Conflit patrimonial
Château Beauce : le GIRAM dénonce une « mise en scène » de la Société Alzheimer
Le conflit autour du Château Beauce, bâtiment patrimonial situé à Sainte-Marie et propriété de la Société Alzheimer Chaudière-Appalaches (SACA), prend une nouvelle tournure.
Ce jeudi 5 décembre, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a publié un communiqué dans lequel il soutient fermement l’action du ministère de la Culture et critique la gestion de la SACA.
Cette réaction fait suite à la mise en demeure adressée à l’organisme le 28 novembre dernier et à la conférence de presse tenue par la SACA le 4 décembre pour dénoncer ces exigences.
En effet, la Société Alzheimer, propriétaire du Château Beauce depuis 2014, a récemment été sommée par le ministère de sécuriser le bâtiment, notamment en fermant les accès, en retirant les matériaux combustibles et en maintenant une température minimale pour protéger l’intégrité du site. La SACA, qui affirme ne pas avoir les ressources nécessaires pour se conformer à ces exigences, a dénoncé ce qu’elle considère comme un « manque de compréhension » de la part des autorités culturelles.
Dans son communiqué, le GIRAM se positionne en faveur de l’intervention du ministère, rappelant que la Loi sur le patrimoine culturel impose au propriétaire d’un bâtiment patrimonial de « prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale de ce bien ». Le groupe estime que la SACA n’a pas assumé cette responsabilité, laissant le Château Beauce à l’abandon et en proie aux vandales.
« Tout citoyen, qu’il soit corporatif ou individu, est tenu aux mêmes obligations et responsabilités », souligne le GIRAM. Il dénonce également la pétition lancée par la SACA pour s’opposer aux demandes du ministère, qualifiant cette initiative de « scandaleuse » et évoquant une potentielle incitation à la désobéissance civile.
Un patrimoine sous tension
Le GIRAM rappelle également son rôle dans le classement du Château Beauce en 2018, suite à une tentative de vente de l’immeuble par la SACA à un promoteur qui envisageait de démolir le site pour construire des condos. Selon le GIRAM, ce projet constituait une « véritable insulte aux donatrices, les religieuses de Béthanie, et un manque de sensibilité à l’égard du patrimoine exceptionnel qui leur avait été confié ».
Bien que la SACA soutienne que les inondations de 2019 ont causé des dégâts irréparables, le GIRAM affirme que des subventions publiques étaient disponibles pour effectuer les réparations nécessaires. « Aujourd’hui, tout ce qu’on a vu, c’est un bâtiment laissé en proie aux vandales et aux squatteurs », déplore le groupe.
En plus de soutenir l’action du ministère, le GIRAM appelle la Ville de Sainte-Marie à s’impliquer dans ce dossier. Le groupe rappelle qu’en 2015, lors de la donation du bâtiment, une « préférence d’achat » avait été accordée à la municipalité en cas de revente. Il suggère que la Ville pourrait jouer un rôle clé dans la sauvegarde du Château Beauce, plutôt que de participer à ce qu’il qualifie de « déambulation dans les décombres » lors de la conférence de presse organisée par la SACA.
Alors que le GIRAM recommande au ministère de faire appel à l’article 195 de la Loi sur le patrimoine culturel pour forcer l’exécution des travaux, le conflit entre la Société Alzheimer et les autorités semble loin d’être résolu.
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