sont des enjeux de sécurité. »

La collaboration de tout un chacun

Dans l’objectif d’être le plus efficace possible, la GRC demande également la collaboration des citoyens canadiens. Les résidents des secteurs frontaliers sont souvent sensibilisés à la cause et connaissent bien le territoire. Ils sont de bons alliés pour les agents de terrain. 

Si une personne remarque une activité suspecte ou souhaite poser des questions, elle peut contacter l’organisation par téléphone. Les numéros sont les suivants:
- 1 800 771 54 01 (24/7)
- 418 228 2332 (bureau à Saint-Georges)

« Il y a un poste ici à Saint-Georges, il faut en profiter », a conclu Frédérick Landry.

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