Un dossier qui stagne malgré les pressions
Château Beauce : la Société Alzheimer dénonce l’impasse et réclame une solution
La Société Alzheimer Chaudière-Appalaches (SACA) s’impatiente. Près de deux mois après sa conférence de presse du 3 décembre dernier, où elle dénonçait la mise en demeure du ministère de la Culture et des Communications, la situation demeure inchangée.
En effet, aucune avancée concrète n’a été réalisée quant à l’avenir du Château Beauce, ce bâtiment patrimonial que l’organisme ne veut plus gérer.
« On comprend qu’il y a eu la période des fêtes, mais on ne peut pas encore passer une autre année comme ça », a déploré Sonia Nadeau, directrice générale de la SACA, dans une entrevue avec EnBeauce.com.
Selon elle, aucune poursuite ne semble imminente, signe que le gouvernement aurait pris conscience de l’absurdité d’intenter une action contre un organisme communautaire. Toutefois, l’absence de solution claire continue de peser lourd sur l’organisme. « Il faut trouver une issue satisfaisante pour toutes les parties, parce qu’actuellement, nous sommes coincés. »
Un dialogue au point mort avec Québec
Alors que la Société Alzheimer dit avoir exploré toutes les solutions possibles, elle attend désormais une prise de position claire du ministère.
« Nous savons que des discussions doivent avoir lieu entre le ministre et ses équipes, mais pour l’instant, rien ne bouge. On ne veut pas que ce dossier tombe dans l’oubli », a insisté Mme Nadeau, qui redoute que chaque mois de retard aggrave l’état du bâtiment, déjà fragilisé par le manque d’entretien.
Les grands froids de l’hiver accentuent la détérioration des lieux, aggravée par l’absence de chauffage. « Plus on attend, plus le bâtiment dépérit ».
Le 5 décembre dernier, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a vivement critiqué la SACA, l’accusant de négligence et de vouloir attirer la pitié au lieu de remplir ses obligations d’entretien. Dans un communiqué au ton cinglant, l’organisme affirmait que la conférence de presse de la Société Alzheimer n’était qu’une « mise en scène » pour justifier son refus d’agir.
Une déclaration que rejette fermement Sonia Nadeau. « Sincèrement, j’ai trouvé ça injustifié. Nous sommes en mode solution depuis longtemps, mais nous sommes bloqués à plusieurs niveaux », répond-elle. Selon elle, l’attaque du GIRAM perd en crédibilité auprès de la population : « Quand on va dans l’extrême, on perd du sens », dit-elle, dénonçant une posture qui n’apporte aucune solution concrète.
Des acheteurs potentiels, mais un blocage persistant
L’autre frustration de la Société Alzheimer demeure l’impossibilité de vendre le bâtiment. En 2018, un acheteur potentiel s’était manifesté, mais le classement patrimonial de l’immeuble l’a dissuadé d’aller de l’avant. Aujourd’hui, même ceux qui montrent de l’intérêt se heurtent à des obstacles majeurs, notamment pour obtenir des assurances.
« J’ai demandé au ministère s’ils pouvaient aider les intéressés à trouver des solutions pour assurer le bâtiment. Cela permettrait de préserver le château tout en nous libérant de ce fardeau. Mais il n’y a pas eu d’ouverture », a regretté Mme Nadeau.
Malgré ce conflit qui accapare une partie de son énergie, la SACA refuse de freiner son développement. « Nous continuons à aller de l’avant. La semaine prochaine, nous ouvrons un nouveau centre de jour à Saint-Joseph ». Elle insiste sur la priorité de l’organisme : offrir des services aux familles et développer de nouveaux projets, sans être constamment ramenée à ce dossier immobilier épineux.
Face à un gouvernement qui tarde à réagir, la SACA maintient la pression, espérant une résolution avant que le château ne se dégrade davantage.
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