La Nouvelle-Beauce doit s’ouvrir davantage à l’intégration des immigrants
Avec la situation démographique que connaît actuellement la MRC de la Nouvelle-Beauce, les entreprises seront de plus en plus amenées à faire appel à de la main-d’œuvre immigrante pour combler les postes vacants. Ainsi, une conférence, menée par la Chambre de commerce Nouvelle-Beauce en collaboration avec le Comité d’intégration des immigrants en Nouvelle-Beauce, a eu lieu hier matin afin de traiter des avantages d’intégrer des immigrants dans le milieu de travail. Les conférencières pour l’occasion étaient l’adjointe exécutive de Bocenor inc., Martine Guay, ainsi que la présidente et fondatrice de l’entreprise d’entraînement Coup de pouce, Hélène Picard.
Situation démographique actuelle
Au début de sa présentation, Mme Guay a exposé quelques statistiques concernant la situation démographique de La Nouvelle-Beauce. « On vit présentement une importante baisse de natalité dans la région. La croissance des naissances était seulement de 0,5 % de 2001 à 2006 comparativement à 9,5 % au Québec pour cette même période », a-t-elle fait remarquer.
De plus, les jeunes délaissent leur région pour migrer vers les grands centres afin d’y poursuivre leurs études et le vieillissement de la population se fait de plus en plus ressentir par une diminution de 15 % des personnes âgées de 15 à 64 ans, entre 2001 et 2006, dans la région de la Nouvelle-Beauce.
Ainsi, cette situation fait en sorte que les entreprises ont un déficit de main-d’œuvre à combler, correspondant approximativement à 33 600 postes entre 2005 et 2009 dans cette même région. « Deux solutions sont alors possibles. Soit les entreprises conservent leur main-d’œuvre active plus longtemps, soit elles embauchent des personnes immigrantes », a mentionné Mme Guay.
Les avantages reliés à l’embauche d’immigrants
Selon Mme Guay, il existe plusieurs avantages pour les entrepreneurs de la région à embaucher des immigrants. Par exemple, ce sont des gens qui ont d’autres expériences de travail que les nôtres, qui sont ingénieux et qui veulent travailler. Elle mentionnait également que les immigrants arrivés au Québec au cours des dernières années possèdent, pour la plupart, un diplôme universitaire ou collégial. De plus, les immigrants cherchent souvent à s’établir sérieusement à un endroit pour s’enraciner afin d’améliorer leur sort.
L’intégration des immigrants favorise aussi à contrecarrer partiellement la récession démographique de la Nouvelle-Beauce, aide à conserver les écoles, organismes de santé, municipalités, etc., aide à développer le milieu du point de vue démographique et culturel et assure la santé économique de la région.
Quelques difficultés rencontrées par les immigrants
Selon les statistiques du recensement de la population en 2001 de Statistique Canada, qu’a présenté Mme Guay aux invités, 3855 immigrants se sont installés dans la région de Chaudière-Appalaches en 2001, soit 210 immigrants dans le secteur de la Nouvelle-Beauce.
Ainsi, selon des données du rapport Zins Beauchesne, dont a fait mention Mme Guay, il semble que les immigrants arrivant en Chaudière-Appalaches aient de la difficulté à faire reconnaître leurs diplômes, leurs ordres professionnels et leurs expériences de travail. Leur « surqualification » serait également une source d’obstacle et ils auraient de la difficulté à trouver des emplois répondant à leurs attentes, compétences et spécialisation. La communication peut être aussi une source de problème du point de vue de la langue parlée et des différences culturelles.
Un coup de pouce à l’intégration des immigrants
Coup de pouce est une entreprise d’entraînement de la Beauce dont la mission est d’aider les immigrants à s’intégrer dans le marché du travail local. Ainsi, elle utilise la sous-traitance industrielle comme outil de formation dans un cadre éducatif, avec la collaboration de la Commission scolaire Beauce-Etchemin. « Coup de pouce est un véritable tremplin à l’intégration puisqu’elle offre un environnement adapté favorisant l’intégration socioprofessionnelle des personnes immigrantes tout en tenant compte des réalités du nouvel arrivant et de ses intérêts », a indiqué Mme Picard.
Cette dernière a également évoqué les principaux objectifs de son entreprise, soit préparer et adapter le nouvel arrivant au contexte de travail nord-américain et québécois, développer un modèle d’insertion harmonieux des immigrants au marché du travail et supporter les petites entreprises de la région à gérer et à intégrer cette nouvelle main-d’œuvre.
En terminant son allocution, Mme Picard a tenu à souligner ceci à propos des immigrants : « C’est une responsabilité sociale que de réussir leur intégration. Cette responsabilité n’incombe pas qu’au gouvernement, mais à toute la société d’accueil. Je crois aux partenariats des diverses instances du monde du travail pour mener à bien cet objectif dans notre région. »